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Les pro-Martelly prennent le contrôle de la commission bicamérale
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- Publié le dimanche 24 février 2013 01:14
La commission bilatérale chargée de désigner les représentants du Parlement au Collège transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP) est toujours dans l'imbroglio. Au lendemain d'une annonce de caducité de ladite commission, neuf députés-commissaires rejoints par un sénateur ont élu un bureau ad hoc et s'apprêtent à passer au crible les dossiers des 72 candidats aux trois postes de conseillers électoraux.
Le malaise se précise davantage à la commission bicamérale de 17 députés et sénateurs installés en début de semaine par les bureaux des deux chambres. Vingt-quatre heures après la fracassante annonce de dissolution de la commission par un de ses membres - le sénateur Steven Benoît - un bureau provisoire a été élu par la quasi-totalité des dix députés et un sénateur. Ce bureau ad hoc est constitué du député Altès Toussaint (président), du sénateur Wancesclass Lambert (vice-président) et du député Jean Danton Léger (secrétaire-rapporteur).
C'est un signal qui dément la prétendue dissolution de la commission, a lancé Me Léger. « Il n'y a ni député ni sénateur dès que la commission est installée, on a que des commissaires », a indiqué le secrétaire-rapporteur. Le député de Léogâne renforce son argument par la majorité des dix-sept membres de la commission réunis vendredi au Parlement pour constituer ce bureau provisoire. Le parlementaire a du coup lancé une invitation aux sept sénateurs réticents pour la formation lundi prochain d'un bureau définitif de la commission considérée défunte par Steven Benoît.
Membre lui aussi de la commission bicamérale, le sénateur Mélius Hyppolite a concédé qu'il existe des divergences entre les parlementaires-commissaires.
« Le bureau provisoire est illégal », a jugé le parlementaire-sous le coup d'une sanction disciplinaire de l'Organisation du peuple en lutte (OPL). « Le Parlement, dit-il, est composé de deux chambres. Le sénateur Lambert est un élément dans un ensemble, il ne peut pas représenter à lui-seul les autres membres du Grand corps à la commission. » Évoquant des problèmes d'approche et de stratégies entre les parlementaires pour désigner les trois représentants du Parlement au CTCEP avant la fin du mois de février en cours, il dit avoir « besoin d'une voie de sortie. » Le président du Sénat et celui de la Chambre des députés, estime-t-il, peuvent aider au déblocage de la situation.
En attendant de surmonter les écueils, le secrétaire-rapporteur du bureau contesté de la commission bicamérale a annoncé pour très bientôt l'analyse des 72 dossiers de prétendants conseillers électoraux déjà déposés au Parlement. Le député Danton Léger espère en recueillir de nouveaux pour désigner trois personnalités au-dessus de tout soupçon pour représenter le Parlement au prochain CTCEP.
Le président du bloc Parlementaire pour le renforcement institutionnel (PRI), Sadrack Dieudonné, ne cesse, entre-temps, de dénoncer ses collègues du groupe PSP qu'il accuse de bloquer les travaux de la commission. Le député des Gonaïves estime que les membres du PSP se laissent manipuler par l'exécutif qui, dit-il, n'a aucune volonté d'organiser les prochaines élections.
Des organisations de la société civile et de droits humains dénoncent également le piétinement du processus de mise en place de l'organe appelé à réaliser les prochaines élections. Elles appellent les protagonistes à accélérer les démarches en vue de favoriser la réalisation, cette année, du prochain scrutin.
Il n'y a pas que le Parlement qui peine à choisir ses représentants qui auront un mandat limité à l'organisation des législatives partielles et des collectivités territoriales. Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) se remet au président de la République, Michel Martelly, pour désigner ses trois représentants.
La présidence confirme avoir reçu le lundi 18 février 2013 une correspondance signée du président du CSPJ, Me Anel Alexis Joseph, l'informant de l'incapacité dudit conseil à trouver une issue favorable à la crise qui sévit au sein de cette institution, eu égard à la désignation de ses trois membres installés et en fonction au CEP.
« Le chef de l'Etat, garant de la bonne marche des institutions, sitôt touché, a lancé une invitation aux représentants du CSPJ en poste au CEP afin de débattre de la situation et de trouver la solution la plus appropriée », a annoncé le bureau de communication de la présidence dans une note. Le pouvoir exécutif pourra lui aussi trancher à la guillotine. L'un de ses trois représentants à l'institution électorale a un dossier d'accusation de viol qui colle à son image. Les détracteurs de Me Josué Pierre-Louis ne jurent que par sa démission.
Claude Gilles
Source: Le Nouvelliste