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Interview : L’ambassadeur Vénézuélien ne peut pas Confirmer si Lamothe a autorisé un contrat de 50 millions sans appel d’offre
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PETION-VILLE, Haiti (touthaiti.com) Une interview réalisée par le Nouvelliste est révélatrice de la stratégie du Venezuela en Haiti et devrait donner la sueur froide à Laurent Lamothe qui a récemment parlé de « zéro Corruption » (nous en reparlerons dans un autre article) et qui d’après la réaction à l’unisson des propagandistes du régime symboliserait la position et la pratique de Lamothe qui est reconnu comme le premier ministre le plus corrompu depuis la création de ce poste par la constitution de 1987.
La nuance relevée dans cette interview menée sans agressivité mais avec brio a révélé deux choses d’une extrême importance pour l’avenir de tout procès pour corruption contre le régime et principalement Laurent Lamothe qui ne peux plus utiliser la couverture de la déclaration de l’ambassadeur vénézuélien pour mettre de la poudre aux yeux des journalistes indépendants qui veulent connaitre la vérité sur les gabegies du régime.
Premièrement : Limite de l'intervention ou collaboration du Venezuela
Les interventions du Venezuela dans la gestion des fonds de PetroCaribe a une limite objective basée sur le principe de la non intervention dans les affaires internes du pays. Il participe dans le choix des projets et dans une certaine mesure dans la fixation des montants à allouer. Et là , s’arrête leur intervention ou plus sympathiquement leur collaboration.
Deuxièmement : Principe de la non ingérence des institutions de Bretton Woods
La philosophie de rejet par le feu et grand Hugo Chavez et de ses successeurs des conditionnalités interventionnistes et mêmes impérialistes des institutions de Brettons Woods Fonds Monétaire International et Banque Mondiale explique en principe les interventions pour le moins tapageuses de l’ambassadeur aux regards des déclarations de la représentante de la banque mondiale qui a parlé de la non transparence (Corruption) et du choix des projets financés par les fonds de PetroCaribe. Tout ceci est compréhensible jusque là . L’incohérence déroutante de l’ambassadeur vient du fait qu’il n’a, et il l’a lui-même confirmé et par principe, aucun contrôle sur les mécanismes légaux d’attribution des contrats aux regards de la constitution et des lois haïtiennes.
En effet, L’ambassadeur a innocemment avoué ne pas être en mesure de confirmer si le contrat de 50 millions octroyé à la firme smartmatic par Laurent Lamothe a respecté les règles de passation de Marché. L’attribution des contrats a des firmes privées est du ressort des autorités haïtiennes a déclaré le diplomate vénézuélien, donc de Laurent Lamothe et de Michel Martelly. Le non respect des lois relatives à la passation des marchés est un acte de corruption absolu qui est un crime puni par la loi.
Les tenants du régime ne doivent pas se méprendre sur la protection du Venezuela. Le « Tout va bien de l’ambassadeur » s’arrête au choix des projets et la détermination du niveau de financement point barre. Les contrats entre ti Zanmi et des contrats de plus d’un (1) million de dollars US sont régis par des lois que Laurent Lamothe n’a pas respectées dans le cadre des contrats de plus de 600 millions de dollars us octroyés illégalement selon le rapport des spécialistes anti corruption.
L’ambassadeur Vénézuélien son excellence Pedro Antonio Canino Gonzales doit être plus subtile dans sa dénonciation des ingérences de la Banque Mondiale en Haiti pour éviter de se faire complice, peut être malgré lui, des cas avérés de corruptions, de détournements de fonds et de gabegies du régime Martelly-Lamothe. Hugo Chavez le sublime là ou il se trouve ne mérite pas de se faire associer à des bandits légaux.
Tout Haiti vous invite à lire la totalité de l’interview réalisée par Robenson Geffrard
« Nous sommes totalement satisfaits de la gestion d'Haïti du PetroCaribe »
Le Venezuela n'a rien à reprocher au gouvernement haïtien dans la gestion du programme PetroCaribe. C'est l'ambassadeur de la République bolivarienne accrédité à Port-au-Prince qui l'affirme. Dans une interview exclusive accordée mercredi au Nouvelliste, le diplomate Pedro Antonio Canino Gonzalez considère que les autorités haïtiennes font une utilisation « transparente » des fonds du programme contrairement à ce qu'a déclaré l'envoyée spéciale de la Banque mondiale récemment.
