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Pamela White L’ambassadrice Américaine fait marche arrière sur ses déclarations concernant les élections

pamela-writeL'ambassadrice Pamela White dit regretter la « confusion », provoquée par l'interview qu'elle a accordée à la Radio La Voix De L'Amérique (RVOA), autour de la tenue des élections en Haïti. Elle dit n'avoir suggéré aucun changement de calendrier en ce qui a trait aux prochaines joutes électorales à travers une note rectificative, en date du vendredi 3 mai 2013.

Cette position de la représentante de le République étoilée a suscité des remous. De nombreuses voix se sont élevées contre ce qu'elles appellent l'ingérence de Madame White dans les affaires internes du pays. Les élections constituent un acte souverain, fustigent-elles.

Entre temps, le président du collège électoral, Emmanuel Ménard cherche à calmer les esprits, rassurant les acteurs du bon déroulement des élections dans le pays. Des doutes persistent quant à la date de la tenue des prochaines sénatoriales partielles, des municipales et locales.

Rectification des déclarations confuses de Mme White

Dans une entrevue accordée, à la fin du mois d'avril 2013, à Jean-Robert Philippe, envoyé spécial de la Voix de l'Amérique en Haïti, l'ambassadrice américaine en Haïti, Pamela White a déclaré, « Si les responsables arrivent à publier la loi électorale, en juin, il restera un temps raisonnable pour le déroulement des scrutins à la fin de 2013 [...]». C'est, du moins, ce qu'on peut lire en Créole sur le site internet de la station.

Dans la foulée, la diplomate n'a pas non plus écarté la possibilité que les élections se tiennent l'an prochain, a précisé le journaliste, rapportant les propos de Madame White. Il importe de souligner que les médias haïtiens ont largement repris les déclarations de Mme White, insinuant ainsi que les États-Unis seraient favorables au report des élections pour 2014. Ce qui ne manque pas de créer la confusion au sein de la population haïtienne et autres acteurs concernés.

L'ambassadrice Pamela White dit regretter la « confusion », provoquée par son interview accordée à la VOA, autour de la date de la tenue des élections en Haïti. Je n'ai suggéré aucun changement relatif au calendrier de ces élections, souligne-t-elle dans un communiqué de presse, en date du vendredi 3 mai 2013.

Soulignons que ce même vendredi 3 mai, Madame White a rencontré les membres du CT-CEP, en vue de leur assurer de l'appui financier du gouvernement américain. Elle en a profité pour « féliciter » les conseillers électoraux. Elle en veut pour preuve son absence à leur installation le 19 avril dernier.

En réaction, la secrétaire générale du RDNP, Mirlande Manigat se dit révoltée de l'ingérence des pays étrangers dans les affaires internes du pays. Elle a dénoncé l'immixtion de Mme White dans la politique du pays. Ce qui, du point de vue de l'ancienne candidate à la présidence, est contraire à l'article 19 de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires.

Ingérence ou pas, certains spécialistes reconnaissent que le temps presse et qu'il serait techniquement fort difficile voire impossible de réaliser les prochaines joutes électorales à la fin de 2013. Compte tenu de la complexité, la lourdeur de la machine électorale et la distribution de la carte électorale, bref le nœud reste à défaire.

A quand la loi électorale ?

Relativement à cette question le président du CT-CEP, a annoncé la formation de deux commissions : l'une sera chargée de travailler à l'élaboration de l'avant-projet de loi électorale et l'autre sur le budget des élections. C'est en tout cas ce qu'a précisé M. Ménard lors de sa première rencontre avec la presse, le jeudi 2 mai 2013, depuis son installation le 19 avril dernier. A côté de la loi électorale, la date retenue pour l'organisation des prochaines compétitions reste à déterminer.

« Il n'y aura pas de calendrier électoral pas avant la soumission des rapports des commissions susmentionnées », a déclaré le directeur du CTCEP. Il a saisi l'occasion pour inviter les partis politiques et les secteurs organisés de la société civile, notamment celui des organisations des droits humains à faire des propositions dans le cadre de l'élaboration de l'avant-projet de loi électorale.

Il a aussi précisé que des dispositions seront prises pour permettre aux Haïtiens de la diaspora munis de leur carte d'identification nationale de remplir leur devoir civique dans les ambassades ou consulats de leurs pays de résidence.

Faut-il souligner qu'aucun budget n'est encore défini pour la réalisation de ces élections. Parallèlement des mesures visant à réduire le coût sont à l'étude en vue de les rapatrier.

« Nous ne savons pas encore combien va coûter l'organisation des élections, mais le gouvernement et ses partenaires internationaux sont prêts à y contribuer », a indiqué M. Ménard.

Des écoliers et universitaires seront recrutés en ce sens, a promis le numéro un du CT-CEP. Les fonctionnaires de bureaux, les religieux sont entre citoyens ciblés pour le déroulement des joutes. La journée des élections sera baptisée « journée civique ».

Enel Fleurantin
Le Matin