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La sécheresse compromet les récoltes

carte-secheresseLa baisse des pluies observée depuis la fin du mois de mai dernier sape la production de plusieurs cultures, dont le mais, le riz et le haricot, semées en avril et en mai dernier, selon le dernier bulletin de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA). Cet état de sécheresse, dont les pertes potentielles pour les récoltes sont  estimées à 40 % ou plus selon les régions, menace la sécurité alimentaire des ménages notamment dans les communes du Bas-Nord-Ouest, du Haut-Artibonite, de l'Ouest (notamment La Gonave, Gressier, Léogâne), du Sud-Est (Bainet, Côte-de-fer, Anse-à- Pitre), du Nord (Pignon, la Victoire, Ranquite), de la Grande-Anse (Corail, Pestel, Abricot, Bonbon) et surtout du Nord-Est (particulièrement Ferrier, Capotille...).

Toutefois, dans l'ensemble, les prix pourraient rester stables jusqu'en août. « Une augmentation de la disponibilité des produits alimentaires locaux sur le marché, et donc une stabilité relative des prix de ces derniers, demeure possible », lit-on dans le bulletin daté de juin 2012. En effet, la CNSA dit constater une stabilité des prix des produits alimentaires locaux sur la plupart des marchés du pays et table sur le maintien de cette tendance  jusqu'en août prochain, sous l'hypothèse que les récoltes de juin et de juillet permettront aux ménages de faire face à leurs besoins alimentaires au moins jusqu'à ce mois.

Dans plusieurs régions, la récolte de printemps, un peu plus tôt que l'an dernier, a déjà commencé. C'est le cas surtout dans les départements du Sud et du Sud-Est, de même que dans le Bas-Plateau central, dans le Bas-Artibonite et dans certaines communes du Nord. Les agriculteurs récoltent des haricots, du maïs, du manioc, de la patate douce et de nombreuses autres denrées comme les fruits d'arbres véritables, les légumes et les bananes  qu'ils ont semés en février et en mars dernier. Dans ces régions davantage de produits alimentaires seront alors disponibles sur le marché et accessibles aux ménages ruraux et leurs prix, pour la plupart, demeurent assez stables par rapport à avril 2012.

Ce mois de juillet devrait marquer, avec le début des récoltes du maïs, des pois et des légumes la fin de la période de soudure, qui s'était prolongée au cours de juin dans le Bas-Nord-Ouest et certaines communes du Haut-Artibonite comme Anse-Rouge, Terre-Neuve et Gros-Morne. La plupart des prix resteront stables en juillet et en août. Cependant, ceux des haricots seront à la hausse, à cause de l'augmentation de la demande pour les semences nécessaires aux plantations des montagnes humides pour la même période.

Mais, à partir du mois d'août, la CNSA s'attend à une hausse des prix des produits alimentaires, étant donné la faible production de la campagne de printemps. La baisse des pluies a causé une sécheresse généralisée à travers le pays, laquelle a affecté considérablement la production du mais et du sorgho, dès le début du mois de juin. Cette évolution est d'autant plus inquiétante que le maïs, beaucoup moins cher et de loin plus accessible aux pauvres que le riz, particulièrement dans le milieu rural, constitue la principale céréale plantée au cours de la campagne de printemps.

Si la seconde saison pluvieuse qui débutera en août prochain offrira des opportunités d'emplois aux pauvres au niveau des montagnes humides dans les plantations des haricots et de tubercules, elle risque  aussi  d'être désastreuse à cause des éventuelles inondations et cyclones. En ce sens, la CNSA tire la sonnette d'alarme sur l'éventualité d'une nouvelle recrudescence de l'épidémie de choléra, comme c'était le cas en 2011, ce qui risque d'affecter des ménages et de mettre durement à l'épreuve les plans de contingence mis en place par la direction de la Protection civile, la Croix-Rouge et leurs partenaires.

Toutefois, « si les pluies s'arrêtent, les pauvres peuvent se trouver dans la précarité dès le mois de septembre dans de nombreuses communes, particulièrement dans le Nord-Ouest et le Nord-Est, où se pratique la culture du maïs », prévient la CNSA.

Carl-Henry CADET
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Source: Le Nouvelliste