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Le Bouffon et le Valet de l’Impérialisme !

Martelly-bouffon-lamothe-valetPar Jacques Elie Leblanc --- Depuis quelques jours le peuple a investi les rues de certaines grandes villes de la République haïtienne. Abondantes et variées sont les raisons " d'une telle descente de lieu". Refus d'accepter la formation du Conseil Electoral Permanent, refus d'accepter les remplacements et mutations dans la force de Police, et surtout refus d'accepter l'augmentation des prix des aliments de première nécessité.

Le problème de la cherté des vivres alimentaires que nous vivons aujourd'hui se rattache au problème plus large de la cherté de la vie. Il n'est qu'un aspect, peut- être l'aspect le plus dramatique parce qu'il porte sur des éléments de subsistance de base de notre communauté ; mais il n'en est malgré tout qu'un aspect.

Nous pensons que le pays se trouve plutôt en présence d'une crise de sous –production et que la cherté des vivres alimentaires manifeste d'une manière pressante les problèmes d'une agriculture statique, affectée de déficience d'origine naturelle et sociale.

A ce niveau la cherté des vivres alimentaires participe des problèmes permanents de la communauté haïtienne et se révèle un problème beaucoup plus complexe qu'il ne paraissait à première vue. La cherté des vivres alimentaires n'est pas seulement un problème, elle est la résultante d'un complexe de problèmes.

C'est un problème il faut l'avouer, qui existe depuis 1804 et fait parti des problèmes permanents de la République; problème sur lesquels tous nos gouvernements ont pâli: ceux- là qui ne peuvent trouver leur solution réelle dans le cadre du système social actuel. Les contradictions de ce système sont telles qu'il est absolument impossible de rationaliser jusqu'au point où une pleine application des techniques conduirait à l'épuisement des problèmes envisagés. Ceux-ci n'ont de solution définitive que dans le socialisme, c'est-à-dire dans une économie planifiée qui libère les moyens économiques et politiques des différentes techniques.

Cela ne veut point dire assurément que, puisqu'il en est ainsi, nous devons rester les bras croisés et attendre béatement l'implantation du socialisme pour aborder nos problèmes. Nous pensons que malgré les contradictions de régime du système social en cours, il existe une marge d'action non couverte, capable d'améliorer sensiblement les conditions présentes de notre économie. D'où la nécessité d'un front uni des forces démocratiques et progressistes.

Reconnaître ce fait très simple et le saisir pour l'intégrer pratiquement dans une politique orientée; c'est donner immédiatement le pas au problème de production sur tous les autres; c'est se demander non seulement comment produire davantage, mais encore comment répartir cette production de façon telle que son rythme au lieu de se stabiliser ou régresser, s'accélère et s'amplifie.

Comment enfin assurer le développement de l'économie nationale sur une base de plein emploi, sans plan d'ensemble, sans industrialisation, sans affranchissement des entraves que suscitent les manoeuvres de l'impérialisme à la recherche de marchés et de monopoles pour son industrie et son capital financier.

Que les journaux américanophiles, les essuie-pieds ne nous rebattent pas les oreilles. Qu'on nous ne parle pas des grandes réalisations des missions et services dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils constituent une dangereuse infiltration, une déségrégation progressive de notre économie et la ruine à brève échéance.

L'absorption de notre administration par l'impérialisme en général et celui yankee en particulier est l'événement du jour sous lequel doit être portée toute notre attention. Car les intérêts réels de notre petit coin de terre ne peuvent être défendus que par les haïtiens et les besoins de notre population ne peuvent être censément compris que par des citoyens haïtiens. Livrer sans aucun contrôle ou abandonner consciemment ou inconsciemment la solution de nos difficultés à d'autres nations dont les intérêts sont visiblement opposés aux nôtres, n'est rien moins qu'un aveu de faillite.

L'histoire relate divers cas ou l'asservissement économique d'un pays s'accompagne de pressions politiques. Il ne serait dès lors pas étonnant s'il se préparait un certain terrain sur lequel s'exerce le climat dramatique qu'ils veulent nous faire vivre.

Rien n'est simple. Tout est d'une complexité peu ordinaire. Et le mérite d'un "gouvernement populaire progressiste" c'est de reconnaître et de refuser de spéculer sur la misère et la cécité des masses.

L'actuel gouvernement peut-il relever un tel défi? Un gouvernement encadré d'hommes de peu de foi, hypocrites, corrompus et menteurs! Un gouvernement encadré d'hommes tant de fois repus sur leurs tables garnies du sang de ce pauvre peuple. Un gouvernement encadré d'hommes qui pataugeaient hier encore à plat-ventre dans les putrides plates bandes du Palais National. Un gouvernement encadré d'hommes qui ont souvent bafoué, pillé, trahi. Un gouvernement encadré d'hommes qui ont toujours flirté avec les pires ennemis de la Nation. C'est par la tête que pourrit le poisson, et le poisson devenu cancéreux produit des métastases.

Il est vrai que Monsieur le Président et Monsieur le Premier ministre nous assurent que les premières mesures d'urgence ont été déjà été mises en train, la commande de 300.000 sacs de riz et autres articles. D'où ? nous ne savons pas. Cependant, nous nous permettons de penser que, selon toutes les apparences, l'approche du problème n'a pas encore l'ampleur que la situation requiert.
Nous troublons le sommeil de pas mal de trublions, ceux qui se réclament des ennemis du peuple et ceux qui sont depuis longtemps déjà dans leur camp. Mais la vérité que nous proclamons et que réclament constamment les faits, cette vérité- là, elle sera plus forte et renversera les bastilles de l'oppression et de la corruption car le peuple a levé la marche, sachant bien que nous n'avons ni un président, ni un premier ministre, mais plutôt un BOUFFON ET UN VALET.

Source: Haiti Liberte