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Nouvelle rareté d’essence, aucun projet de solution définitive

gazoline-rarete-01-12-2014

Après les fêtes de fin d'année et du Nouvel An, viennent les moments les plus redoutés pour la majorité des Haïtiens. Car, à part l'accalmie économique qui caractérise cette époque post-festive, vient la période de sécheresse des réservoirs des pompes à essence du pays. Le gaz, une fois encore, se fait rare. La récurrence de ce phénomène commence à taper sérieusement sur les nerfs des chefs d'entreprise, des propriétaires et des conducteurs de véhicule à moteur et de tous les acteurs de l'industrie du transport. La situation est d'autant plus critique que ni les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir ni l'élite économique n'arrive même après plus de deux décennies, à trouver la parade efficace contre ce désagrément.

En effet, depuis le jeudi 9 janvier dans la matinée, des rumeurs d'une rareté de carburant circulent dans toute la capitale haïtienne. Des appels téléphoniques pleuvent, venant de gens qui informent leurs parents ou amis de la nécessité de s'approvisionner en prévision de la pénurie qui s'annonce. Pas de fumée sans feu. L'information semble se confirmer. Entre-temps, des files de voitures et de gens munis de récipients de stockage se forment devant les stations d'essence.

Pour gérer la situation, les pompes qui détenaient encore quelques gouttes du précieux liquide dans leur réservoir ont décidé d'appliquer un quota de vente. Pas plus de cinq cents gourdes par véhicule. Il y a eu quelques protestations, mais on a fini par entendre raison.

Ainsi, durant le week-end du 10 au 12 janvier, chauffeurs et propriétaires de véhicules ont dû faire preuve de modération dans la consommation du carburant en attendant le déblocage de la situation. Appelé à donner son point de vue sur les causes de cette rareté, le ministre du Commerce Wilson Laleau qui intervenait sur Radio Caraïbes ce matin a fait état d'un retard dans la livraison du Petrocaribe.

Le ministre a.i du Commerce a fait savoir qu'un pétrolier a jeté l'ancre dimanche soir dans la rade de Port-au-Prince. Une fois débarqué dans le terminal pétrolier de Thor, ce carburant sera distribué dans les pompes de la capitale dans l'après-midi du lundi 13 janvier.

Selon M. Laleau, il y a un déficit à combler dans les besoins en carburant du pays. Pour le moment, Petrocaribe fournit 14 000 barils de pétrole à Haïti par mois, alors que le pays a besoin de 18 000. Dans ce contexte, il nous a fallu aller vers le marché international pour combler ce vide. A ce sujet, le ministre dit avoir trouvé un vendeur aux Etats-Unis. Cependant, la température qu'il fait dans ce pays depuis quelque temps empêche l'arrivée d'un bateau prévu depuis le 3 janvier.

Tout cela a contribué à la rareté constatée sur le marché. Cette crise du carburant a, une fois encore, fait revenir sur la nécessité d'une réserve pétrolière pour pallier ces crises successives qui ralentissent considérablement les activités économiques. A chaque fois, cette question retombe dans l'oubli une fois que les stations d'essence ont repris service.

Pour certains observateurs, cette crise du carburant est caractéristique du manque de vision et de planification des dirigeants haïtiens qui excellent dans l'art du saupoudrage et du replâtrage, des solutions qui vont à contre-courant de la croissance et du développement durable.

Cyprien L. Gary
Source: Le Nouvelliste

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