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CEP permanent : Silence du Parlement à l’expiration du délai de huit jours de la Présidence, pressions américaines

cepSi le Sénateur Moïse Jean-Charles combat le projet de Michel Martelly et réclame la formation d’un CEP provisoire, en revanche, le président du Sénat, Dieuseul Simon Desras, encore plus agacé par la paralysie de l’assemblée après une rencontre mardi avec Cheryl Mills, la chef de cabinet de la Secrétaire d’Etat américaine,

Hillary Clinton, agite la menace d’une réduction du quorum afin de contourner l’obstacle de la majorité des deux tiers nécessaire pour que le corps législatif choisisse ses trois conseillers électoraux

Le délai de huit jours que le Président Michel Martelly avait accordé au Parlement pour désigner ses trois représentants au Conseil électoral permanent a expiré mardi sans aucune réponse du corps législatif sur ce dossier controversé et en pleine crise au Sénat dont les travaux sont ajournés à cause de graves divergences politiques.

Profondément divisée, l’assemblée des Sénateurs, réduite à 20 depuis le départ en mai dernier d’un tiers de ses membres, est dans l’incapacité de tenir séance et d’envisager de se réunir en assemblée nationale avec la Chambre basse en vue de plancher sur la formation du CEP.

Pour le Sénateur du nord, Moïse Jean-Charles, il est absolument hors de question de franchir cette étape dans les conditions actuelles car, l’institution électorale serait un instrument qui permettrait au chef de l’Etat de faire main basse sur les prochaines législatives partielles, municipales et locales.

Le parlementaire de Inite, qui se situe résolument dans l’opposition, se déclare favorable à la mise en place d’un conseil électoral provisoire de consensus dans lequel différents secteurs de la vie nationale seraient représentés.

Cependant, le président du Grand Corps, Dieuseul Simon Desras, est loin de partager ce point de vue et a même brandi mardi la menace d’une réduction du quorum afin de surmonter le blocage politique constaté depuis la ratification de la déclaration de politique générale du Premier ministre Laurent Lamothe suivie de la promulgation de la constitution amendée au cœur d’une vive controverse.

« Il y a des provisions légales et une jurisprudence pour baisser le quorum », a argumenté le Sénateur Desras qui, dans une menace à peine voilée à l’endroit des élus déterminés à boycotter les séances plénières, affirme qu’aucun texte de loi ne fixe à 20 la majorité des deux tiers au Sénat.

Or, c’est justement l’impossibilité pour le Grand Corps d’atteindre ce nombre qui éloigne la perspective de la tenue d’une séance en assemblée nationale consacrée au choix de trois des futurs conseillers électoraux.

Les propos du président du Sénat ont été tenus quelques minutes seulement après une rencontre avec Cheryl Mills, la chef de cabinet de la patronne du Département d’Etat, Hillary Clinton, consacrée notamment à la mise en place du Conseil électoral permanent et à l’organisation des élections. M. Desras avoue avoir été embarrassé lorsque la représentante de l’administration Obama a demandé aux Sénateurs présents s’ils se sentaient prêts à assumer la responsabilité de bloquer le processus de formation de l’organisme électoral au cas où l’exécutif et le judiciaire auraient désigné six des neuf conseillers.

Une question que d’aucuns pourraient assimiler à une forme de pression directe exercée sur les élus haïtiens. spp/Radio Kiskeya