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Leslie Péan: Monnaie, économie et pouvoir en Haïti (Première de quatre parties) - « Pourquoi peut–on acheter avec l’argent haïtien et américain en Haïti et on ne peut pas acheter aux États-Unis avec l’argent haïtien ? »
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Monnaie, économie et pouvoir en Haïti (Première de quatre parties)
« Pourquoi peut–on acheter avec l’argent haïtien et américain en Haïti et on ne peut pas acheter aux États-Unis avec l’argent haïtien ? »
Par Leslie Pean ---- Les sensibilités qui se dégagent de cette question d’un élève haïtien sont multiples, tout en renvoyant à une constance et à une intériorisation. La constance tout à fait pertinente est l’incapacité des gouvernements haïtiens à se tenir à l’écart de l’arbitraire dans la gestion de la monnaie. La seconde, l’intériorisation, est séduisante, car elle oblige à revoir certaines idées reçues sur l’organisation monétaire de la planète. Notre réponse inclura donc plusieurs dimensions. Dans le registre des rapports monétaires, ce sont les relations d’un pays avec un autre et, dans ce cas précis, les influences que les Etats-Unis ont sur Haïti.
La recherche effrénée du pouvoir en Haïti a conduit à l’éclatement du patrimoine national causé par les luttes de factions, insurrections, guerres civiles et occupations étrangères, mais surtout à la ruine du pays. Ces luttes ont appauvri Haïti. La mésentente a conduit à des décisions calamiteuses. Les luttes de pouvoir sont tellement féroces et envenimées que les parties en cause ne sont pas arrivées à sauvegarder l’indépendance nationale. La sagesse est absente et le déchirement est constant au point qu’Haïti ne peut même pas sauver les meubles, pour employer une expression consacrée. Amère expérience qui se reproduit au fil des générations et dont les Haïtiens ne tirent aucune leçon.
La dégringolade actuelle du taux de change de la gourde face au dollar à 43.25 n’est pas un cas isolé. C’est le point d’orgue, la prolongation, d’une perte de confiance dans un gouvernement sans boussole, qui va dans toutes les directions. Quand il n’y a pas un minimum de sérénité dans la politique gouvernementale, le choc de la baisse du taux de change de la gourde par rapport au dollar est inévitable. Contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis et dans les grandes démocraties avec les scandales d’escroquerie, de corruption, de maquillages de bilans et de trucages comptables, en Haïti, les détournements se font au niveau des hommes et des femmes pour les priver de leur colonne vertébrale. Déconfiture dans laquelle le dictateur François Duvalier a plongé Haïti en nommant son fils Jean-Claude de 19 ans président de la République. Déconfiture qui a asséné un rude coup à la psychologie générale des Haïtiens. Aux chefs d’entreprise prêts à tout pour un contrat ; aux dirigeants politiques d’une opposition dont tous les membres veulent être présidents ; aux affairistes sans scrupules, tous rompus à ce mélange des genres. En attendant d’analyser les conséquences de l’absence de cette colonne vertébrale, contentons-nous de souligner que la négation des droits de l’homme dans la société haïtienne est un des ses aspects fondamentaux
Monnaie et Puissance militaro-économique
L’interrogation de l’élève haïtien nous plonge dans ce que l’économiste Dany Rodrik nomme « le paradoxe de la mondialisation[1] ». Une problématique qui est essentiellement celle de l’économie politique internationale et qui « peut bien servir de porte d’entrée et de débats sur bien d’autres questions[2] » dont :
- a)L’absence d’un système monétaire international é;
- b)La guerre des monnaies qui fait rage depuis un certain;
- c)Les rapports de la gourde haïavec d’autres monnaies dont le doublon espagnol, le dollar américain et le peso dominicain;
Dans la Grèce antique et à Rome, c’est le bétail qui jouait le rôle de la monnaie. Les Indiens d’Amérique du Nord utilisaient les fourrures et les peaux de castor, la Chine antique, les bœufs, le jade et le cuivre comme monnaie, et les peuples d’Afrique, les dents d’éléphant et les coquillages. Avec le développement des échanges, l’argent et l’or en sont progressivement venus à remplacer ces objets dans les échanges. Essentiellement, l’or est devenu le fondement de la valeur de la monnaie, surtout après la signature des accords de Bretton-Woods en 1944 et la création du Fonds Monétaire International (FMI) en 1945 qui veillera à assurer la stabilité des monnaies avec des taux de change fixes.
