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Boycottée par certains sénateurs, la séance en Assemblée nationale, prévue pour ce lundi, est reportée sine die

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Boycottée par certains sénateurs, la séance en Assemblée nationale, prévue pour ce lundi, est reportée sine die. Troisième report consécutif en moins d'un mois.

Pas question de parler de séance en Assemblée nationale avec l'inscription dans le menu de la désignation des représentants du pouvoir législatif au Conseil électoral permanent. Certains sénateurs le disent haut et fort. Ils ont boudé pour une troisième fois l'ouverture de la session en Assemblée nationale extraordinaire convoquée par le président Michel Joseph Martelly.

« La séance est reportée », a lâché le président du bureau du Grand Corps, Dieuseul Simon Desras, après l'appel nominal accusant la présence de 11 sénateurs et 57 députés. « Les parlementaires sont des adultes, je ne ferai aucun autre appel nominal », s'est indigné le parlementaire, qui perd apparemment le contrôle de sa troupe.
Le point du menu de la convocation portant sur la formation du Conseil électoral permanent est la pomme de discorde entre les parlementaires. « Tant que ce point n'est pas enlevé, ce sera une perte de temps », pense le premier secrétaire du bureau de la Chambre haute, Steven Benoît. Tout le monde doit conclure que la formation du Conseil électoral permanent n'est pas possible avec ce groupe de sénateurs hostiles. »

Le président Martelly, a conseillé le parlementaire, est dans l'obligation de s'asseoir avec les présidents des bureaux des deux Chambres pour chercher l'origine du malaise empêchant les pères conscrits de respecter la convocation, a indiqué le sénateur Steven Benoit

Le sénateur Andris Riché, favorable à la tenue de la séance, a dénoncé le comportement de ses collègues absentéistes. « Les sénateurs et députés peuvent insister pour que le point mentionnant la formation du CEP soit enlevé mais cela ne devrait pas les empêcher de répondre à la convocation en tenant compte de la conjoncture actuelle », a précisé le vice-président du bureau du Sénat.
Il en a profité pour lancer un appel solennel aux parlementaires absentéistes. « Si vous avez une revendication, il faut la faire passer à la tribune du Parlement et non à travers les médias », a dit le sénateur de l'OPL.

Proche du pouvoir en place, le sénateur Wenceslas Lambert, quant à lui, n'est pas contre la position des parlementaires qui conditionnent leur présence au retrait du point relatif à la formation du CEP au menu de la session extraordinaire. Cependant, il les invite à venir défendre leur point de vue à la séance. Mais il croit que la convocation du chef de l'Etat est une prérogative constitutionnelle. « C'est aux parlementaires de discuter du menu dans les deux chambres séparément, a-t-il souligné. Il n'est pas question de bouder la séance, car c'est la voie à suivre pour la reprise des activités au Parlement. »

Pour le sénateur Edwin Zenny, c'est le président Martelly qui doit faire le grand jeu. « Le président est le garant de la bonne marche des institutions du pays, il doit prendre note des comportements des sénateurs », a déclaré l'élu du Sud-Est, soulignant la nécessité d'une entente entre les pouvoirs exécutif et législatif pour faciliter l'ouverture de la session.

Le président du bloc majoritaire présidentiel à la Chambre basse, Jean Tolbert Alexis, a mis le report de la séance sur la responsabilité des sénateurs. « Il n'est pas normal qu'un groupe de sénateurs choisisse de bloquer le pays, a-t-il dénoncé. Le pouvoir législatif est dans l'obligation de trouver une formule pour désigner ses trois représentants au Conseil électoral permanent. » Il a par ailleurs invité les pères conscrits à répondre à la convocation de l'exécutif.

Le ministre chargé des Relations avec et le Parlement, Ralph Théano, a, lui aussi, sévèrement critiqué les sénateurs absentéistes. « Malheureusement, nous avons noté que la présence de 11 pères conscrits sur 20 », a-t-il déploré. D'après lui, le chef de l'Etat, Michel Martelly, a fait ce qu'il devait faire.

Yvince HILAIRE 
Twitter:@yvincehilaire
Source: Le Nouvelliste