Culture & Société
La Question de Couleur n'a Jamais été Réglée en Haïti
- Détails
- Catégorie : culture & societe
- Publié le lundi 16 juillet 2012 14:18
Par MAPL* --- Haïti a beaucoup à apprendre des États Unis. Pas au niveau de sa politique étrangère qui est désastreuse la majeure partie du temps. Au niveau des droits de ses citoyens, au niveau des possibilités d'avancements socio-économiques pour les minorités peu de pays au monde ont accompli ce qu'a accompli les USA. On n'a qu'a se référer a la dernière saga de DSK pour l’évidence d'une volonté étatique de s'assurer que ceux qui se trouvent sur les barreaux les plus bas de l’échelle sociale aient accès a une justice équitable. Il y a des exceptions mais quelqu'un ne peut pas accuser le gouvernement Américain de pratiquer une politique discriminatoire envers ses citoyens et immigrants. Les choses ne se sont pas changées d’elles-mêmes. On n'est pas resté un beau matin et puis cette question disparut, on la cherche et, ne pouvant la trouver, on déclare qu'elle n'est plus. Il a fallu des décades, un siècle même, de luttes a tous les niveaux pour finalement placer la société devant le point de non retour qui a pavé la voie a une police de justice et de justesse envers les minorités et les noirs. Dès lors le pays Américain pouvait se poser en champion des droits humains a travers le monde et pouvait exhiber sa propre situation qui certainement allait lui éviter essentiellement l’étiquette d'hypocrisie.
La question de couleur n'est pas réglée aux USA. Il est fort douteux que l'on puisse trouver un pays au monde ou elle est réglée. Pas maintenant, pas dans un millénaire, peut-être jamais. Individuellement oui, mais collectivement, extrêmement douteux. Les promesses d'une société vraiment post raciale ne seront pas réalisables au sens propre du terme. Cependant on peut constater une volonté de garantir que tout le monde soit traité avec équité et d'établir des paramètres pour que dans l’arène publique certains réflexes soient balancés pour s'assurer qu'il y ait un accès pluriculturel, multiracial aux opportunités. L’état n'intervient pas dans les questions des préférences personnelles dans la vie privée des individus, cela reste un domaine inviolable mais l’état insiste que ces préférences n'envahissent pas la sphère publique et met en place les structures qui vont renforcer ce désir de faire, figurativement, briller le soleil, sur les justes et les injustes. Partout dans le monde il y a une attraction naturelle vers ce qui est de la même espèce que la sienne. Instinct de conservation? Mesure de précaution? Habitude? Sécurité? Quelles que puissent en être les raisons, cependant, ce qui est naturel et profitable à un groupe donné n'est pas souvent substantiellement profitable au tout car le tout est souvent plus grand que la somme totale des parties. Le choix est déterministe lorsqu'on a devant soi son espèce même avec des qualifications moindres que l'autre. Avec des qualifications équivalentes l'autre n'a aucune chance. Alors la loi intervient pour injecter du lest et demander une participation équipollente. Voila pourquoi on peut retrouver des jeunes Haïtiens dans les meilleures universités américaines et des brillants Haïtiens qui y enseignent. Voila pourquoi on peut parler d'un Samyr Lainé ce brillant jeune avocat qui représentera Haïti aux jeux Olympiques de Londres.
La question de couleur n'est pas réglée chez nous parce que certains d'entre nous ne sont pas disposés a la discuter. Elle est gênante parce que personnelle, presque morbidement personnelle. Qui est à l'aise pour discuter de sa sexualité, ses préférences sexuelles en plein public, avec des caméras qui tournent? Elle est très près de cette catégorie de questions, cette question. Ainsi, dès qu'elle apparaît certains tendent a dire rapidement qu'elle n'existe pas, qu'elle n'existe plus, alors que sa "disparition" n'est que superficielle.