La monnaie en tant qu’instrument de mesure dans la réalité quotidienne repose sur la confiance. L’humanité est passée de la monnaie-marchandise à la monnaie métallique, puis à la monnaie de papier et aux cartes de crédit et de débit, des instruments de paiement ayant un pouvoir libératoire mais aucune valeur intrinsèque. La monnaie de papier appelée aussi monnaie fiduciaire (du latin fiducia : confiance) n’a pas en soi une valeur réelle comme une marchandise ou une pièce en métal (or, argent, bronze, zinc au autre). L’histoire de la monnaie est aussi celle des puissances militaires qui ont eu l’hégémonie à un moment ou à un autre du développement de l’humanité. De la Chine à la Grèce, de Rome à la Grande-Bretagne, pour arriver aux États-Unis d’Amérique, l’acceptation de la monnaie d’un pays par un autre reflète les relations de pouvoir. Avec les exceptions constituées par le rouble, qui est resté marginal en dépit du rôle géopolitique joué par la Russie, ou le franc suisse qui a un impact non proportionnel à l’influence géopolitique de son émetteur. La réalité de la puissance économique et militaire se reflète dans la monnaie et lui confère un certain pouvoir.
La monnaie est au cœur de la notion de pouvoir. Elle nous force à penser en dehors de la discipline économique classique, car la monnaie, en tant qu’intermédiaire dans les échanges, mesure de valeur universelle, sert de moyen de paiement, d’épargne et de thésaurisation. Elle ne touche donc pas strictement à l’économie, mais aussi à la politique, au droit, à la sociologie, à l’idéologie et à la psychologie. L’interrogation de l’élève renvoie à la réforme du système financier international (SFI) et à la mondialisation. La simplicité de la question n’exclut pas une approche pluridisciplinaire, sinon transdisciplinaire, si l’on veut trouver des réponses à la hauteur voulue. À partir de la confiance que se font les agents économiques dans un signe monétaire particulier, et qu’ils se font entre eux pour son utilisation, la monnaie permet en effet de suivre les relations d’endettement qui se lient dans toutes les directions entre individus, institutions et États.
A. L’inexistence d’un système monétaire international équitable
La question posée par cet élève résume la problématique des inégalités dans le monde contemporain. Y répondre soulève de nombreuses autres interrogations du même genre, pas uniquement dans le domaine monétaire mais dans celui du système des valeurs dominantes dans un espace donné. L’interrogation demande d’aborder la question de la monnaie, depuis les temps préhistoriques jusqu’à à la guerre des monnaies aujourd’hui en 2013. Au moment où j’écris, la crise monétaire fait rage à Chypre et toutes les banques y sont fermées depuis plus d’une semaine.
On assiste au Corralito (la trappe) qui s’est produit en Argentine le 3 décembre 2001, quand tous les comptes bancaires avaient été gelés. Alors, les déposants ne pouvaient pas retirer par semaine plus de 250 dollars ou l’équivalent en pesos. Le même spectre est à l’horizon pour la Grèce, l’Espagne, et même les États-Unis avec leurs montagnes de bons du Trésor qui inquiètent la planète. Le problème s’est aggravé depuis que l’agence de notation financière[3] Standard & Poor’s a diminué en août 2011 la note AAA de la dette américaine à long terme à AA+. Depuis 1917, une telle baisse n’avait jamais été enregistrée. La dette totale américaine a augmenté de 180 % du produit intérieur brut (PIB) en 1976 à 355 % du PIB en décembre 2012 (56 280,8 milliards de dollars). Les dirigeants américains ont répondu avec le fameux slogan de Margaret Thatcher, en disant TINA (There Is No Alternative), c’est-à -dire il n’y a pas de solutions de remplacement au capitalisme et au fondamentalisme de marché. Ce qui expliquerait le fait que l’engouement pour les titres de la dette américaine n’a pas diminué, et que d’autre part 85% des opérations de change, 50% des obligations internationales et 60% des réserves en devises continuent d’être exprimées en dollars[4] .
Mais, en dépit de ces apparences, un mouvement de fond se précise, particulièrement depuis la crise des subprimes commencée aux Etats-Unis en 2007. Les appels à la réforme du système monétaire international viennent de partout. Dans un premier temps, alarmée par l’ampleur de la crise économique et financière, l’Assemblée générale des Nations unies crée en octobre 2008 une Commission de 18 experts financiers sous la présidence de Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel de l’Economie, pour analyser la situation et faire des propositions de sortie de crise. Comme l’écrit dans la préface du rapport final de la Commission Miguel d’Escoto Brockman, président de la 63e session de l’Assemblée générale des Nations unies, « Un autre monde est possible[5] ». Lors de la présentation du rapport de la Commission demandant la création d’un nouveau système mondial de réserves, Stiglitz a fait la déclaration suivante :
« Si on l’a envisagé en 1944 à Bretton Woods, le besoin en est encore plus pressant aujourd’hui. Aujourd’hui, les pays en développement prêtent des sommes colossales aux pays riches, sans intérêts, parce qu’ils ont le sentiment qu’il est plus prudent de disposer de fonds de réserve que de les dépenser. Le système mondial de réserves a été conçu pour des temps difficiles, mais le danger d’avoir un système reposant sur un seul pays est reconnu depuis longtemps, compte tenu de son impact sur la confiance et la stabilité, comme on le constate actuellement avec les fluctuations du dollar. Par ailleurs, un système de deux ou trois pays vers lequel le monde semble vouloir s’acheminer comporterait les mêmes risques. Un nouveau système est faisable rapidement et il peut être mis en place de façon à atténuer les pressions causées par l’asymétrie entre les surplus et les déficits des pays[6]. »
Puis, c’est la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) qui, dans son rapport de 2009, appelle « à faciliter la diversification de réserves au profit de monnaies autres que le dollar sans courir le risque d’une grave crise du dollar, en donnant aux banques centrales la possibilité de déposer leurs réserves en dollars sur un "compte de substitution" spécial au FMI, compte qui serait libellé en DTS[7] . » (droits de tirages spéciaux).
