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Ranmase: « Des hommes liés à des activités louches aux commandes en Haïti », Gabriel Fortuné
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- Publié le lundi 1 juillet 2013 13:02
L'ancien sénateur du Sud qui n'a rien perdu de son mordant et de sa franchise déconcertante était encore d'attaque ce samedi à l'émission Ranmase sur Caraïbes pour dénoncer des pratiques qui ont la vie dure dans notre société politique. Gabriel Fortuné n'en revient pas devant l'immoralité et la gabegie érigées en système chez nous et qui nous font passer pour la risée du monde. « Des dealers et des passeurs (drogue) sont dans toutes les sphères du pouvoir, au palais national et dans le parlement ; ils utilisent leurs immunités ou leurs influences et leurs véhicules officiels ou à vitres teintées pour passer de la drogue et se moquer de la misère du peuple », a encore déclaré l'ancien délégué départemental (Sud) qui s'interroge : ''Pourquoi, à votre avis, des hommes dépensent 12 à 15 millions de gourdes dans une campagne législative quand ils savent qu'avec le salaire d'un parlementaire, ils ne peuvent récupérer la somme investie ».
Il fait allusion, sans le citer nommément, un éventuel candidat au sénat dans son département, réputé proche du pouvoir et qui serait de moralité douteuse. Sauveur Pierre Etienne de l'Organisation du Peuple en Lutte n'est pas plus tendre à l'endroit du pouvoir qualifié de tous les maux et surtout de l'intention 'malveillante' cachée de prendre le prétexte de la caducité du 2e tiers du sénat en Janvier 2014 pour renvoyer le parlement et diriger par décret : ''Martelly aurait été très mal inspiré d'écouter les faucons qui lui conseillent ce macabre scénario car, même si, à l'OPL, nous avions toujours milité pour le respect du mandat de cinq ans du président mais, devant un tel cas de figure, nous n'aurions pas le choix et nous serions aux cotés du peuple pour mettre fin à cette expérience qui a déjà été si malheureuse au pays''.
Le Dr Georges Michel qui n'avait jamais caché son affinité au régime de Martelly semble avoir pris un certain recul depuis la ''téméraire'' décision de ce dernier de publier les amendements à la Constitution de 1987. ''Cette absurdité est fautrice aujourd'hui de toutes les crises liées aux élections et nous n'en sortirons jamais'', a dit l'ancien constituant qui reproche au pouvoir des légèretés dans la conduite des affaires de l'Etat. Le juriste Gervais Charles est revenu sur les circonstances et conditions qui ont rendu le régime de Martelly possible et il s'est aussi attaqué au caractère jouissif d'un pouvoir qui choisit d'organiser le carnaval des fleurs pour la deuxième année consécutive alors que tous les indicateurs économiques sont au rouge.
Georges Michel lui non plus n'en voit pas la nécessité et il a même jugé la mesure choquante et arrogante par rapport à une communauté internationale qui nous observe avec pitié. ''Un pays qui est à la mendicité internationale pour nourrir ses fils et qui fait la fête durant tout le long de l'année'', se lamente l'historien Michel. Gervais Charles revient sur la responsabilité du parlement qui doit, en pareille circonstance, exiger des autorités de l'exécutif, des explications sur la provenance des fonds car, son financement s'apparente à un détournement de fonds puni par la législation haïtienne. Gabriel Fortuné est d'avis que les démocrates laissent pourrir la situation et ne pas essayer des solutions à l'emporte-pièce qui conforteraient cet exécutif dans son misérabilisme déchirant. « On leur avait mis en garde contre des décisions sans lendemain du genre de l'amendement et ils n'avaient pas écouté ; tout consensus obtenu autour d'une question mal posée à la base nous enfoncerait dans la crise », a encore dit Gabriel Fortuné qui s'est pourtant gardé d'indiquer ''la voie à suivre'', selon lui. Les panélistes (les 4) avaient montré la dimension historique et exceptionnel de la légende Mandela qui s'apprête à nous quitter et l'extrême dépendance du pays par rapport à la République dominicaine en matière de produits de consommation de base et même sur des questions infrastructurelles ; une situation qu'ils ont condamnée à l'unanimité
Source: Caraibes
Jean Monard Metellus
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