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Les recettes propres d'Haïti dépasseront les dons...
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Le ministre a.i du de l'Economie et des Finances, Wilson Laleau, a annoncé, le lundi, 23 juillet, que les recettes de l'Etat Haïtien vont dépasser les dons de la communauté internationale durant le prochain exercice fiscal, tel que proposé par la loi de Finances déposé fin juin au Parlement haïtien.
« Désormais nos recettes propres dépassent significativement les dons qui nous sont accordés par la communauté internationale. La couverture du besoin de financement résiduel étant assurée par l’emprunt interne et externe. C’est là plus d’autonomie et plus de responsabilité.» Ces propos du ministre a.i.de l’Economie et des Finances, Wilson Laleau, tenus ce lundi, devant des membres de la Société civile à l’hôtel Montana, ont attiré l’attention des uns et des autres.
Le financement du projet de budget pour le prochain exercice proviendra notamment des recettes propres de l’Etat (40%), des dons et projets (32%), du Fonds PetroCaribe (15%), autres ressources (6%), des bons du Trésor (4%), appui budgétaire (3%). Le ministre du commerce et de l’Industrie, Wilson Laleau, qui assure l’intérim pour son collègue de l’Economie et des Finances, Marie Carmelle Jean-Marie, en voyage à Washington avec le Premier ministre Laurent Lamothe, est un tantinet fier de voir que le budget est davantage financé par les ressources propres tirées des recettes fiscales et douanières du pays.
Wilson Laleau a vite informé qu’ « il n’y aura pas d’accroissement des niveaux de taux, mais l’élargissement de l’assiette dans un double mouvement de modernisation et de mobilisation de nos administrations fiscale et douanière et de responsabilisation civique des acteurs économiques rendus possibles notamment par la clarté et la force de nos choix budgétaires. » Un vif débat a aussi été engagé entre des membres du secteur des affaires et les représentants de l’Etat sur l’élargissement de l’assiette en faisant payer plus de taxes aux meilleurs payeurs.
A l’inverse, prévoit-il, les dons fournis par la communauté internationale devraient stagner. « De 46,4 milliards de gourdes annoncées en 2011-2012, ils passeront à 45,6 milliards en 2012-2013. Et il faut tenir compte d’une baisse de 23,9 des appuis budgétaires », a fait savoir le ministre a.i. de l’Economie et des Finances, qui rappelle que les principaux partenaires d’Haïti font aussi face à une crise financière qui ne dit pas son nom.
Wilson Laleau estime que le projet de loi de finances est réaliste. « Nous ne pouvons pas faire moins même si ceci va exiger une mobilisation accrue des administrations qui doivent moderniser leurs outils et leur pratique de gestion pour se mettre au service des citoyens, au service de l’économie et de ses composantes », a souligné le ministre a.i. de l’Economie et des Finances. Et selon lui, le projet de budget est équilibré. Il vise à assurer la stabilité macroéconomique, la prise en charge immédiate des plus démunis d’entre nous et à créer des bases de développement économique et social […]
« Les autres financements concernent l’endettement externe envers le Venezuela pour un montant de 20,3 milliards de gourdes quasiment tirées du Fonds PetroCaribe et le financement interne à travers des émissions nettes de bons du Trésor pour un montant de 5,5 milliards de gourdes », a precisé M. Laleau, qui ajoute qu’un financement additionnel, apporté grâce à l’annulation de la dette vis-à -vis du Fond monétaire international (FMI) pour 4,3 milliards de gourdes et grâce au fonds générés par les dons en nature pour 3,2 milliards de gourdes, sera disponible.
Le projet de loi de finances 2012-2013 est perçu par Wilson Laleau comme la première marche dans la mise en œuvre du Plan stratégique de développement d’Haïti qui doit permettre l’émergence du pays d’ici à 2030 à travers quatre refondations: territoriale, sociale, économique et institutionnelle. Ce budget de 131,5 milliards de gourdes alloue 31% de ses dépenses pour le fonctionnement et une part de 69% est réservée à l’investissement. La pression fiscale passe de 13,5% en 2011-2012 à 13,9%.
Selon le ministre Wilson Laleau, la structure de nos financements marque progressivement une rupture d’avec le passé. Le budget est davantage financé par les ressources propres tirées de nos recettes douanières et fiscales. Cela requiert du réalisme, de l’équilibre et de la responsabilité pour atteindre les objectifs de l’équipe Martelly/Lamothe, entre autres, la croissance économique et la création d’emplois ; l’augmentation des revenus de l’Etat ; l’accès à l’éducation pour tous…
Le Nouvelliste