Tout Haiti

Le Trait d'Union Entre Les Haitiens

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Hugues Saint-Fort a fait des études de lettres modernes et de linguistique aux Universités de Paris III Sorbonne Nouvelle et de Paris V René Descartes-Sorbonne d’où il a obtenu un Doctorat de linguistique. Il a enseigné la linguistique et/ou le français à l’ile Maurice, puis à Queens College, City College of New York, Kingsborough Community College.
 
Ses intérêts de recherche portent sur la création lexicale en créole haïtien, le phénomène des alternances genèse du créole haïtien  et l’évolution de la littérature haïtienne dans l’émigration nord-américaine
Qui est le professeur Hugues Saint-Fort?

Etre Haïtien et ne pas croire en Dieu

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Comment peut-on être Haïtien et ne croire ni en Dieu ni en la religion, me reprochait récemment une collègue non haïtienne mais francophone jusqu’au bout des ongles et se débrouillant tant bien que mal en kreyòl, la langue interne  (L1) de tous les Haïtiens nés et élevés en Haïti ? Selon ma collègue, les Haïtiens devraient être le dernier groupe ethnique à nier l’existence de Dieu, car leur histoire même témoigne de l’existence de Dieu et, dit-elle, 1804 en est la preuve la plus évidente. C’est Dieu lui-même qui a permis aux Haïtiens de  se libérer de l’esclavage en battant la plus puissante armée de l’époque, l’armée napoléonienne. Tous seuls, dit-elle, les Haïtiens n’auraient jamais pu accomplir cet exploit.

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Émile Ollivier : l'obsession de la mémoire

emile-ollivierpar Hugues Saint-Fort

     La dernière fois que j'ai rencontré Émile Ollivier, c'était le dimanche 10 mars 2002, au restaurant Red Fort, à Westbury, Long Island. Il avait été invité par la Fondation Mémoire dans le cadre du long travail de revitalisation de la mémoire haïtienne que poursuit inlassablement cette Fondation. Exactement huit mois après, jour pour jour, le dimanche 10 novembre 2002, Émile Ollivier, victime d'une soudaine et brutale crise cardiaque, disparaissait à Montréal où il vivait depuis près de trente-cinq ans.

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« Syrien » ou « Levantin » ?

De l’usage des dénominations « Levantin » et « Syrien » dans les communautés linguistiques haïtiennes

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Par Hugues Saint-Fort

Résumé : L’usage français de la dénomination « Levantin » appliquée aux personnes originaires du Levant (côte est de la Méditerranée, Moyen Orient, Proche Orient…) prend parfois une connotation péjorative que ne semble pas véhiculer l’usage du même terme utilisé dans les communautés linguistiques haïtiennes. En fait, dans ces communautés, c’est l’usage du terme générique « Syrien » qui prédomine. Pourquoi les locuteurs haïtiens préfèrent-ils la dénomination « Syrien » ? Quand ont-ils commencé à l’utiliser ? Quel usage en font-ils ? Cette étude remonte aux origines de l’introduction de cette dénomination ethnique et explore tout un pan de l’histoire d’Haïti pour expliquer la place, le rôle et le maintien de cette désignation dans les communautés linguistiques haïtiennes.

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How Societies Choose to Fail or Succed: Jared Diamond et la question de la langue créole haïtienne

220px-Jared diamond Par Prof Hugues Saint-Fort   -- Jared Diamond  est ce professeur de géographie et de physiologie à l’université de Californie dont le livre « Guns, Germs and Steel » publié en 1997 obtint le prix Pulitzer aux Etats-Unis, a été traduit en 25 langues et vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Huit ans plus tard, il franchit un nouveau palier dans l’univers de la célébrité avec son livre « Collapse : How Societies Choose to Fail or Succed » (2005) publié en français sous le titre « Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie (Gallimard 2006) ». Ce dernier livre nous concerne, nous Haïtiens, plus étroitement, puisque c’est dans ce livre qu’il tente une explication des différences entre la république d’Haïti et la république dominicaine qui se partagent l’ile d’Hispaniola et a montré pourquoi la première est si pauvre alors que la deuxième ne l’est pas autant et qu’elle la dépasse même de plusieurs coudées.

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Revisiter « mes week-ends avec le New York Times »

Par Hugues Saint-Fort --- Ceux qui connaissent bien ma chronique « Du côté de chez Hugues » qui parait régulièrement sur  « The Haitian Times » www.haitiantimes.com  se souviennent certainement de « Mes week-ends avec le New York Times »,  sorte de chronique assez irrégulière à l’intérieur de ma chronique principale et dans laquelle je réfléchis sur des articles parus dans des sections super-intéressantes de l’édition du week-end du New York Times, telles la section « Book Review », la section « Magazine » ou la section « Sunday Review » (anciennement « The Week in Review »). J’adore la section « Sunday Review » qui est à mon sens beaucoup plus complète que la bonne vieille « The Week in Review ». Avec ses « News Analysis », elle reprend ce qui faisait le cÅ“ur de « The Week in Review », c’est-à-dire les analyses des nouvelles dominantes de la semaine, mais en ajoutant plusieurs articles présentés comme « Opinion ». On connait la célèbre division pratiquée en journalisme entre les faits et les opinions : d’un côté, ce qui est arrivé, ce qui est du domaine du réel ;  de l’autre, ce qui relève d’un point de vue, d’une idée, de la réflexion sur ce qui est arrivé. Pendant longtemps, la majorité des journaux américains se vantait de ne livrer que des faits, se contentant de renvoyant à la section éditoriale pour découvrir les opinions du journal. L’arrivée de la section « Sunday Review » en étalant plusieurs articles classés comme « opinion » est venue changer les termes du débat.

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