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Coup de tonnerre entre le CEP et le CSPJ : Deux conseillers électoraux rejettent toute idée de démission

salnaveExantus-yvesFrBenoitSalnave Exantus, Yves Benoît Jean-Marie - CEP Contesté

A la veille du verdict du CSPJ devant lequel ils ont refusé de se présenter, Salnave Exantus et Yves Benoît Jean-Marie, agacés par les multiples prises de position sur leur sort, ont enfoncé le clou en se présentant comme des « juges inamovibles » que rien ni personne ne peut forcer à partir, sauf la haute cour de justice

Deux des six membres du Conseil électoral permanent en mal de légitimité, Salnave Exantus et Yves Benoît Jean-Marie, ont jeté lundi après-midi un pavé dans la mare en se présentant comme des « juges inamovibles » pour écarter sans équivoque l'idée de démissionner même si une telle demande émanait du Président Michel Martelly en personne.

S'exprimant lors d'un point de presse, les deux hommes, désignés par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire au bout d'un processus très contesté, ont fait part de leur étonnement après avoir été invités à se présenter devant les membres du CSPJ dans le cadre de la reprise du vote. « Nous comprenons mal ce débat engagé dans la presse et qui veut nous faire croire que nous devons répondre aux questions du CSPJ », a affirmé, l'air contrarié, Salnave Exantus arguant que depuis leur prestation de serment devant la Cour de cassation, ils n'avaient plus de comptes à rendre à l'instance dont ils sont issus.

De fait, MM. Exantus et Jean-Marie -de même que Patrick Métellus, le troisième représentant au CEP de l'organe de contrôle du système judiciaire- n'ont pas passé l'interview prévue pour les douze candidats présélectionnés, ultime étape du processus de certification avant la désignation, en principe ce mardi, des trois postulants retenus.

« Si l'arbitre a commis une faute, nous n'en sommes pas responsables », a, plus loin, lâché le conseiller Exantus en critiquant le CSPJ qui a, pendant plusieurs semaines, fait face à une grave scission ayant largement entamé sa crédibilité à cause du choix entaché de fraudes, en juillet dernier, de ses représentants au sein de l'organisme électoral bloqué à six membres et qui attend toujours d'être complété par le Parlement.

Celui qui est responsable de la communication, dans l'équipe ayant à sa tête Me Josué Pierre-Louis, soutient que ses collègues et lui entendent remplir leur mission consistant à organiser des élections libres et démocratiques, en toute indépendance.

« Nous ne dépendons ni du Président (Martelly) ni du CSPJ », a pour sa part indiqué avec fermeté Yves Benoît Jean-Marie qui met en avant la constitution amendée qui fait des membres du Conseil électoral permanent des juges inamovibles passibles seulement de la haute cour de justice pour fautes commises dans l'exercice de leurs fonctions.

Le frère de la ministre de l'économie et des finances, Marie Carmelle Jean-Marie, estime que le chef de l'Etat ne fait qu'exprimer un point de vue personnel lorsqu'il intervient sur le dossier du CEP sans avoir le pouvoir de pousser l'un de ses membres à se retirer.

Accroché à la formation pourtant très controversée du Conseil électoral, Michel Martelly a clamé sur tous les toits que la constitution ne lui permettait pas de rappeler les conseillers électoraux ni d'interférer dans les affaires du CSPJ, en soulignant à l'envi -même si c'est san convaincre grand monde- l'indépendance des deux institutions.

Les déclarations belliqueuses de Salnave Exantus et d'Yves Benoît Jean-Marie viennent compliquer davantage l'équation politique et plomber un peu plus le processus électoral, déjà mis à mal par des manœuvres orchestrées par le pouvoir qui ont eu pour effet de porter une bonne partie de l'opposition à se radicaliser, dans un contexte d'agitation sociale où le départ du Président Michel Martelly est même réclamé.
Source: Radio Kiskeya