Le 7 novembre 2010, Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, appelait à un retour à l’étalon-or pour sauver l’économie mondiale de la catastrophe[8] . Chez les dirigeants de Washington, son appel à fixer les « règles du jeu » de l’économie internationale est tombé dans des oreilles de sourds. Cette proposition est venue appuyer celle, allant dans le même sens, de Zhou Xiaochuan[9], le président de la Banque nationale de Chine. Mais, plus important, c’est que Dominique Strauss-Kahn (DSK), directeur du FMI, y adhère aussi. Entretemps, les universitaires américains se mêlent de la partie avec les recommandations de Barry Eichengreen[10], professeur d’économie à Berkeley.
Dans son entendement, le dollar resterait la monnaie de référence, mais l’euro et la monnaie chinoise, le renminbi (argent du peuple), prendront une place de plus en plus grande d’ici une décennie. Les problèmes du dollar viennent non pas de causes externes, mais de causes internes telles que le déficit budgétaire. Le déclin du dollar peut se produire beaucoup plus rapidement en dépit des problèmes actuels de l’euro liés à l’adhésion de certains pays à l’Union Européenne. On pourra alors passer d’une situation unipolaire à un système monétaire multipolaire caractérisé par des pourcentages de 50-30-15 entre le dollar, l’euro, le renminbi d’une part et d’autres monnaies couvrant les 5 pour cent restants d’autre part.
Suite à l’adoption par le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International (FMI)[11] de la politique de réforme du système monétaire en accordant plus de place aux Droits de Tirages Spéciaux (DTS) à la place du dollar américain, Dominique Strauss-Kahn (DSK) annonçait en février 2011 l’adoption de mesures spécifiques[12]. Trois mois plus tard, le 14 mai 2011, il se retrouve mêlé à une affaire de viol d’une femme de chambre dans un hôtel à Manhattan, arrêté, emprisonné et contraint à la démission du poste de directeur général qu’il occupait depuis 2007. Les partisans des théories de la conspiration ont vite vu dans la chute de DSK un complot des services secrets américains. Complot ourdi contre un homme qui voulait mettre fin à l’hégémonie du dollar. Depuis 1945, le dollar est considéré la monnaie de réserve des échanges internationaux par le reste du monde.
En effet, le vrai problème est de vivre dans un non-système monétaire avec une monnaie de réserve sans assise matérielle. Le « choix » en 1944 de la monnaie d'un seul pays comme monnaie de réserve mondiale ne pouvait que condamner ce pays à vivre avec des déficits au risque de saper à terme la confiance placée en cette monnaie. Ainsi, Keynes avait déclaré, à la naissance de ce système, qu’il portait en lui le germe de sa propre destruction. La balance des paiements américaine était condamnée au déficit à cause de la nécessité d’alimenter le système monétaire international avec des flux de capitaux provenant des Etats-Unis. Un phénomène qui va en grandissant car selon les données de 2011, les deux tiers des dollars émis sont à l’extérieur des Etats-Unis, soit 660 milliards sur un total de mille milliards[13] . Cette situation connue sous le nom de paradoxe de Robert Triffin (économiste Belge alors conseiller du président Kennedy), a été exposé dès 1960.
A cette même époque, le général de Gaulle avait parlé de privilège exorbitant lors de sa conférence de presse du 4 février 1965. Il avait alors déclaré :
« … la convention qui attribue au dollar une valeur transcendante comme monnaie internationale ne repose plus sur sa base initiale, savoir la possession par l’Amérique de la plus grande partie de l’or du monde. Mais, en outre, le fait que de nombreux États acceptent, par principe, des dollars au même titre que l’or pour compenser, le cas échéant, les déficits que présente, à leur profit, la balance américaine des paiements, amène les Etats-Unis à s’endetter gratuitement vis-à -vis de l’étranger. En outre, ce qu’ils lui doivent, ils le lui paient tout au moins en partie, avec des dollars qu’il ne tient qu’à eux d’émettre, au lieu de les leur payer totalement avec de l’or, dont la valeur est réelle, qu’on ne possède que pour l’avoir gagné, qu’on ne peut transférer à d’autres sans risque et sans sacrifices[14] .»
