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Corruption du régime Martelly-Lamothe: 125 millions de dollars ou 5 milliards gdes peut construire 125 km de route ou deux campus universitaires

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Quelques considérations sur la gestion désinvolte et frauduleuse du gouvernement

Le Premier ministre de fait Laurent Lamothe se dit de bonne foi et serait prêt à rendre compte de sa gestion aux Parlementaires. Nous en prenons acte. Toutefois , nous nous demandons pourquoi le Premier Ministre laisse en place une des principales pierres d'achoppement entre le Parlement et l'Exécutif que constitue justement le ministre chargé d'harmoniser les relations entre le Parlement et l 'Exécutif, en l'occurrence le ministre Ralph Théano qui avait complètement perdu son rôle en traitant les parlementaires de mercenaires et d'enfants monoparentaux, comme si cela pouvait constituer une injure ? Une telle attitude nous permet de douter de la bonne foi de ce Premier ministre qui en fait n'avait que l'âge comme critère pour accéder à une telle fonction...

Pour les fonds d'urgence post cyclonique, il s'agit bien de 125 millions de dollars. Ce n'est pas une petite somme ni une somme dérisoire. Pour avoir une idée de ce que représente 125 millions de dollars ou 5 milliards de gourdes, nous dirions qu'elle pourrait construire dans l'un des pays le plus pauvre de la planète, au moins trois hôpitaux de l'envergure de l'HUEH, ou bien encore construire 125 km de route dans ce pays, soit un maillage routier qui pourrait couvrir tout le Nord et une partie du Centre, ou bien ériger au moins deux campus universitaires dans l'Artibonite et le Sud, etc... juste à titre d'exemples. De nos jours, certains haïtiens ne semblent pas trop comprendre de quoi il s'agit et ont tendance à tout banaliser...

Nous doutons que le Premier ministre de fait et ses ministres puissent donner aux Sénateurs une quelconque explication satisfaisante sur l'utilisation de ces fonds et les dépenses effectuées à l'occasion de ce sinistre en une séance au Parlement. Il s'agirait d'un début d'explication sur des points importants et visibles en attendant un contrôle plus détaillé de ces dépenses par une commission parlementaire renforcée d'experts en audit public et privé ( finances, tptc, santé, environnement, agriculture etc...) et par la Cour supérieure des comptes. Ce travail ne doit pas être bâclé. Il doit être juste et équitable. Souhaitons qu'entre temps une autre catastrophe ne vienne pas s'ajouter à ce sombre tableau puisque la nouvelle saison cyclonique commence déjà demain...

Par ailleurs, concernant le dossier du Conseil national de télécommunications (CONATEL) sur les fonds prélevés illégalement sur les appels téléphoniques internationaux, nous ne comprenons pas non plus que le Directeur de cette administration Monsieur Jean-Marie Guillaume ni celui d'une autre administration quelconque encore moins qu'un ministre puisse tenter d'expliquer, pour quelques raisons que ce soient, qu'il a engagé des dépenses avec des firmes et entreprises privées pour des montants dépassant des millions de gourdes sur la seule base d'un arrêté présidentiel comme si le Parlement n'existait pas, comme si la Commission des marchés publics n'existait pas, comme si la Constitution et les lois du pays n'existaient pas non plus. Cela constituerait un dangereux précédant qui pourrait faire penser que la République peut être gérée convenablement en dehors de toute loi de finance et de toutes règles établies pour engager des dépenses publiques...

Il ne faut pas non plus créer la confusion ni faire diversion en tentant à chaque fois de traiter le dossier de la Haitel en même temps que celui des fonds prélevés sur les appels internationaux et les transferts. Il s'agit bien de deux dossiers distincts et même de trois. Nous nous contenterons de ces deux seules remarques puisque nous ne détenons pas tous les dossiers ni tous les détails. Nous pensons que la Commission des travaux publics, transport et communications du Sénat de la République possède ces informations et de fait a déjà commencé à se prononcer sur cette gestion qu'elle qualifie avec d'autres Sénateurs de frauduleuse et de scandaleuse et a déjà fait certaines recommandations. Nous attendons la suite des considérations, mesures, suggestions et recommandations du Sénat de la République pour sauvegarder les intérêts du pays...

De plus, jusqu'au moment où nous parlons nous n'avons aucune explication sur les contrats totalisant des centaines de millions de dollars de la "reconstruction" accordés parait-il en majorité à des firmes étrangères ni sur l'utilisation réelle des fonds du Petro Caribe qui représentent également des centaines de millions de dollars. Il semblerait aussi qu'en plus des fonds qui seraient alloués à la Première Dame sur un autre simple arrêté présidentiel dénoncé par des avocats militants haïtiens, qu'une administration comme la FAES servirait aussi d'écran pour l'utilisation de fonds détournés au profit des principales interventions sociales du gouvernement en dehors des règles prescrites par la comptabilité publique. Nous ne savons toujours rien des contrats intéressant l'installation des lampadaires solaires ni celui de la restauration des places publiques ni l'origine des fonds qui ont servi contre toute attente et toute logique à la célébration des 2 ans de gestion de l'administration Martelly. Il semblerait que cette dernière aurait coûté la rondelette somme d'un million de dollars...

En tout cas, nous suivons de près ces dossiers. Nous prenons également acte de la résolution du Sénat de la République demandant la révocation du Directeur de l'ONA pour mauvaise gestion et les suites de droit. Nous attendons des explications claires sur les autres dossiers, des mesures et des sanctions capables de décourager et de servir d'exemple à tous ceux, tant du pouvoir que de l'opposition, qui penseraient continuer de telles pratiques au pays au détriment de cette majorité qui croupit dans la misère la plus abjecte. Ces crimes, quand ils s'avèrent réels et prouvés, sont encore plus odieux que ceux des "Madoff" et autres perpétrés dans la haute finance des pays industrialisés. Ceux qui les commettent en Haiti méritent des châtiments exemplaires...

KONAKOM: Le parti politique moderne pour le renouveau d'Haiti