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Chikungunya : 632 cas recensés officiellement

Chikungunya

La directrice générale du ministère de la Santé publique et de la Population, le Dr Marie Guirlène Raymond, confie que 632 personnes ayant attrapé le virus du chikungunya ont été officiellement recensées jusqu'au 11 mai. Le département de l'Ouest enregistre à lui seul 492 cas, soit 77,8%.

Fièvre et douleurs articulaires... On ne parle plus de choléra ces dernières semaines, mais du chikungunya. Un terme que beaucoup de personnes ont bien du mal à prononcer, préférant dire tout simplement « fyèv la ou lafyèv la » (la fièvre). Tout le monde en parle. Si le ministère de la Santé publique évoque 632 cas, le chiffre aurait pu être nettement à la hausse si la majorité des personnes infectées avaient été hospitalisées. La maladie, qui se manifeste par de fortes douleurs articulaires, est transmise par les moustiques femelles du genre « Aedes ».

A en croire la directrice générale du MSPP, les personnes ayant été déjà infectées peuvent se calmer. « Selon les données scientifiques, une personne qui a déjà attrapé le virus du chikungunya ne peut pas l'attraper à nouveau, elle bénéficie d'une immunisation permanente », a indiqué la directrice générale du Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), soulignant toutefois qu'il n'existe pas de médicaments préventifs. L'usage du paracétamol ou de l'ibuprofène (des médicaments en vente libre en Haïti comme aux Etats-Unis) est toutefois recommandé pour atténuer la douleur.

Selon le Dr Marie Guirlène Raymond, la prévention consiste à lutter contre la prolifération des moustiques, éliminer les eaux stagnantes et tout élément capable de faciliter l'incubation des larves de cet insecte nuisible. L'usage de moustiquaires, de produits répulsifs et de vêtements couvrants est conseillé.

Selon la fiche technique de la maladie, le chikungunya se transmet d'homme à homme par l'intermédiaire de moustiques du genre Aedes notamment. Lors d'une piqûre, le moustique prélève le virus sur une personne infectée et, à l'occasion d'une autre piqûre, il le transmet à une personne saine. La maladie, souligne le document, se manifeste après une incubation de 4 à 7 jours en moyenne.

Une fièvre élevée (supérieure à 38,5°C) apparaît brutalement, accompagnée de maux de tête, de courbatures ou de douleurs articulaires, qui peuvent être intenses, touchant principalement les extrémités des membres (poignets, chevilles, phalanges). D'autres symptômes peuvent également être associés, telles une conjonctivite, une éruption cutanée, des nausées.

« Le meilleur moyen de lutter contre la transmission du chikungunya est de se protéger individuellement contre les piqûres de moustique (vêtements longs, répulsifs cutanés, moustiquaires), et de ralentir leur reproduction en détruisant les gites larvaires les plus évidents (dessous de pots, déchets, gouttières) », font savoir les responsables.

Apparu pour la première fois dans les Antilles début décembre 2013, dans la partie française de l'île de Saint-Martin, le virus est désormais présent dans une douzaine de pays et de territoires du bassin caraïbe. La Guadeloupe et la Martinique sont aussi fortement touchées par le chikungunya. Les consignes restent les mêmes partout.

Avec le ramassage déficient des ordures, des eaux stagnantes et des égouts à ciel ouvert notamment à Port-au-Prince, le défi de lutter contre le chikungunya paraît un peu difficile à relever.

Valéry Daudier
Source: Le Nouvelliste

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