Le Nouvelliste : Monsieur l'ambassadeur, quelles sont vos réactions à la suite des déclarations faites par l'envoyée spéciale de la Banque mondiale sur la gestion du gouvernement haïtien des fonds PetroCaribe ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : Je dois vous dire d'abord que je n'ai pas lu ses déclarations. Ce que je peux confirmer, l'Etat révolutionnaire bolivarien, le gouvernement vénézuélien, ne sont pas assujettis aux règlements de la Banque mondiale, ni à ceux du Fonds monétaire international (FMI), ni à ceux de la Banque interaméricaine de développement (BID). La coopération que nous avons avec le monde entier est basée sur notre souveraineté.
Elle n'est ni ordonnée ni supervisée par les organismes internationaux. C'est le président Nicolas Maduro qui exécute cette coopération de façon bilatérale et souveraine. Elle est faite avec le respect de la souveraineté d'Haïti. Nous n'avons pas sollicité l'autorisation de la Banque mondiale ni du Fonds monétaire international (FMI), ni celle de la Banque interaméricaine de développement (BID) pour coopérer avec le gouvernement haïtien, même si le Venezuela a son représentant au niveau de la Banque mondiale.
Le Venezuela n'est subordonné à aucun organisme international pour exécuter sa coopération internationale. Dans le cas précis d'Haïti, cette coopération est menée par le gouvernement haïtien et celui du Venezuela. Nous n'avons besoin d'aucune autorisation. Cette coopération est basée sur le respect de la souveraineté de chacun des deux Etats.
Je ne sais pas pourquoi il y a des préoccupations. Le Venezuela est un pays libre. Cela fait 15 ans que le Venezuela est libre après la révolution que nous avons eue.
Le Nouvelliste : L'envoyée spéciale de la Banque mondiale estime que l'utilisation des fonds PetroCaribe devrait être sage et transparente. Comment comprenez-vous cela ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : C'est une accusation faite à qui ? Si c'est au gouvernement haïtien, l'ambassade n'a rien à dire. Je peux vous dire que nous respectons ce gouvernement comme il respecte notre gouvernement. Je peux dire que c'est une accusation très grave et comme on n'a pas accusé le gouvernement vénézuélien, c'est au gouvernement haïtien de répondre.
Nous pouvons témoigner que les fonds PetroCaribe sont investis de façon saine en Haïti. Quelqu'un qui fait une telle accusation doit présenter des preuves concrètes. Si vraiment la Banque mondiale a fait une telle déclaration, ce n'est pas à nous de répondre.
Le Nouvelliste : Le Venezuela est-il satisfait de sa coopération avec Haïti dans le cadre de PetroCaribe ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : Le Venezuela est tellement satisfait qu'il a eu cette coopération avec le gouvernement d'avant et maintenant il l'a encore avec ce gouvernement et elle augmente. Parce que ce sont des projets qui sont exécutés dans la transparence. Les citoyens haïtiens ont le droit de demander des informations nécessaires.
Le Nouvelliste : Quels sont les mécanismes d'approbation de projets dans le cadre de PetroCaribe ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : Il s'agit d'une question technique et juridique. Ce sont les deux gouvernements qui les approuvent et cela marche très bien.
Le Nouvelliste : Mais avez-vous un mécanisme d'évaluation de ces projets ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : Les représentants du gouvernement vénézuélien et haïtien ont ce mécanisme. On ne peut pas signer des accords si les mécanismes ne sont pas clairs. Ils sont clairs et transparents.
Le Nouvelliste : Le Venezuela approuve-t-il chaque projet et leur coût global ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : C'est une affaire qui est réglée par les techniciens des deux gouvernements.
Le Nouvelliste : Trouvez-vous que les dépenses engagées par Haïti sont sages et le processus d'attribution des fonds PetroCaribe transparent ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : Rien ne prouve le contraire. Les projets sont approuvés de façon bilatérale. Les Haïtiens les voient : 500 kilomètres de routes ont été construits, on a réparé des places, ont est en train de construire des maisons, de distribuer 3 200 maisons, 4 400 autres sont en construction. Il y a les trois centrales électriques à Carrefour, aux Gonaïves et au Cap-Haïtien. On est en train de restaurer Jacmel, c'est visible. Il y a un projet qu'on a déjà commencé à l'Ile-à -Vache, il y a des projets de santé dans les dix départements du pays, 23 centres de santé avec des équipements technologiques de première classe ont été construits, on paye les salaires des médecins, ce sont des projets exécutés avec le gouvernement et les médecins cubains.
