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Des policiers du Commissariat de Port-au-Prince accompagnés d'individus armés de machettes et de marteaux ont détruit les abris des familles déplacées du Camp Famm Koperativ (Femmes coopérative)
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- Publié le dimanche 27 janvier 2013 03:49
Un tableau sombre laissé par les démolisseurs Photo: Jacklin
Des policiers du Commissariat de Port-au-Prince accompagnés d'individus armés de machettes et de marteaux ont détruit les abris des familles déplacées du Camp Famm Koperativ (Femmes coopérative), le 22 janvier 2013. Un homme se trouvant sur le site avait été brutalement tabassé, lors de cette opération réalisée en présence d'un juge de paix.
Sans un avertissement légal d'expulsion, selon les témoignages des déplacés, des policiers escortés d'hommes de main, ont investi le camp, se trouvant à Lalue, presqu'à l'angle de la Rue Capois, artère avoisinant le Palais National. Il était aux environs de 10 heures du matin quand ils se sont mis à démolir tous les abris érigés sur ce site abritant 84 familles selon les témoignages recueillis sur place par une équipe du GARR.
«Tout en exécutant leur sale besogne, les démolisseurs nous ont lancé des injures et nous ont bousculés sous les regards complices d'un Juge de paix du nom de Ducasse Jean Frantz» ont rapporté les déplacés-es.
Intimidés par la présence des policiers qui brandissaient leurs armes, les déplacés/es assistaient impuissants à la destruction de leurs effets personnels et petits commerces à coups de marteaux et de machettes.
« Ce sont des gens malhonnêtes qui agissent sans pitié envers les gens faibles », a soutenu Cléane Etienne, une déplacée dans la soixantaine vivant avec sa fille sur le site. Elle se plaignait de la perte de sa chaudière de café, destinée chaque jour à la vente et qui avait été renversée à coup de pied par les destructeurs.
Gabriel Pierre Richard, porte-parole d'une organisation évoluant sur le site avait été tabassé et menotté par les policiers qui entendaient les déplacés/es citer son nom.
« Les policiers m'avaient frappé sans raison. Je m'apprêtais seulement à rentrer dans le camp pour être témoin de leur action illégale. Au même instant, Ils m'ont lancé des coups de bottes et allongé par terre avec les bras menottés », a confié le jeune homme à l'équipe du GARR qui a pu rencontrer la victime, le jeudi 25 janvier 2013.
Les effets des déplacées ont été éparpillés dans tous les coins du camp et le bureau de l'organisation « Fanm Koperativ/ Femme Coopérative » vandalisé, a constaté le GARR lors de sa visite sur le site.
Plusieurs victimes ont considéré cette action comme des représailles de la part des autorités au regard de leurs revendications. Trois jours avant cette expulsion brutale, ces derniers avaient organisé une conférence de presse de concert avec la représentante de « Fanm Koperativ » Margareth Fortuné. Ils/elles avaient alors dénoncé leurs conditions déplorables d'existence et critiqué l'indifférence du gouvernement Martelly/Lamothe, à leur égard.
Selon Mme Fortuné, le terrain abritant le site est la propriété de l'organisation et jusqu'à date la promesse faite par la mairie de Port-au-Prince de relocaliser ces victimes du séisme reste au stade de vœux pieux.
Trois ans après le tremblement de terre, la situation d'environ 400 mille personnes déplacées croupissant dans la crasse dans les sites d'hébergement, demeure très critique. Ces familles installées en majorité sur des terrains privés sont l'objet au quotidien de toutes sortes de pressions et d'expulsions forcées. La présence des forces de l'ordre, censée protéger la population, est généralement remarquée dans ces opérations de violations de droits humains perpétrées à l'encontre des victimes du séisme. Elles deviennent ainsi au triple plan physique, psychologique et matériel, doublement victimes.
Le GARR, une fois de plus, exhorte les autorités à garantir les droits des citoyens/citoyennes vivant sous les tentes dans les sites d'hébergement en respectant d'une part la législation nationale en matière d'expulsion et les dispositions internationales notamment les Principes Directeurs relatifs aux déplacés/es internes
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