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Martelly, un "intrus capturé", selon Gabriel Fortuné
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- Publié le jeudi 19 juillet 2012 22:03
Le président Michel Martelly serait très mal entouré, selon l'ancien délégué départemental du Sud, Gabriel Fortuné. Invité à Panel Magik mercredi, l'ancien sénateur estime que le chef de l'Etat n'a dans son cabinet que des flatteurs et des gens qui ne vivent que de la corruption.
« Considéré comme un intrus, il est capturé par ces hommes que l'on retrouve dans tous les
cabinets qui se sont succédé au palais national durant ces vingt-cinq dernières années. Ce sont des flatteurs qui ne vivent que de la corruption », explique Gabriel Fortuné, qui n'épargne pas la majorité constituée des membres de l'INITE au Parlement.
Selon l'ancien sénateur, Michel Martelly serait en train de faire le jeu de ces gens. Il ne pourra pas réussir son mandat s'il ne s'écarte pas des véreux, soutient l'homme politique, dénonçant le rapprochement du président avec INITE. Il cite nommément Joseph Lambert, l'ancien coordonnateur de cette structure dont il ne fait plus partie, devenu conseiller du chef de l'Etat.
C'est une double trahison, tempête M. Fortuné. Le chef de l'Etat, lors de la campagne électorale, en face de la grosse machine que représentait l'INITE, avait promis de rompre avec les pratiques politiques traditionnelles. Aujourd'hui, il file le parfait amour avec cette structure politique mise sur pied par René Préval en vue de garder le pouvoir pour les vingt-cinq prochaines années », s'indigne Gabriel Fortuné.
Il dénonce ailleurs l'attitude du chef de l'Etat dans le dossier de l'amendement de la Constitution. Le président n'avait pas la provision légale ni constitutionnelle pour procéder à la publication de l'amendement de la Constitution, indique-t-il .
Michel Martelly avait, sur avis des pouvoirs judiciaire et législatif, ordonné aux Presses nationales de reproduire la version corrigée de l'amendement de la Constitution. « La Cour de cassation n'est pas le pouvoir judiciaire. Elle n'en est qu'une entité. Elle ne peut pas le représenter. Il en est de même pour les présidents de la Chambre basse et du Sénat de la République qui ne peuvent pas représenter le Parlement », soutient Gabriel Fortuné.
Il dénonce également l'amendement qui, selon lui, serait une atteinte grave au caractère républicain et démocratique de l'Etat haïtien. « La Constitution de 1987 avait prévu, comme garde-fou, la participation des organisations de la société civile dans la mise en oeuvre du Conseil électoral permanent. En écartant ces structures au sein de l'institution électorale permanente nous avons reculé de plus de
vingt-cinq ans », fait savoir M.Fortuné.
Sur la légitimité des élus, nous avons également régressé, poursuit l'ancien délégué départemental du Sud, qui avait remis sa démission au président Martelly. L'amendement aurait éliminé le deuxième tour des scrutins, selon Gabriel Fortuné.
Il pense que le chef de l'Etat, qui n'a pas le droit à l'erreur, aurait dû consulter les partis politiques, les organisations de la société civile sur l'amendement de la Constitution. Ce qui, selon lui, devait faciliter un consensus sur la crise constitutionnelle.
Martelly, un "intrus capturé", selon Gabriel Fortuné
Danio Darius
Source: Le Nouvelliste