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Le Fonds National pour l’Education, le montant espéré par Martelly n’est pas encaissé

michel-martell-fneLe montant annoncé par le CONATEL pour ce mois de mars 2013 pour financer l'éducation gratuite par le biais des appels téléphoniques n'est pas la somme prévue par le président Michel Martelly. Un calcul arithmétique simple nous démontre que le montant espéré n'est pas encaissé.

« En faisant le calcul du nombre de minutes qu'Haïti reçoit par mois cela fait 3,5 millions de dollars que nous pouvons générer chaque mois pour l'éducation », avait déclaré le 56e président de la République d'Haïti. Avant de prendre le pouvoir, Michel Joseph Martelly voulait prouver à ses adversaires qu'il n'avait pas fait des promesses populistes pour se faire élire.

C'est-à-dire après plus de 20 mois, le Conseil National des Télécommunications (CONATEL), devrait collecter près de 70 millions de dollars américains selon les prévisions de l'ex chanteur populaire en Mai 2011.

Mais, le CONATEL a fait savoir la semaine dernière que dans le cadre du Fonds National pour l'Éducation (FNE), il avait déjà collecté pour la période allant du 15 juin 2011 au 7 mars 2013 (20 mois), une somme de 48 557 695.93 de dollars américain, auprès des compagnies téléphoniques.

Ainsi, le CONATEL a perçu seulement 4 960 173.11 dollars de la Comcel, 42 746 470.67 dollars de la Digicel et 851 052.15 dollars de la Natcom. Le CONATEL précise, qu'un montant de 2 570 272.33 dollars américains, reste à percevoir (soit 2,331,205.53 dollars de la Digicel et 239,066.80 dollars de la Natcom).

D'autre part, Michel Martelly avait assuré pouvoir trouver 5 millions chaque mois via des prélèvements obligatoires sur les transferts d'argent des haïtiens vivant à l'étranger. Toujours selon les calculs du président haïtien, après plus de 20 mois, ces transferts d'argent devraient générer près de 100 millions.

« Si vous le multipliez par le nombre moyen de transfert qui est effectué chaque mois, cela peut générer 5 millions de dollars. Je vais utiliser tout le pouvoir que j'ai en tant que chef suprême de la nation pour le bien-être du peuple », avait assumé le président Martelly qui voulait remplir au plus vite les caisses de l'Etat pour agir rapidement.

Au total, près de 170 millions de dollars devraient être dans un compte à la Banque Centrale, en attendant le bon vouloir des parlementaires haïtiens, pour pouvoir être utilisé au profit des petits enfants haïtiens.

Que pensent les haïtiens aux Etats-Unis ?

« Une fois les membres de la communauté haïtienne vivant en dehors d'Haïti ont appris qu'ils seront taxés par l'administration Martelly sur les transferts d'argent et les appels téléphoniques, rapidement, beaucoup ont changé de stratégies, certains appels peu, et envoient de l'argent par quelqu'un qui visite le pays », a affirmé à Haïti Press Network Julie, qui vit à Miami.

Pour Richardson qui réside à West Palm Beach en Floride « le président a été très mal informé à l'époque sur les tarifs des appels téléphoniques. Michel Martelly est toujours entouré de ces quelque mauvais conseillers, qui ne connaissent pas trop bien les chiffres et les vraies recettes des entreprises haïtiennes ».

« La gestion de cet argent du Fonds National pour l'Éducation nous inquiète : nous craignons qu'une grande partie soit détournée et ne bénéficie pas aux enfants haïtiens pour l'éducation massive», prévient Martin, ancien cadre d'une banque privée haïtienne.

« La corruption reste encore endémique dans les institutions haïtiennes » a prévenu plus loin Martin. « La pratique était devenue systématique. Les coupables bénéficient d'une impunité absolue. C'est une pratique à haut rendement et à bas risque, qui concerne tout le monde : des fonctionnaires de l'état, des élus, des membres du pouvoir exécutif, judiciaire et aussi certains membres du secteur privé haïtien », a-t-il brossé à HPN.

Frantz Alcéma (USA)

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Source: HPN