Pour s'assurer qu'elle est bien vivante on n'a qu'a vérifier les réactions à l'article de Nicole Siméon 'Que dire d’Être Noir dans la "République" de Petionville 1?' sur la Toile, dans nos forums cybernétiques, la majorité des internautes qui fait référence a l'article, le commentent, se l'envoient et l'envoient a leurs proches, la traînée qu'elle fait sur le réseau social Facebook, les commentaires que laissent les utilisateurs sur le site du Nouvelliste ou l'article apparut originellement et la majorité également probante d'autres articles qui s'ensuivit. En fait l'article de Siméon parut depuis Mercredi sur le journal mais continue a défrayer la chronique et se maintient a la tête des articles les plus lus sur le site jusqu'aujourd'hui, soit quatre jours après sa parution. Sur le site du journal même les commentaires des internautes ont fait éclater tout doute que le sujet est d'actualité. Voici ce que dit un utilisateur:
Moi je leur dis attention car il[s] se lance[nt] dans a toute allure dans un chemin qui pourra leur être fatal et même, et je pèse mes mots, mortel ! Les haïtiens n'accepterons jamais pour longtemps de tel comportement et je ne sais pas un incident pourrait mettre le feu aux poudres et il finiront peut être par comprendre qu'ils sont vraiment et réellement une minorité Très ZUIT !
Une utilisatrice écrit ceci:
A mon plus grand étonnement, j'ai rencontré des gens éduqués, des intellectuels qui disent souvent:" le préjugé de couleur n'existe pas en Haïti; c'est une question d'argent. Une fois que l'on possède du fric,l'on peut s'intégrer sans problème aucun. A entendre ces conneries, je reste vraiment ébahie. je n'ai pas grandi en Haïti mais j'ai étudié et approfondi l'histoire de mon pays.. Le préjugé de couleur suivi du préjugé de classe ont toujours existé et persistent encore aujourd'hui.
Un utilisateur sur le site de Radio Caraïbes:2
Je comprends votre frustration, mais nous devons apprendre à respecter les principes. Je pense que vous pouvez vraiment être victime d'une discrimination à cause de votre comportement. Mais quand vous parlez de profilage racial, je m'attarde à me laisser emporter par votre texte. Pour parler de profilage racial, ça demande une bonne enquête par observation, et d'entrevue. Vous devez observer si tous les gens de couleurs noirs sont victimes de même de sort, sinon quels sont les noirs qui ne font pas l'objet de cette discrimination? …
Sur le même site:
Mwen wè anpil nou kap komante atik lan pa two konprann byen franse, madanm nan byen di nou li pa tap gen pwoblèm si yo ta dakò fouye tout moun kelkeswa koulè po yo, men yo pa rive fè sa, e ti kote yo kite nan swadizan magazen ayiti yo pou depoze sak ou pa ansekirite vre. Menm sekirite yo swadizan anplwaye magazen yo ap vole sa w gen nan sak la, si w vle al mande anplwaye ayewopò mayigate yo ki sa yon konn fè pou vòle pasaje yo, anvan nou voye moute esye konprann sa dam nan ekri
Sur le Nouvelliste:
On le savait ça... Mais je suis contente que de plus en plus de gens en parlent! Il faut dénoncer cette situation qui ne sévit pas qu'en Haïti, mais aussi, au sein même de sa diaspora établie en Amérique, en Europe ou ailleurs. [ça me rappelle la chanson "Roses Noires" d'Ansy Dérose... même à son époque, le constat en était accablant... les choses ne changent pas...]
Même site:
Très chère victime , j'avoue comprendre la situation dans laquelle tu évolues et c'est l'une des raisons qui m'avaient porté a fuir mon Pays devant mon impotence face a ce genres de scènes qui brisent le Moral. Tu auras malheureusement a affronter, pendant longtemps encore si tu comptes y vivre dans ce bourbier , ce spectre de discorde entre les citoyens d'un même Pays , presque tous se sentant supérieurs les uns vers les autres , compétition stérile , puisque au bout du rouleau on doit tous être remorque par une foutue maladie , mourir, et pourrir comme un ver. Si tu peux vivre ta vie , en portant des lunettes 3-D, jouissant de la nature de ton Pays éduquant ton enfant autrement , sans voir ces énergumènes , fais-le , si tu ne te sens pas capable d'accepter malgré tout, Rappelle-toi que tu as du pain sur la planche et ne le laisse pas brûler...
Ces citations ne sont qu'un spécimen de ce qui s’était dit sur les deux sites cités. Difficilement un sujet épuisé. On peut apprendre des autres que bien qu'on ne pourra pas déraciner complètement la manie de préférer la filiation envers et contre tous et au détriment de l'autre on doit d'abord reconnaître que le problème existe, palpable, et alors s’évertuer a mettre en place des balises qui vont s'assurer qu'un groupe donné ne soit pas négligé au profit d'un autre. Il faut vouloir adresser le problème et l'on pourrait bénéficier dans une certaine mesure de l'approche de Barack Obama confronté a une situation ou le racisme risquait de sombrer le bateau de sa candidature en 2008. Au lieu de fuir le problème et de dire qu'il n'existait pas, lorsque les commentaires incendiaires de son pasteur Jeremiah Wright sur le racisme blanc apparurent, son discours sur le sujet avait attaqué le problème a la base.
