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Quand Les Américains Saccagent La B.R.H Manu Militari

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Une banque nationale et/ou centrale est le poumon économique d'un état. C'est l'organe officiel qui permet à une nation de jouir d'une série de bouffées d'air financier : le contrôle de la réserve nationale, les échanges, le choix devise, les recettes fiscales, pour en citer chichement. Néanmoins, en Haïti, cet organe budgétaire n'a pas été toujours à sa juste valeur. Il a été honteusement intoxiqué à l'aube du 20eme siècle, en particulier, en 1914.

Historiquement, la république d'Haïti a été au cœur de la convoitise impérialiste. L'inexploitation de ses richesses minières, ses mains d'œuvre dérisoire, sa population juvénile, sa géographie et d'autres contextes géopolitiques caniculaires sont parmi les raisons qui peuvent élucider une telle frénésie. C'est que ni les combats glorieux des ancêtres ni l'épopée de 1804 ne sont point capablesde décourager les occupants. Ainsi, mis à part quelques interludes conjoncturels, Haïti a été incessamment l'hôte des scènes de théâtre des grandes puissances.

En préambule, le pays de Jacques premier a dû repousser, avec vaillance, l'intention présomptueuse des français de retourner en Haïti. La construction de nombreux forts, la réorganisation de l'Armée Indigène, la Campagne de l'Est et d'autres décisions nationalistes prises à travers la Constitution de 1805 en sont de braves illustratrices. En effet, Haïti a survécu l'idée française de recolonisation avec élégance.

Pourtant, le 20 siècle lui a été très inamical. C'était l'ère des Yankees. Tout le continent est sous les menaces d'application de la Doctrine de Monroe: « l'Amérique aux Américains ». Et, la Première République Noire du globe est l'une des cibles. Malencontreusement, le paysage politique a engendré un modèle qui ne contraste guère avec les prétentions Yankees. Des turbulences répétées, des coups d'état furibonds sont géniteurs d'une instabilité chronique pouvant catalyser toutes ingérences étrangères. À cet effet, le rêve des Américains d'occuper Haïti est en voie de réalisation.

Des manœuvres de tout genre, des farces diplomatiques et d'autres tentatives C'est alors que le post-méridien du 17 décembre 1914, le pays reçoit la plus humiliante gifle de son histoire: des marines américains souillent le territoire national. C'est le Raid du Machias. Cette incursion a lieu sous le gouvernent de Davilmar Theodore. Les Marines ont emporté les caisses d'or de la Banque Nationale de la République D'Haïti (BNRH), au jour d'hui BRH ou Banque Centrale. Les réserves volées équivalent à 500.000 us dollars.

Ce raid est le plus grand déclencheur de la misère haïtienne. Le ministre de l'intérieur, Dr Rosalvo Bobo et le Ministre D'Haïti à Washington, Solon Menos, se soulèvent en vain. Haïti vient de perdre ses réserves nationales. Les américains ont volé les épargnes de l'état haïtien.

Cet évènement n'est jamais analysé avec parcimonie. La presse haïtienne le scrute avec inattention. On ne songe point à une restitution. Alors que les effets de ce vol sont loin d'être négligeables. Les réserves volées d'Haïti ont augmenté les capitaux de la City Bank de New York. Haïti paie encore le prix de ce hold-up. C'était le prélude de l'Occupation de 1915. L'orgueil national est blessé.


Jean-Rony Monestime André, Essayiste
BS en Médecine Nucléaire
BA en Connaissances Générales

Photo courtoisie: antanlontan-antilles

Références :



1. Rayford W. Logan, Haiti and the Dominican Republic Pp 112-116
2. Roger Gaillard. Les Blancs Débarquent, Tome 2. Les cent jours de Rosalvo Bobo, ou une mise à mort politique. 1987. 2 edit.

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