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Le bureau du PAM en Haiti connait une situation critique de financement, signale la directrice exécutive de l’organisation

pwf pamP-au-P, 14 juin 2012 [AlterPresse] --- En contexte de déficit budgétaire de son bureau en Haïti, la directrice exécutive du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (Pam), Ertharin Cousin a fait sa première visite en Haïti durant trois jours, selon un communiqué transmis à AlterPresse.

« Une réduction significative de la contribution des bailleurs de fonds menace la capacité du Pam à répondre à ces besoins persistants et primordiaux. Le bureau du PAM en Haïti est à un point critique de financement et 54,6 millions de dollars US sont aujourd’hui nécessaires », informe le document.



Durant son passage, Cousin a rencontré les deux têtes de l’exécutif à savoir le président Michel Joseph Martelly et le premier ministre Laurent Salvador Lamothe. Elle a même eu une rencontre avec la femme du président Sophia Saint-Rémy Martelly.

Avec Martelly, la directrice du Pam a convenu de mettre sur pied des programmes « durables liant l’alimentation scolaire et l’éducation au renforcement de la production locale ».

Madame Cousin souligne qu’« en travaillant avec la communauté locale, nous agissons comme un catalyseur pour offrir des débouchés aux petits agriculteurs d’Haïti, tout en assurant aux enfants démunis une éducation et des repas nutritifs »

Pour le moment, le Pam permet à « 1,1 millions d’enfants » de recevoir des repas scolaires, selon le communiqué. L’administration en place indique avoir scolarisé plus d’un million d’enfants dans son programme de scolarisation gratuite, ce qui nourrit la controverse.

« Le premier ministre a donné son accord au lancement de deux nouveaux programmes avec le Pam », informe le communiqué du programme onusien.

Le premier programme augmentera « le nombre d’enfants soutenus par le Pam à travers son programme de repas scolaires [et] le deuxième vise à éradiquer la malnutrition chronique en ciblant les Haïtiens les plus vulnérables, notamment les femmes les plus pauvres et les enfants ».

Selon l’Enquête nationale de sécurité alimentaire (Ensa) menée par la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa) et le Pam, 38%, (3,8 millions de personnes environ) de la population haïtienne souffre d’insécurité alimentaire.

« La malnutrition chronique touche encore 23% des enfants âgés de 6 à 59 mois et, pire encore, 4% des enfants souffrent de malnutrition aiguë, en particulier dans les régions rurales et reculées du pays », informe le Pam.

Pourtant, l’administration Martelly veut créer une économie de zones franches qui sont installées sur les terres fertiles et cultivables du pays. Les zones franches de Caracol et de Ouanaminthe en sont des exemples.

« Lors d’une rencontre avec Sophia Martelly, la Directrice exécutive a félicité le travail et la vision du programme national Aba Grangou mis en œuvre pour lutter contre la faim et la malnutrition », selon le communiqué du Pam.

Aba Grangou est l’un des programmes de l’administration Martelly qui est très critiquée par les défenseurs de la souveraineté alimentaire dont la plateforme « Kaba Grangou » qui y voient « une tentative de fragiliser davantage les institutions et un programme qui déshumanise en proposant l’assistanat au lieu d’une solution durable ». [efd kft gp apr 14/06/2012 13 :50]

Source: Alterpress
14 Juin 2012