Of course, the answer to the slavery question was already embedded within our Constitution - a Constitution that had at is very core the ideal of equal citizenship under the law; a Constitution that promised its people liberty, and justice, and a union that could be and should be perfected over time.
And yet words on a parchment would not be enough to deliver slaves from bondage, or provide men and women of every color and creed their full rights and obligations as citizens of the United States. What would be needed were Americans in successive generations who were willing to do their part - through protests and struggle, on the streets and in the courts, through a civil war and civil disobedience and always at great risk - to narrow that gap between the promise of our ideals and the reality of their time.3
Sûrement, la réponse a l'esclavage était déjà intégrée dans notre constitution – une constitution qui avait dans son essence même l’idéal de l’égalité de tous les citoyens selon la loi; une constitution qui promit a son peuple la liberté, la justice, et une union qui pouvait et devrait être perfectionnée au fil du temps.
Malgré tout, les mots sur un parchemin ne seraient pas suffisant a émanciper les esclaves de leurs liens, ni d'offrir aux hommes et aux femmes de toutes les couleurs et croyances leurs pleins droits et obligations en tant que citoyens des États Unis. Il aura été nécessaire aux Américains des générations subséquentes de jouer leur rôle - en protestant et en menant la lutte sur le macadam, dans les tribunaux, avec la guerre civile et la désobéissance civile en encourant toujours de grands risques - pour rétrécir la distance entre les promesses de nos idéaux et la réalité de leur temps. [ma traduction].
A travers tout son discours Obama se positionna contre toute forme de discrimination inversée du style de wòch ki nan dlo pa konn doulè wòch ki nan solèy comme si la solution était de faire goûter aux nantis le fiel de la discrimination pour les conscientiser a prendre son contre-pieds. Il voulait plutôt dire wòch ki nan solèy dwe goute frechè dlo a et que la rivière était spacieuse assez pour accommoder ceux qui étaient en train d’être cuits vivants sous la chaleur intense. Cependant, dit-il, il ne pouvait nier Wright de la même façon qu'il ne pouvait nier sa grand mère blanche, acquiesçant a son héritage bi-racial qui l'offrit une posture unique a être l’apôtre qui pouvait aider a la continuation de ce dialogue dualiste blanc-noir qui malgré des progrès en substance dans la société Américaine avait besoin de tout une série de renforcement pour l'aider a maintenir le cap sur la destination dont la voie avait été tracée par tant de générations avant lui.
Obama utilisa tout son savoir-faire pour se distancer de la mentalité qui voit le racisme comme étant endémique a la race blanche et pour montrer une émancipation d'esprit qui le prédispose a voir l'homme avant tout et non sa couleur. La déclaration de son pasteur était nécessairement sur la sellette bien que selon lui elle ne présentait qu'une infime partie de ce que représentait l'homme dans son ensemble. A fortiori il n'avait pas le choix. C’était la position dictée par le temps, a tous les temps :
But the remarks that have caused this recent firestorm weren't simply controversial. They weren't simply a religious leader's effort to speak out against perceived injustice. Instead, they expressed a profoundly distorted view of this country - a view that sees white racism as endemic, and that elevates what is wrong with America above all that we know is right with America; a view that sees the conflicts in the Middle East as rooted primarily in the actions of stalwart allies like Israel, instead of emanating from the perverse and hateful ideologies of radical Islam.
Mais ces remarques qui étaient à l'origine de ces tempêtes médiatiques récentes n’étaient pas uniquement sujet a controverses. Elles ne représentaient pas simplement l'effort d'un leader religieux a prendre position contre une injustice perçue. Au lieu de cela elles représentent une vue profondément déformée de ce pays – une vue ou le racisme blanc est endémique et qui met en exergue tout le mal des Etats Unis au dessus de tout ce qui est bien dans le pays ; une position qui voit la racine des conflits du Moyen Orient chez les alliés farouches comme Israël et non dans les idéologies perverses et haineuses de l'Islam radical. [ma traduction].
