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Jacmel: Police, rançon, libération
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- Publié le lundi 26 novembre 2012 01:00
La nouvelle est tombée dans la nuit de mercredi à jeudi: Le petit jacmelien Jorim Sam Etienne est vivant. Libre. Ses ravisseurs en liberté. Pas pour longtemps. Peut-être. Peut-être pas. La population de Jacmel a été active et efficace dans la libération du petit garçon de 3 ans.
Coup réussi de la famille grâce à la mobilisation harmonieuse des autorités locales: Sénateurs, délégués, maires. La PNH sous la houlette de son nouveau DG, Godson Aurelus, a su mobiliser toute ses troupes. Arsenal humain et technique. Le chef s'est montré comme chef. Kidnapping violent. Libération pacifique. Résultat: Etienne est en bonne santé. La société peut s'en réjouir. Retour au calme. Après des sueurs froides, la ville transpire et respire. Les stigmates sont encore là . La vie, c'est la vie. Elle n'a pas de prix.
D'ou ce grand silence stratégique sur la rançon. 40 % côté autorités, 60 % côté familial.
Cette histoire dramatique de kidnapping laisse cependant quelques zones d'ombres. D'abord, ce qui s'est passé il y a une semaine ressemble quelque peu à un film d'Hollywood tragi-comique. L'acte tragique serait d'Oliver Stone : (effraction violente des bandits dans la maison, menace, viol, meurtre, sang versé, puis kidnapping), au point que tout ça a paralysé la ville, suscité l'émoi. C'était pourtant bien réel à Jacmel, ville culturelle. Ville touristique. Révoltant. Désolant. Le gouvernement Martelly-Lamothe n'a pas traîné les pieds. Heureusement.
Ensuite, l'acte 2 version comique style Police Académie: la police est déployée dans toute la ville. Les ravisseurs ont pu négocier. Transaction effectuée. Argent transféré. L'enfant libéré. Pas un coup de feu. Tant mieux. Les bandits échappés. La police n'y voit rien. C'est dommage. Tout ça pour ça. Les voies de la police sont impénétrables.
Seulement voilà , voir le DG de la PNH en conférence de presse bondir pour remercier et faire éloge du travail de la police traduit une autosatisfaction anticipée, car les kidnappeurs sont toujours dans la ville. Le DG a voulu sans doute montrer que la PNH était capable de gérer les dossiers de kidnapping sans assistance du FBI ou Interpol depuis l'affaire de Clifford Brandt, pour laquelle le chef de l'Etat a avoué, lors de son voyage en Europe, avoir sollicité l'aide des pays amis contrairement à ce qu'on a voulu faire croire au début. Dans le dossier de Jacmel, la PNH ne doit pas oublier la nationalité de l'enfant kidnappé. Si haitien est Etienne, alors l'efficacité de la PNH quand elle est nationale ne devrait pas être passive. Shalom.
Dieudonne Saincy. DS
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