Pour Charles de Gaulle, les « règles du jeu » devaient changer car les réserves d’or des pays d’Europe équivalaient et dépassaient même celles des Etats-Unis. De ce fait, le dollar ne pouvait plus être la monnaie de référence (de réserve) de l’ordre monétaire international. Le rôle du dollar en tant que monnaie nationale des États-Unis entrait en contradiction avec son rôle de réserve de valeur pour le SFI, surtout avec l’abandon du taux de change fixe en août 1971.
En abusant des privilèges qu’il procure, ce non-système monétaire a été poussé jusqu'à l'extrême aujourd'hui avec les dérives les plus inimaginables et les plus invraisemblables et avec des montants absolument astronomiques. Refusant, volontairement ou involontairement, toute réforme véritable, les gouvernements ultralibéraux et néoconservateurs ont laissé exploser (ou imploser) le système (ou plutôt le non-système) en s’abstenant d’imposer toute régulation ou aucun contrôle véritable. Suite à la crise des subprimes, les Etats-Unis se sont engagés dans une politique d’assouplissement monétaire, injectant plus de 1000 milliards de dollars pour sauver son économie de la dépression.
Depuis que le président Richard Nixon a détaché le dollar de l’or, en 1971, le système monétaire international est entré dans l’ère des changes flottants et d’un certain « chaos ». Agissant sans consulter leurs alliés, les États-Unis ont pris le taureau par les cornes. Ils assistaient depuis 1950 à la baisse de leurs réserves d’or qui ont diminué de 22,8 milliards de tonnes à 10,5 milliards de tonnes en 1968. La position exprimée par le président Nixon en août 1971 était la réplique au président français Charles de Gaulle qui, le 4 février 1965, avait critiqué en des termes peu équivoques la position du dollar américain. (à suivre)
[1] Dany Rodrik, The Globalization Paradox: Democracy and the Future of the World Economy, New York, Norton, 2011.
[2] Note personnelle d’une directrice d’école à l’auteur en date du 28 janvier 2013.
[3] Une agence de notation financière ("credit rating agency", en anglais) est une entreprise chargée d'évaluer si une institution, une entreprise ou un État est capable, ou non, de rembourser ses dettes telles que les titres de créance négociables, comme les obligations.
[4] Barry Eichengreen, « Why the Dollar's Reign Is Near an End», Wall Street Journal, March 1, 2011.
[5] Joseph E. Stiglitz, Le rapport Stiglitz – Pour une vraie réforme du système monétaire et financier international, Paris, Editions LLL Les liens qui libèrent, 2010, p. 35.
[6] « Le Prix Nobel d’Economie Joseph Stiglitz, propose la création d’une nouvelle facilité de crédit et d’un autre système mondial de réserves pour surmonter la crise », Assemblée générale AG/10815, New York, 26 mars 2009.
[7] CNUCED, Rapport sur le commerce et le développement 2009, Genève, Nations unies, septembre 2009, p. 19.
[8] Robert Zoellick, « The G20 must look beyond Bretton Woods II », Financial Times, London, November 7, 2010
[9] Zhou Xiaochuan, « Reform the international monetary system », Review 41, Bank of International Settlements, Basel, Switzerland, 2009.
[10] Barry Eichengreen, Exorbitant Privilege: The Rise and Fall of the Dollar and the Future of the International Monetary System, Oxford University Press, January 2011. La traduction française est disponible avec Un privilège exorbitant : Le déclin du dollar et l’avenir du système monétaire international, Paris, Odile Jacob, Septembre 2011.
[11] IMF, Enhancing International Monetary Stability--A Role for the SDR?, January 7, 2011.
[12] IMF Managing Director Dominique Strauss-Kahn Calls for Strengthening the International Monetary System, Press Release No. 11/36, February 10, 2011.
[13] « U.S. Currency in Circulation Crosses $1 Trillion », Bloomberg BusinessWeek, April 21, 2011. On lira aussi Fred Bergstein, « Dollarization in emerging-market economies and its policy implications for the United States », Joint Hearing of the Subcommittee on Economic Policy and the Subcommittee on International Trade and Finance Committee on Banking, Housing and Urban Affairs United State Senate, Washington, Institute for International Economics, 22 avril 1999. Pour la version française, on lira « La dollarisation: principes et enjeux », L’Économie politique, n°5, Paris, 2000, p. 66-74.
[14] Général Charles de Gaulle, au Palais de l’Elysée le 4 février 1965 dans Jacques Ruff, Le péché monétaire de l’Occident, Paris, Plon, 1971, p. 91-92.