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Le critique littéraire Dominique Batraville appelle à la non banalisation des crimes, commis sous le règne tyrannique de Duvalier

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L'écrivain, poète et comédien haïtien, Frantz Dominique Batraville, souhaite que tous les actes criminels, perpétrés par le régime despotique de Jean-Claude Duvalier, soient finalement pris au sérieux par les autorités judiciaires haïtiennes, dans une interview accordée à l'agence en ligne AlterPresse.

Batraville a fait ces déclarations en marge des activités commémoratives du 67e anniversaire de la fondation du lycée Faustin Soulouque de Petit-Goâve (ville du département de l'Ouest, à 68 km au sud de Port-au-Prince), auxquelles le critique littéraire haïtien a été invité à prendre part, le vendredi 1er mars 2013.

Beaucoup de personnes (cf. http://www.alterpresse.org/spip.php...) ont été torturées, emprisonnées pour la plupart, ou assassinées, alors que des milliers d'autres ont été contraints à l'exil pour échapper à la machine répressive, organisée et mise en branle par « Baby Doc ».

Hissé au pouvoir, le 21 avril 1971, à seulement 18 ans, après le décès de son père, François Duvalier (22 septembre 1957 - 21 avril 1971), Jean-Claude Duvalier, surnommé "Baby Doc" fut le plus jeune chef d'État au monde.

« Ce n'est pas possible que Jean-Claude Duvalier circule librement à travers les rues de Port-au-Prince, à l'instar de toutes les Haïtiennes, de tous les Haïtiens », se plaint l'acteur de cinéma.

« Je ne sais pas s'il s'agit d'une forme quelconque d'impunité ou d'une grâce spéciale, dont il bénéficierait particulièrement », s'interroge-t-il, sans toutefois vouloir approfondir le sujet.

Ancien lauréat de la 13e édition du concours international de poésie (en novembre 2009, catégorie langue française, organisée par l'association internationale La Porte des Poètes, établie en France et en Espagne), Batraville plaide pour une reconsidération impartiale de l'affaire de l'ancien président à vie.

Jean-Claude Duvalier est tenu responsable de la mort de milliers d'opposantes et d'opposants sous sa présidence (21 avril 1971- 7 février 1986).

Inculpé à son retour en Haïti, en janvier 2011, Duvalier est accusé de crimes contre l'humanité, détournements de fonds du trésor public haïtien (plusieurs centaines de millions de dollars américains / US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd'hui), de vol et corruption.

Après trois refus de comparaître, l'ancien tyran s'est finalement présenté devant la cour d'appel de Port-au-Prince, où il a été auditionné (pendant environ 5 heures) le jeudi 28 février 2013 (cf. http://www.alterpresse.org/spip.php... et http://www.alterpresse.org/spip.php...).