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La course Obama-Romney vers la Maison-Blanche pourrait se jouer dans les «swing States»
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Quand des sondages sont favorables pour «the incumbent president», tous se questionnent sur les stratégies que devra appliquer l'équipe adverse, c'est-à -dire celle de Romney, si toutefois elle veut faire une différence en novembre prochain. Mis à part la popularité chez les femmes et les Latinos dont jouit Obama, en tant que président sortant, il a plus de chances aux élections présidentielles de novembre que Mitt Romney, son adversaire républicain. «Statistiquement, un président sortant a six chances sur dix d'être réélu. Au cours des cinquante dernières années, seuls deux présidents ont été battus à l'issue de leur premier mandat, George Bush père en 1992 et Jimmy Carter en 1980. Lyndon Johnson et Gérald Ford n'ont pas fait de second mandat non plus, mais le premier avait renoncé à se représenter, et le second n'avait pas été élu.»
Dans le cadre du processus devant conduire aux présidentielles de cette année, en remportant l'investiture républicaine, Mitt Romney avait gagné une bataille certes, mais il doit maintenant se mobiliser davantage pour les élections générales de novembre en trouvant très bientôt un colistier avant la Convention en Floride l'été prochain. Un vice-président pouvant l'aider. Mais ce n'est pas le tout. Entre-temps, pour les mois avenir, il doit, et si tel a été le cas, continuer à travailler à l'unification du GOP, critiquer le bilan économique d'Obama, trouver un discours qui peut convaincre le public et, finalement, rester agressif dans les États indécis.
Unifié le GOP
L'unification du parti sous-entend rallier tous les secteurs de l'électorat républicain à une seule cause à savoir vaincre Obama en novembre. Il était évident que les derniers mois de campagne pour l'investiture entre les candidats du GOP avaient en quelque sorte affaiblit le parti. Ce qui explique qu'au cours des prochains mois de campagne pour les élections générales, Mitt Romney devra non seulement concentrer ses stratégies sur le vote des femmes et celui de la communauté hispanique, où il n'est pas aussi populaire que son rival démocrate, mais aussi trouver un modus operandi pour unifier le Grand Old Party. Pour y parvenir, ce grand rassemblement devra être le résultat d'un discours convaincant.
Un discours persuasif
Comme presque tout président qui se présente aux élections pour son second mandat, Obama, lui aussi, aura beaucoup plus de chances en novembre prochain. Donc pour pouvoir faire obstacle au président et son équipe de stratégies, «Romney doit convaincre ses concitoyens de ne pas accorder quatre années supplémentaires à Obama. Pour cela, il lui faut focaliser l'attention du public sur Obama et son bilan. Après avoir été la cible des attaques de ses adversaires républicains, il doit faire d'Obama la cible de ses attaques. Plus que de faire des propositions précises, sa priorité doit être de dénigrer sans cesse le bilan du président sortant».
Il doit continuellement, et ceci à travers un discours simple, non seulement charmer l'électorat indépendant, mais aussi les générations futures. Un discours par moments aux accents ou références reaganiens. Et son message simple pour les générations futures: ne pas leur transmettre une «facture» ingérable. Il doit continuer avec ce même discours d'homme d'action tenu tout au début de sa campagne pour la nomination républicaine. «Dès mon premier jour à la Maison-Blanche, mon job No. 1 sera de faire en sorte que les États-Unis redeviennent le No. 1 en termes de créations de jobs.» Critiquer le bilan économique du président.
Comme c'est le maillon faible du président sortant, donc s'il y a un autre point que l'équipe de Romney devrait se concentrer, pendant la campagne bien entendu tout en critiquant Obama, c'est l'économie. Selon certaines institutions de sondage, Mitt Romney dispose d'un avantage sur Obama. Pour l'institut de sondage Rasmussen, «49% des Américains font confiance à Romney contre 39% à Obama. Or l'économie demeure le sujet de préoccupation numéro un pour 82% des électeurs américains. Devant la santé, les impôts, l'énergie, l'enseignement ou l'immigration. Seulement 11% d'entre eux estiment que l'économie « va bien ». 62% pensent, au contraire, que le pays est « en récession ». Or, les Américains veulent des emplois, pas des allocations. Ils sont moins sensibles au message « d'équité » d'Obama, qu'à celui « d'opportunités » de Romney. Cet argument, ainsi que la réussite économique démontrée entre 2003 et 2007, en tant que gouverneur du Massachusetts, sont la meilleure carte qu'il puisse jouer.»
Parlant de la crise économique, Romney eut à déclarer une fois que «ce n'est pas seulement un problème. C'est une crise nationale. Et dans un moment de crise, nous avons besoin d'un président qui peut diriger, un président avec la vision et l'expérience nécessaires pour comprendre ce qui doit être fait, un président qui sait comment créer des emplois et remettre l'économie sur la bonne voie ». Mais pour y parvenir, il doit avoir avec lui un colistier de poids sur le ticket de novembre.
Le choix du vice-président
Mis à part l'unification du parti, le discours et le bilan économique négatif du président sortant, le choix du colistier de l'ancien gouverneur du Massachusetts sera aussi un atout majeur dans le processus des présidentielles de novembre. Cela sous-entend que celui que son équipe et lui auront à choisir comme vice-président de campagne doit être absolument quelqu'un capable de l'aider à remporter l'élection, pas gouverner à sa place. Car, pour pouvoir gouverner, il faut, avant tout, être capable de gagner. «Sa carte secrète, son atout caché, sera le vice-président qu'il se choisira. La désignation intervenant sans doute fin août, avant la Convention républicaine. Car c'est traditionnellement un « ticket » que le parti propose aux électeurs américains : un président et son suppléant. En cas de malheur... Dès lors, deux considérations déterminent le choix du « vip » : privilégier quelqu'un capable de gouverner, ou quelqu'un capable de vous faire gagner. C'est cette seconde considération que doit suivre Romney.» De là , lui et son colistier, ils seront plus forts pour convaincre les électeurs dans les «swing States».
Les États indécis.
Finalement, comme les «swing States» auront à jouer un rôle clé aux présidentielles de 2012, donc Mitt Romney et son équipe doivent aussi se concentrer dans ces États, au résultat encore indécis, susceptibles de faire la différence. "L'élection présidentielle américaine se déroule au suffrage universel indirect. Le vote populaire est comptabilisé au sein de chaque État qui dispose d'un nombre de « Grands Électeurs » déterminé par sa population. Le Montana, peu peuplé, en a trois, la Californie, cinquante-cinq. L'attribution se fait en bloc. Remporter un État de quelques suffrages suffit pour empocher tous ses grands électeurs. Ceux-ci se réunissent ensuite au sein d'un Collège électoral de 538 sièges. Il en faut donc 270 pour être élu. Les projections actuelles donnent 212 sièges acquis à Obama et 181 à Romney. Les 145 restants étant « indécis ». Ils se répartissent sur douze États que l'on appelle les « swing States ». C'est dans ces douze États que va se jouer l'élection. C'est là que Romney doit mettre son énergie.
Prof. Esaü Jean-Baptiste
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New York, USA Mercerdi 20 juin, 2012
Source: Le Nouvelliste