Economie
Télécommunication Scandale: Vente de la Haitel, La part du lion a Laurent Lamothe
- Détails
- Catégorie : Economie
Par Léo Joseph, Haiti Observateur
L’AFFAIRE ÉTAT HAÏTIEN CONTRE FRANCK CINÉ SE CORSE
La Haitel en vente pour 25 millions $ ?
La part du lion à Laurent Lamothe… 5 % à Ciné et une poussière à l’État… (Enquête)
René Préval et ses hommes n’ont pas su finaliser leur projet d’accaparer la Haitel, la compagnie de téléphone cellulaire de Franck Ciné, après avoir liquidé la Socabank dont ce dernier était actionnaire majoritaire. Moins d’un an après l’arrivée de l’équipe Martelly au pouvoir, celle-ci n’affiche aucune retenue dans son effort de mettre le grappin sur les biens de la famille Ciné et de les vendre sous prétexte de récupérer des impôts et autres redevances dus à l’Etat haïtien. En quête de millions à encaisser très rapidement, les actuels décideurs d’Haïti croient découvrir la poule aux œufs d’or dans cette compagnie de téléphonie mobile. Aussi ont-ils mis sur pied une équipe qui mène l’attaque sur deux fronts, histoire de conclure cette mauvaise affaire avant qu’un juge véritablement indépendant ne prononce une décision équitable en faveur de la famille victime.
Tandis qu’à Port-au-Prince les avocats du gouvernement, par le truchement du directeur général de la Direction générale des impôts (DGI) multiplient les pressions judiciaires arbitraires contre Franck Ciné, la Haitel et les biens privées de cette famille, en diaspora les membres de l’équipe mise sur pied par le Premier ministre Laurent Lamothe se démènent comme de beaux diables dans l’eau bénite pour faire avancer les démarches autour de la vente programmée de la compagnie de téléphone cellulaire en difficulté.
Dans le cadre de cette affaire, le consulat d’Haïti à New York est transformé en centre d’opération pour la «vente » de la compagnie de Franck Ciné, alors que le consul général, Charles Forbin, ex-représentant de « No Pin », compagnie de télécarte en copropriété entre Laurent Lamothe, Michel Martelly et Patrice Baker (homme d’affaires haïtien nommé vice-consul à Miami par Laurent Lamothe),s’est vu attribuer le rôle de démarcheur, ou courtier ?
Contacté au téléphone, au consulat d’Haïti à New York, Charles Forbin, le consul général, un homme qu’on devrait faire subir un examen de géographie d’Haïti et plus, avant de lui remettre les clés de la plus importante représentation consulaire du pays, est porté absent. Un interlocuteur masculin décrocha le récepteur. Informé de l’objet de l’appel, il conseilla d’attendre. Une autre voix masculine intercepta l’appel. Alors Léo Joseph s’est identifié en bonne et due forme, expliquant qu’il était d’Haïti-Observateur, pour s’-entendre dire que le consul «se trouve à une réunion », de rappeler. Sur ces entre-faits le journaliste insista pour qu’il laisse un message pour le consul. Le deuxième interlocuteur lui demanda d’attendre. Une minute plus tard, une voie, cette fois, féminine, répondit. Mais vite elle recommanda de nouveau d’attendre quand elle prit connaissance de l’identité du demandeur .Finalement, un quatrième interlocuteur, encore un homme, vint expliquer que le consul était à une réunion et qu’il ne pouvait parler au demandeur. Sur ce, Léo Joseph lui demanda de faire savoir au consul général que le journaliste le recherchait afin de lui donner la chance de réagir parr apport à un dossier sensible qu’il épluchait.
Plus de trente-quatre heures plus tard, Charles Forbin n’avait toujours pas retourné l’appel.
Le prix de vente fixé à 25 millions $
Arrivé au pouvoir, à la faveur de la victoire électorale de son associé Michel Martelly, Laurent Lamothe, avant même la prestation de serment du nouvel élu, s’était mobilisé pour liquider la compagnie de Franck Ciné. Après le 14 mai 2011, il commençait à mettre ses ressources sérieusement à profit en vue de trouver un acheteur pour la Haitel dans le meilleur délai. Alors que la nouvelle équipe dirigeante donnait l’impression qu’elle recherchait un modus operandi pour résoudre les problèmes de la Haitel, Laurent Lamothe et ses hommes faisaient pression sur une entreprise désireuse de faire l’acquisition pour qu’elle affiche clairement son intérêt en prenant un engagement sous forme de versement d’une valeur substantielle en acompte.
