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Massacre de paysans au parc la visite
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- Catégorie : Actualités
- Publié le vendredi 27 juillet 2012 03:49
Titre original: Sud'est – Environnement : Opération sanglante par la police au Parc La visite
Une situation très tendue s'est régnée lundi 23 Juillet dernier au environ de midi à Seguin, commune de Marigot, particulièrement au Parc la Visite, lors d'une intervention des forces de l'ordre visant à déguerpir plus 140 familles au Parc occupant cet espace depuis 1942. Des rafales de cartouches ont été tirés et des pierres ont été lancées, selon certains survivants, l'opération a duré environ deux heures, au moins 8 personnes sont mortes du côté de la population civile et 5 policiers ont été blessés.
D'après les informations encore non vérifiées le nombre de victimes tuées pourraient être augmenté considérablement. Jusqu'ici 4 cadavres ont été retrouvés (Désir Enoz - 32 ans ; Nicolas David - 28 ans, Robinson Volcin – 22 ans et Désir Aleis - 18 ans), 4 enfants sont portés disparus, 3 maisons complètements incendiées, tandis que quatre autres saccagées, 3 bœufs ont été abattus. Alors que les autorités voulaient faire semblant qu'ils n'avaient pas eu de victimes au part-avant.
Un commando ayant à sa tête, le délégué départemental du Su'est, le commissaire du gouvernement, le Directeur départemental de la PNH, et un juge de paix se sont rendus sur les lieux Lundi 23 juillet aux environs de midi abord de 6 véhicules et une ambulance de la croix rouge Haïtienne. La population locale très furieuse de ce débarquement surprenant du commando a affronté les forces de l'ordre composées de 36 agents de l'unité départementale de maintien d'ordre (UDMO), dirigées par le Directeur départemental de la PNH.
Il y a déjà plusieurs jours depuis que le gouvernement central avait donné l'ordre du déguerpissement de ces familles, par le bais du Ministère de l'Environnement et le Ministère de la sécurité publique. Des instructions ont été données aux autorités au niveau départemental de faire respecter la loi.
Depuis cette opération sanglante, aucune autorité de l'état n'a toujours pas fait acte de présence à Seguin, de plus des barricades ont été érigées par la population de cette zone. Par ailleurs, des démarches négociations ont été tentées, cependant n'a rien abouties comme résultats.
En vue de calmer la colère de la population après ce massacre impliquant le bureau de la délégation départementale du Sud'Est, de la police, de la justice, la mairie de Marigot et de la Croix-Rouge haïtienne. Une délégation des Affaires Civiles accompagné des policiers des Nations Unies et du bureau de la communication de la Minustah à Jacmel s'est rendue sur les lieux.
Après plusieurs heures de discutions avec les policiers cantonnés dans le sous-commissariat de la zone, des leaders de la communauté, des familles victimes et voisins éplorés. Un comité de quatre membres a été constitué, sous la direction des Affaires Civiles de la Minustah étant intermédiaire, désigné par la population victime afin de discuter avec les autorités tels que : Nadège Excellus, représentante des femmes victimes, Estinvil Sainvilus (ASEC), Jean Dais, leader communautaire, et Pierre Félix, membre d'une organisation de la zone. Les autorités de la délégation départementale, de la police et de la justice devraient fixer une date urgente pour une rencontre afin de dénouer cette situation.
« Dès les années 1980 et jusqu'aujourd'hui aucune recommandation n'a été mise en action et aucun suivi n'a été fait » selon le délégué. Le seul élément disponible de cette négociation jusqu'à date reste sans suivi. Une enveloppe de cinquante mille (50 000) gourdes a été promise à chaque famille en deux versements, soit avant et après le déguerpissement mais sans leur indiquer la destination de la relocalisation. Devant cette situation frustrante, la population s'est montrée retissant. D'après les membres de la population ce fonds est trop maigre leur permettant d'acheter un terrain, de plus de trouver un lopin de terre agricole et fertile.
Notons que, Parc la visite est une réserve naturelle située sur les hauteurs des collines à cheval entre les communes de Marigot et Kenskoff respectivement du Sud'est et l'Ouest. Depuis 1942 des populations venant des communes environnantes ont commencé à s'installer sur certaines parties de cette réserve naturelle déboisant la couverture forestière à des fins agricoles.
Par sa nappe phréatique, cette réserve naturelle constitue aussi un réservoir d'eau pour les départements de l'OUEST et du Sud-est en passant par la capitale Port -au -Prince et la ville de Jacmel. Selon l'avis des experts, le niveau d'eau diminue sensiblement au fil du temps et les effets sont visibles dans les bassins versant et dans les deux villes haut-mentionnées. Des recommandations ont été faites au gouvernement pour prendre les mesures afin de protéger la réserve en passant par le déguerpissement de cette population de 140 familles.
Source: http://referenceijc.skyrock.com