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Manifestation de lycéens à Port-au-Prince

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Plus d'une centaine d'élèves du lycée Jean-Jacques Dessalines ont manifesté le mardi 6 novembre 2012 à travers les rues de Port-au-Prince pour réclamer la tête de la nouvelle proviseure, Kerline Jean.

Il est 10h du matin, l'heure à laquelle des élèves devraient normalement se retrouver en salle de classe pour suivre des cours. A l'avenue Christophe, la situation était complètement différente. Les élèves du lycée Jean-Jacques Dessalines ont gagné les rues pour faire passer un ensemble de revendications qui, selon eux, ne pouvaient plus attendre.

Leur présence dans les rues etait motivée par l'interdiction d'accès pour eux à la salle de cours depuis hier lundi, vu qu'ils ne détiennent pas le dépliant qui est délivré par la direction et que leurs noms ne figurent pas dans la liste des élèves du lycée. « J'ai payé mon dépliant depuis plusieurs semaines, j'ai payé mes cinq cents gourdes à la BNC. Arrivé au lycée, j'apprends que mon nom n'est pas dans la liste de l'école », a déclaré Kendy, l'un des manifestants.

Au cours de cette manifestation, les élèves n'ont pas cessé de lancer des slogans à l'encontre de la nouvelle directrice comme: « Aba Kerline, vive Zamor », pour montrer leur attachement à son prédécesseur.

Selon la directrice du lycée, cette situation est due en grande partie au laxisme des anciens dirigeants qui ont laissé les mains libres à des collaborateurs et à des raquetteurs pour faire de l'argent. « Le lycée Jean-Jacques était pris en otage par un ensemble de raquetteurs et même des collaborateurs qui veulent faire du lycée leur entreprise », a-t-elle fait savoir.

La directrice du lycée explique que les élèves qui étaient dans les rues n'ont pas leurs noms dans la liste des élèves, victimes qu'ils sont des raquetteurs qui leur ont fait des promesses en l'air. « Je ne peux pas m'associer avec des raquetteurs qui n'ont rien à avoir avec le lycée Jean-Jacques. En tant que directrice, je dois prendre des mesures appropriées pour la bonne marche de cet établissement scolaire », a-t-elle souligné.

Par ailleurs, Mme Jean souligne les mauvais résultats affichés par le lycée l'année dernière aux examens officiels. Selon elle, ces mauvais résultats sont imputables au laisser-aller des anciens dirigeants qui ont exposé le lycée à l'action des raquetteurs. « L'année dernière, le lycée Jean-Jacques a donné un pourcentage de 35% de réussite aux examens officiels, des résultats qui l'ont fait classer parmi les mauvais lycées en termes de réussite scolaire. Je suis prête à travailler pour faire de ce lycée l'un des meilleurs ; mais pour y arriver, je dois prendre des mesures qui ne vont surement pas dans l'intérêt de plus d'un », a-t-elle fait remarquer.

D'un autre côté, la directrice se dit très optimiste sur une probable solution face à cette situation qui ne fait que salir l'mage du lycée et s'est montrée très décidée pour en finir avec ces mauvaises pratiques. « Je ne me laisserai jamais traîner dans la boue par des raquetteurs; je suis la directrice du lycée et je vais continuer à prendre des mesures draconiennes pour éviter des dérives de toutes sortes ».

Selon d'autres élèves, il ne s'agit pas pour eux d'un problème de dépliant uniquement, mais également d'une réclamation de 900 gourdes à payer pour l'intégration de leurs noms dans la liste des élèves du lycée.

Interrogé à ce sujet, le censeur du lycée, Fritzner Jeanty, a déclaré archifausse la déclaration des élèves du lycée concernant cette nouvelle réclamation. « Nous avons demandé à tous les élèves du lycée une somme de 200 gourdes pour le dépliant et l'insigne et aussi de verser à la BNC une somme de 500 gourdes pour les examens et les frais scolaires. Nous avonsdemandé aux élèves de ne payer aucun frais additionnel », a-t-il déclaré.

L'avenue Christophe, la rue Magloire Ambroise et la ruelle Chavannes etaient parmi les rues que les élèves ont empruntées ce mardi pour demander la validation de leurs noms ou le départ de la directrice du lycée.

Jocelyn Belfort
Source: Le Nouvelliste