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Haïti-Rép. Dominicaine : Mauvais traitements envers des commerçantes haïtiennes au marché binational

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Des marchandes originaires d'Anse-à-Pitres déplorent les mauvais traitements subis régulièrement de la part des militaires dominicains, au marché binational situé sur le territoire dominicain, dans plusieurs interviews accordées à AlterPresse.

Exploitation et humiliation sont des expressions que des marchandes haïtiennes au marché frontalier haïtiano-dominicain utilisent pour décrire leur situation.

Manicia Lafortune, porte-parole de l'association des marchandes d'Anse-à-Pitres (Ama), retrace, avec déception, l'humiliation que ces femmes affrontent quotidiennement de la part des soldats dominicains.

« Le marché est dit binational, tandis que, aux yeux de tout le monde, c'est un marché purement dominicain. Les militaires dominicains nous refusent l'accès au marché quand ils veulent. Ils frappent, avec des bâtons, les marchandes haïtiennes qui s'efforcent d'entrer au marché (...) », dénonce Lafortune.

Les produits locaux haïtiens, comme la banane, le riz, le clairin (dérivé de la canne-à-sucre)et les boissons, ne sont pas admis au marché frontalier Pédernales, tandis que les marchandes dominicaines peuvent tout apporter.

Les marchandes haïtiennes ne sont autorisées à vendre que des vêtements usagés, et les marchandises non autorisées sont confisquées, selon Manicia Lafortune.

Une taxe de 50.00 pesos (monnaie dominicaine) est prélevée sur ces marchandes. Quand elles n'ont pas de quoi payer, les militaires confisquent un article, qui, souvent, vaut davantage que 50.00 pesos, ajoute la commerçante.

Les observations de la coordonnatrice de l'Ama sont partagées par plusieurs marchandes qui se sont entretenues avec la correspondante d'AlterPresse dans la zone.

La porte- parole de "Asosiasyon fanm vanyan Ansapit'' (association des femmes vaillantes d'Anse-à-Pitres/Afva), Rosiane Janvier, qui est sur la même longueur d'ondes, adresse un cri d'alarme aux autorités haïtiennes.

L'Ama et l'Afva réclament du gouvernement un marché du côté haïtien.

Source: Alterpresse