Naturellement le Tea Party se chargera de montrer à Mr. Obama que le racisme4 blanc aux États Unis n'est pas aussi contenu et moins endémique qu'il le pensait et que n’était-ce pas la mise en place des structures qui furent érigées dans les années 60 l’Amérique de 2008-2012 serait méconnaissable. Les vues de l'homme de Washington n’empêcheront pas au mouvement Birther de le harceler sur son origine tout le long de sa présidence supporté par l'un des hommes les plus riches et les plus influents du pays, Donald Trump qui ira jusqu'à demander a vérifier ses notes universitaires de premier cycle pour voir s'il avait mérité réellement d’être admis a la faculté de droit à Harvard5. Cela n’empêchera pas à un membre de la population raciste de fusiller une parlementaire, Gabrielle Gifford6, le 8 Janvier 2011, et en même temps d'assassiner six (6) personnes qui étaient près d'elle. Cela n’empêchera pas à un policier membre de l'escouade motorisée du président, pas plus que deux jours de cela, nous sommes en Juillet 2012, de dire qu'il fusillerait la femme du président7 et d’accéder rapidement son portable montrer l'arme avec laquelle il accomplirait son forfait.
Pour Joan Walsh, le mouvement Tea Party est raciste et reactionnaire :
A year later, though, it’s worth more of my time to say what many resist: The tea party movement is disturbingly racist and reactionary, from its roots to its highest branches.8
Un an après cela vaut la peine de dire ce que beaucoup résistent de dire : de facon troublante le mouvement Tea Party est raciste et réactionnaire depuis ses racines jusqu'à ses plus hautes branches.[ma traduction].
En constatant le traitement différent que reçu le premier président noir des Etats Unis, Eugene Robinson, éditorialiste de Washington Post, ne put s’empêcher de se poser cette question :
I ask myself what's so different about Obama, and the answer is pretty obvious: He's black. For whatever reason, I think this makes some people unsettled, anxious, even suspicious -- witness the willingness of so many to believe absurd conspiracy theories about Obama's birthplace, his religion, and even his absent father's supposed Svengali-like influence from the grave9.
Je me demande qu'est-ce qui est différent avec Obama et la réponse est évidente : Il est noir. D'une façon ou d'une autre, cela dérange certains, les rend anxieux et même aiguise leur soupçons – qu'on s'en rende compte en observant le consentement a faire foi a des théories de conspiration absurdes sur le lieu de naissance d'Obama, sa religion et même la supposée influence Svengali d'outre-tombe de son père. [ma traduction].
Malgré tout le système pardonnerait difficilement a un président de dire clairement que le racisme est bel et bien vivant en Amérique du Nord et que son négoce est en train de payer des dividendes malgré les progrès de la société a l’éradiquer dans le domaine public.
Si dans une société aussi avancée que les États Unis d’Amérique, une société qui s’était investie a fond a la législation d'un équilibre racial et demander que les lois soient strictement observées, on peut trouver non seulement des séquelles de ce racisme qui se manifestent lorsque des collègues de travail vous rencontrent en dehors du bureau avec leur familles et vous ignorent complètement comme si vous étiez un étranger, et que le policier vous inspecte justement parce que vous êtes noir et vous conduisez une voiture dernier modèle ou bien même lorsque vous êtes un intellectuel noir de renom il vous arrête dans votre demeure même par ce que vous avez perçu qu'il s'en prend a vous pour avoir questionné et même challengé son incrédulité de votre possibilité a posséder votre maison, poussant ce même président qui, 1 an plus tôt prônait une Amérique post raciale, a prendre position pour vous l'intellectuel, ce qui lui causa d’être vu comme favorisant ses demi-frères les noirs et le forcer a organiser au cœur même de la maison blanche le « Sommet de la Bière » entre lui, l'intellectuel, et le policier, et que ce même président - en sympathisant aux parents d'un jeune homme désarmé qui a été fusillé ou la question de question raciale a été propulsée a son désavantage a l'avant scène des débats lorsqu'il dit que le jeune homme pourrait être son fils ; si en plus des séquelles du racisme on rencontre des cas avérés de racisme comme dans la posture du Tea Party, le mouvement Birther, la tentative de l'assassinat contre la parlementaire qui la laissa incapable de remplir sa fonction et de l'assassinat de ses supporteurs, la récente déclaration du policier contre la femme du président, qu'en est-il de notre pays ou la question n'a été que brochée a maintes reprises et, ou a défaut, certaines tentatives de solutions apportées manu militari et a l’emporte-pièce ont été tout simplement bâclées ?