Dans le cadre des négociations portant sur la vente de la Haitel, les parties en présence, l’État haïtien, d’une part, et la société « Nord Citadel Capital LLC, de l’autre, ont convenu de fixer le prix de la compagnie de la famille Ciné à 25 millions $. Cela représente une pitance quand on sait que, selon des informations disponibles auprès des propriétaires de la Haitel, le coût de l’équipement seulement, excluant les immeubles, se situe à environ 80 millions $.Selon toute vraisemblance, les potentiels vendeurs ne se font aucun souci de sauvegarder les intérêts de l’État, encore moins ceux des propriétaires de la compagnie. Dans la mesure où la somme des dettes de la Haitel envers l’État haïtien s’élèvent réellement à plus de 80 millions $, on se demande pourquoi Laurent Lamothe accepte volontiers de liquider la compagnie pour moins d’un tiers de ce que représente le coût du hardware et des logiciels La réponse à cette question semble résider dans le fait que ceux qui veulent vendre la Haitel n’y ont rien investi et que la valeur retirée d’une vente éventuelle serait considérée comme « profit ». Quant à l’État, il aura essuyé un affront de plus de la main de ses propres fils, qui ne seraient pas à leur coup d’essai.
La part du lion à Laurent Lamothe ?
Laurent Lamothe, le grand manitou dans les démarches visant la vente de la Haitel, a fait le partage de la somme à recueillir de la transaction, comme si la compagnie de Franck Ciné lui appartenait.
En effet, puisque son nom commence avec la lettre L, il s’approprie la part du lion. Soit une valeur initiale de 5 millions $, plus 6 millions $ par an pour les prochaines cinq années. En cas de future conversion en IPO, un montant additionnel de 25 millions$ lui reviendra.
Selon la formule concoctée par Lamothe, l’État haïtien aura droit à 10 % du prix de vente, soit 2,5 millions $. À la famille Ciné, Laurent Lamothe prévoit un seul et unique versement de 5 % du prix de vente. Cela veut dire 1,25 million aux vrais propriétaires de la Haitel. Afin de mettre en confiance les représentants de Nord Citadel Capital LLC, Laurent Lamothe les a informés que le président de la République est partie prenante de cette transaction. De même que plusieurs parlementaires influents.
Des pressions exercées continuellement sur Nord Citadel
La fragilité du destin politique des hommes au pouvoir en Haïti préoccupe au plus haut point Laurent Lamothe, qui remue ciel et terre en vue de concrétiser rapidement l’affaire. C’est pourquoi la compagnie Nord Citadel est l’objet d’incessantes pressions pour qu’elle verse un acompte substantiel sur le montant du chiffre de vente.
Justifiant la nécessité d’effectuer des paiements divers Lamothe et ses homme savaient contraints les représentants de la compagnie acheteuse de verser des centaines de milliers de dollars. Mais Laurent Lamothe persiste à en réclamer davantage. Par le biais de ses courtiers, le Premier ministre aurait même proposé à Nord Citadel de mettre une carte de crédit « à la disposition du gouvernement ? » afin de faciliter les transactions.
En sus, il aurait demandé que Nord Citadel ouvre un dépôt fiduciaire en Haïti pour un montant avoisinant 10 millions $. L’ouverture d’un pareil compte démontrerait clairement que l’acheteuse est vraiment intéressée à mener la transaction à bon fin.
Mais l’acheteuse semble vouloir faire marche-arrière
Naïfs au départ, au point de vouloir mettre tous leurs œufs dans un seul panier, les représentants du Nord Citadel ont appris à connaître les ficelles en Haïti. Grâce à leurs avocats et le dévouement de plusieurs amis, tant au pays qu’à l’étranger, ces hommes et femmes ont été mis au parfum.
Certes, ils ont compris les enjeux, à savoir les mesures judiciaires prises à l’encontre de la Haitel ne laissent pas les coudées franches au gouvernement pour qu’il vende la compagnie de Ciné comme veulent les autorités. Ils ont fini par comprendre que Franck Ciné et sa famille sont en litige avec le gouvernement haïtien et qu’un achat reste impossible dans un tel contexte.
Enquête sur la Global Voice
Dans la prochaine édition, sera publiée une enquête sur la Global Voice, la compagnie de téléphone cellulaire du tandem Laurent Lamothe-Michel Martelly-Patrice Baker et ses liaisons avec la société espagnole de téléphonie mobile SOWCI, dont le C.E.O. est Ricardo Olloqui Dominguez, impliquée dans un contrat signé à la cloche de bois avec le gouvernement Préval au nom de Global Voice.
Source: Haiti Observateur