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Lavalas donne un carton rouge à Martelly

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Des milliers de partisans de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide ont manifesté dans les rues de la capitale à l'occasion du 21e anniversaire du coup d'Etat militaire ayant renversé le président Aristide le 30 septembre 1991. Ils en ont profité pour filer un carton rouge au président Michel Joseph Martelly à qui ils indiquent la sortie après 16 mois au pouvoir.

Presque en face de l'église Saint-Jean Bosco, des militants lavalas tournoient autour d'un feu, en milieu de matinée, le dimanche 30 septembres 2012. Sur leurs lèvres, des chants guerriers de la mythologie vaudou : « Jou m an kòlè anyen yo paka fè mwen ». Ils sont rouge de colère et le montrent au président Michel Joseph Martelly à qui ils indiquent le chemin de la sortie. « Carton rouge pour Martelly », scandent-ils.

A leurs yeux, le chef de l'Etat, en 16 mois, s'est rendu coupable de gaspillage des deniers publics, de mensonges envers le peuple haïtien dont les conditions d'existence ont empiré à cause de la flambée des prix des produits de première nécessité. La famille présidentielle n'est pas épargnée. Dans le collimateur de ces manifestants, la première dame Sophia St-Rémy Martelly et le fils aîné du président, Olivier Martelly.

Ces derniers doivent être arrêtés, chantent les manifestants qui se renforcent en nombre en arpentant les dédales des quartiers populeux comme La Saline, rue St-Martin.... Dans ces bastions de lavalas irréductibles, la manif fait recette. « Aba lavi chè ; Non à l'exclusion sociale», indique l'un d'eux. « Il aime la crise, il va la trouver », fait remarquer Paul Denis, ex-sénateur, candidat à la présidence de l'OPL, ex-ministre de la Justice et membre du directoire de Inite, alors que d'autres manifestants demandent à l'administration Obama de débarrasser Haïti du président Michel Joseph Martelly.

A Lalue, le sénateur Moïse Jean-Charles, porté en triomphe par des manifestants qui scandaient son nom, réitère son ultimatum. « Martelly a deux mois pour remettre sa démission. Sinon, il paiera les conséquences car je vais l'attaquer sur tous les fronts », menace le sénateur du Nord, virulent opposant à Michel Joseph Martelly.

Avant de se disperser dans les parages du palais national, les manifestants, plusieurs milliers, selon les estimations, promettent de gagner à nouveau les rues le 5 octobre. Avec leur carton rouge, préviennent certains d'entre eux.

La manifestation s'est déroulée sans incident avec l'encadrement de la Police nationale d'Haïti. Outre Moïse Jean-Charles, le sénateur Pierre Francky Exius (Sud), le député de Delmas/Tabarre, Arnel Bélizaire, l'ancien sénateur lavalas Louis Gérald Gilles, des responsables d'organisations populaires lavalas et Me André Michel ont participé à cette manif.

Roberson Alphonse
Source: Le Nouvelliste