Si aujourd'hui en l'an de grâce 2012, dans les stades de l'Europe et surtout en Italie les athlètes noirs sont ostracisés pour leur couleur ; si un journal Italien peut caricaturer Mario Balotelli, buteur noir de la sélection nationale d'Italie d'origine Ghanéenne, comme le gorille King Kong a l'assaut de Big Ben avant son match contre l'Angleterre10 et que chez lui en Italie il est reçu dans les states avec des cris imitant ceux des singes, on peut dire que le racisme est bel et bien vivant dans la culture de l'Ouest et que l'on peut l'ignorer a ses risques et périls. Force nous est faite donc de constater que notre pays est en mauvaise compagnie ce qui concerne ce sujet en constatant que nos efforts n'ont faits qu’égratigner le problème en surface. Elle demeure et entre en éruption comme un volcan qui dort et qui est activé par le moindre glissement de terrain.
Il ne faut surtout pas que l'on se sente visé si des descriptions phénoménologiques du problème essaient de le représenter au vif, tel qu'il existe. Ce n'est certes pas un désir de créer des divisions mais plutôt d'amener a la ré-examination du problème pour forcer une remise en question qui ne peut augurer que bonnes choses pour le pays.
L'article de madame Siméon a dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas.
Les deux dernières tentatives de solution ont été des fiascos parce qu'elles avaient essayé dans la grossièreté qui caractérise certains de nous des positions extrémistes qui, loin de prôner une atmosphère d'harmonie réelle, n'ont fait qu'exacerber les divisions au sein de la société. Le génocide de Jérémie contre les mulâtres a été un exemple probant d'un échec catastrophique et l'armement des couches démunies pour forcer les couches privilégiées a traiter avec elles était une faillite monumentale.
Il n'y a pas eu vraiment de haine entre les noirs et les mulâtres en Haïti. Il y a toujours eu, en grande partie, une aspiration des noirs a participer dans les privilèges que détiennent les mulâtres, soit leurs biens, soit leurs beautés. Qu'on se le dise, les jeunes gens rêvent toujours de se marier a une mulâtresse. C’était le cas alors que je grandissait a Port-au-Prince, peut-être que les temps ont changé maintenant mais j'en doute fort. Beaucoup de nos jeunes filles, conscients de cette préférence avaient essayé de s’éclaircir le teint. Le savon Ambi était a une certaine époque une des commodités les plus demandées dans la gammes des produits de beauté chez nous. Donc on ne peut pas discuter ce problème sans faire état de ce vif désir qui existe. Quant aux mulâtres, ils étaient toujours réticents a ouvrir l’accès à ces deux domaines (Les deux « B » biens et beautés, bonbons et bébés). Lorsqu'un homme noir réussissait dans la vie, une femme a la peau claire était le couronnement de son succès mais des fois cela causait des tensions énormes dans les familles. Comme je l'ai déjà dit la problématique noir-mulâtre n'est qu'une manifestation du dualisme Haïtien en général. Voir mon texte attaché ci-dessous pour référence.
Je reviendrai sur ce problème une prochaine fois, étant conscient du temps du lecteur.
Marc-Arthur Pierre-Louis
_______________________
Notes:
[1] Nicole Siméon “Que Dire d’Être Noir dans la République de Petionville?” http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=107037
[2] L'article de Simeon reproduit sur le site de radio Caraïbes http://www.radiotelevisioncaraibes.com/opinion/que_dire_d_etre_noir_dans_la_republique_de_petion_ville.html
[3] Barack Obama discours sur le racisme suite aux déclarations de Jeremiah Wright http://www.huffingtonpost.com/2008/03/18/obama-race-speech-read-th_n_92077.htmls
[4] Joan Walsh , Racisme dans le Mouvement Tea Party http://www.salon.com/2010/03/20/tea_party_racism/
[5] Beth Fouhy ,Donald Trump: Obama Wasn't Qualified For Ivy League
http://www.huffingtonpost.com/2011/04/25/donald-trump-obama-ivy-league_n_853525.html
[6] http://en.wikipedia.org/wiki/2011_Tucson_shooting
[7] Jamie Goldberg, D.C. police investigate allegations that officer threatened first lady
http://bostonherald.com/news/us_politics/view/20120714dc_police_investigate_allegations_that_officer_threatened_fir st_lady
[8] Ibid [9] Eugene Robinson, Le Racisme et le Movement Tea Party http://www.realclearpolitics.com/articles/2010/11/02/race_and_the_tea_partys_ire_107805.html
[10] http://fr.sports.yahoo.com/news/soccer--euro-2012-balotelli-caricature-en-king-kong.html