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À quand l’installation des trois nouveaux conseillers électoraux ?

lucien-jura Lucien Jura porte-parole de la présidenceAu sein de l'institution électorale comme au palais national, personne ne semble pouvoir répondre à cette question: à quand l'installation des trois conseillers électoraux fraichement désignés par le pouvoir judiciaire ? Contrairement aux slogans des mois antérieurs, on n'est plus en droit d'espérer les élections pour ce mois de novembre, comme le veut la Constitution. On n'est pas non plus certain de les avoir au cours du premier trimestre de l'année 2013. Ce sera pour quand alors ? Surtout que le problème du Conseil électoral est encore sur la table des discussions.

« Je ne suis pas responsable de l'installation des membres du CEP », nous lâche à brûle-pourpoint, la directrice générale de l'institution électorale, Mme Gabrielle Yacinthe, qui insiste sur le caractère technique de son travail. « Moi je fais un travail technique, le coté politique des choses ne m'appartient pas », renchérit-elle, assurant que l'institution fait encore les premiers travaux de structuration administrative pour préparer le démarrage de la machine électorale.

Le Conseil électoral permanent (CEP) est vraisemblablement réduit à trois membres aujourd'hui, depuis le remplacement des trois représentants du pouvoir judiciaire et en attendant l'installation des nouvelles personnalités désignées par le Conseil supérieur de ce pouvoir. Mais à en croire la directrice générale, cela ne l'empêche de travailler. « Je travaille avec les directions internes de l'institution et je collabore régulièrement avec le président du CEP qui est l'ordonnateur », explique Mme Yacinthe qui ne veut pas se prononcer sur le cas des trois conseillers nommés puis remplacés par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), mais qui s'accrochent à leurs postes.

Des conseillers prêts à partir ?

Depuis leur conférence de presse à la veille de leur remplacement par le CSPJ, les conseillers Salnave Exantus, Yves Benoit Jean Marie et Patrick Metellus interviennent très peu dans la presse. L'un d'entre eux n'a pas caché au journal sa volonté de ne pas offrir d'interviews pour le moment. Malgré maintes insistances, il n'était pas en mesure de dire s'il comptait rester au CEP « jusqu'au bout ». « Je ne peux pas vous répondre pour l'instant », s'est contenté de répondre ce conseiller visiblement plus flexible qu'il ne l'était il y a deux semaines.

Les trois nouveaux représentants du pouvoir judiciaire au CEP font eux aussi silence dans la presse. Issus d'un périple qui est passé par le dangereux carrefour de la dislocation du CSPJ, ces trois rescapés d'une fameuse liste de douze candidats, se tiennent encore loin des micros de la presse. Vont-ils se laisser installés dans un CEP à effectif réduit ? Vont-ils attendre indéfiniment un Parlement handicapé, faute d'élections, mais qui joue la carte de « l'impossibilité matérielle » pour ne pas concourir à la formation du Conseil électoral ? Les trois nouveaux conseillers ont bien des questions à répondre.

Tout se joue au Palais national ou au CSPJ ?

Depuis qu'il a voté ses trois nouveaux représentants au CEP, le CSPJ se refuse à parler de la question électorale. Me Néhémie Joseph, l'un des rares membres du CSPJ qui se met encore disponible pour la presse, avoue que le Conseil ne pense plus à la question électorale. « C'est pour nous une page tournée et moi personnellement cette question ne m'intéresse plus », confesse le représentant de l'Assemblée des bâtonniers au sein du CSPJ. Me Joseph fait remarquer que l'installation des membres du CEP relève de la compétence de l'exécutif. Pour lui, la tâche du CSPJ se bornait à la désignation de trois conseillers électoraux. « Ceci a été fait une fois pour toutes », dit-il, en se référant au second vote réalisé le 9 octobre dernier par le CSPJ.

Au sein du Palais national, les aléas de la nature offrent bien des prétextes pour esquiver l'urgence électorale. Sandy et les dégâts qu'elle a causés, les avancées de Caracol et d'autres sujets encore permettent à l'exécutif en général de s'offrir aux yeux de tous, d'autres champs d'actions. Mais à en croire le porte-parole de la présidence, M. Lucien Jura, la question électorale conserve sa place parmi les priorités : « La mise en place du Conseil électoral permanent constitue encore une priorité pour l'exécutif. Il y travaille sans relâche et est toujours prêt à rencontrer les acteurs concernés en vue d'atteindre cet objectif ».

Ainsi, dans ce flou épais, aucun calendrier électoral n'est encore possible. Entre-temps, un tiers du Sénat est à remplacer et dans quelques temps l'ensemble de la chambre des députés élu pour quatre ans en 2010 devra partir, dès janvier 2014. L'année 2013 sera celle des élections ou celle de la caducité du parlement.

Eddy Laguerre
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Source: Le Matin