Ce qui signifie qu'il y a beaucoup de projets en exécution qu'on peut toucher et vérifier. Nous devons dire la vérité, nous autres.
Le Nouvelliste : Le sénateur Steven Benoît a dénoncé dans la presse des cas d'attribution de projets sans passer par des appels d'offres, est-ce que c'est prévu dans le cadre de PetroCaribe d'avoir des projets sans appel d'offres ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : Je ne peux pas répondre à cette question. Cela revient à la politique interne d'Haïti. Il s'agit de l'opinion d'une personne qui représente une partie de la population haïtienne. Nous respectons la souveraineté du pays. Ce sont les Haïtiens qui doivent répondre à cette question. Je ne sais s'il y a des gens qui émettent des opinions à la légère, nous autres, nous respectons la souveraineté du pays.
Ce qui signifie que moi je ne vais pas donner des opinions politiques, je ne vais pas intervenir dans les affaires internes du pays.
Le Nouvelliste : Monsieur l'ambassadeur, prenons un cas précis, celui de Smartmatic. Un montant d'environ 50 millions de dollars a été attribué sans appel d'offres à cette institution, selon le sénateur. Est-ce normal ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : Si c'est ainsi, il faut poser cette question au gouvernement haïtien. Cela fait partie de la loi haïtienne. Ce qui intéresse le gouvernement vénézuélien, ce sont les documents d'identité du peuple haïtien. Parce que cela élève le niveau de vie des Haïtiens. Dans tous les pays du monde, les citoyens émettent des opinions sur la gestion des gouvernements. Par exemple, au Venezuela, n'importe quel Vénézuélien a son opinion sur la gestion du gouvernement. S'il y a un problème au Venezuela, c'est le gouvernement vénézuélien qui doit le résoudre. Aux opinions des Haïtiens, c'est le gouvernement haïtien qui doit y répondre.
Le Nouvelliste : Que savez-vous de Smartmatic, Monsieur l'ambassadeur ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : Ils ont réalisé un bon travail au Venezuela en matière d'identification, c'est ce que je sais de Smartmatic. Mais je ne suis pas fonctionnaire de cette entreprise. Personnellement, je n'ai rien à voir avec le contrat qui a été signé par Smartmatic. Peut-être que cela a été décidé entre les gouvernements vénézuélien et haïtien.
Le Nouvelliste : Est-il vrai que, quand le Venezuela recommande une firme ou soutient un projet, il n'est pas nécessaire de faire un appel d'offres ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : Il s'agit d'un problème technique et juridique, je n'en sais rien. Il est réglé par les deux gouvernements. Ce que je peux dire, c'est que la coopération entre les gouvernements haïtien et vénézuélien marche de façon extraordinaire.
Le Nouvelliste : Récemment le gouvernement haïtien avait annoncé sa volonté de demander à votre gouvernement d'augmenter l'importation des produits pétroliers en Haïti, où est-ce que nous en sommes ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : Ce sont les hauts représentants des deux pays qui le savent. Ils vont faire ce qui convient le mieux. Ce qui est certain, la coopération entre les deux augmente chaque jour et nous nous sentons très heureux. Ceci est possible parce qu'au Venezuela, il y a un gouvernement révolutionnaire, anti-impérialiste.
Le premier drapeau de notre République est sorti d'Haïti. Un drapeau que Francisco de Miranda avait rapporté de Jacmel au Venezuela. Deux expéditions en 1816 sont sorties de Jacmel pour arriver au Venezuela. 300 Haïtiens ont combattu au Venezuela pour notre indépendance. Ils ont tué 3 000 impérialistes espagnols en deux ans. Nous sommes en train de rendre hommage au libérateur Simon Bolivar, celui qui a dit qu'Haïti est la mère et le père de l'indépendance de notre pays.
Le Nouvelliste : Le Venezuela avait proposé sa médiation dans la crise haïtiano-dominicaine sur la dénationalisation des Dominicains d'origine haïtienne. Quelle est la prochaine étape après le refus de la République dominicaine de poursuivre les réunions avec Haïti ?
Pedro Antonio Canino Gonzalez : C'est un problème très délicat. Ce que nous aimerions, c'est que le problème soit géré de façon pacifique, légale et démocratique entre frères. Nous restons attachés aux pensées de Bolivar. Nous souhaitons du succès au peuple et au gouvernement dominicain. Nous faisons les mêmes souhaits au gouvernement haïtien. Nous avons les mêmes relations avec les deux pays.
Robenson Geffrard
Source: Interview Le Nouvelliste
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