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Video: 79 bandits dangereux auraient été libérés par le régime Martelly-Lamothe pour assassiner des membres de l’opposition dixit Sénateur John Joël Joseph

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Les funérailles de Gary Fils-Aimé, 47 ans, père de 3 enfants, tué de plusieurs balles le 4 novembre dernier à Port-au-Prince, ont été chantées ce lundi à l'Eglise du Sacré-Cœur de Turgeau, en présence des proches du défunt, du sénateur de l'Ouest John Joël Joseph dont il était l'un des gardes du corps, du président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, des sénateurs Fritz Carlos Lebon et Jean-Baptiste Bien-Aimé et d'un dirigeant du Mouvement Patriotique de l'Opposition Démocratique (MOPOD), le Dr Turneb Delpé.

Très indigné, le sénateur John Joël Joseph a formellement accusé des proches du pouvoir d'être les auteurs de l'assassinat. Il relate un incident ayant précédé le meurtre quand, à Fort National, ces derniers auraient publiquement menacé d'abattre Fils-Aimé pour, d'une part, des commentaires négatifs qu'il aurait faits concernant la façon dont est géré le programme Cash For Work dans ce quartier défavorisé de la capitale et, d'autre part, la désapprobation qu'il aurait exprimée à des militants de l'opposition Lavalas comme lui de leurs accointances avec le gouvernement Martelly/Lamothe.

Pour le sénateur Joseph qui, depuis quelque mois, a rejoint l'opposition après une période de collaboration tacite avec le pouvoir en place, le crime est signé. Il pointe du doigt le député de la 1ère circonscription de Port-au-Prince, Rodriguez Séjour, dont le nom avait déjà été cité dans l'assassinat d'un policier l'année dernier et au sujet de qui une demande de levée d'immunité d'un juge d'instruction a échoué. Le parlementaire désigne également des affidés du chef d'organisation populaire René Momplaisir, dénoncé récemment pour avoir rejoint le président Martelly à la demande de l'ancien président René Préval, pour l'exécution de basses œuvres contre l'opposition.

Faisant l'éloge de son garde du corps, le sénateur a relevé qu'il exécutait sa tâche avec sérieux et compétence. Il aurait été atteint d'au moins 13 projectiles par ses meurtriers qui se sont par la suite réunis au vu et au su de tout le monde à Fort National pour « célébrer » le forfait.

John Joel Joseph fait état de plusieurs réunions qui se seraient tenues entre le chef de l'Etat et des membres d'un certain secteur "populaire" qui auraient sollicité la libération de plusieurs criminels sur qui ils compteraient pour les aider à déblayer le terrain des opposants qui le minent. Soixante-dix bandits dangereux auraient été libérés dans ce cadre, ajoute le parlementaire. Certains de ces derniers ont participé à l'assassinat de son garde du corps.

Intervenant à son tour après la cérémonie religieuse, le président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, n'a pas voulu reprendre à son compte les accusations formulées par son collègue Joseph. Mais, il a relevé que Fils-Aimé qu'il affirme avoir personnellement connu, n'est pas décédé de sa belle mort, mais qu'il a été assassiné. Dénonçant le règne de l'impunité, le président du Grand Corps a réclamé justice en faveur de la victime.

Le Dr Turneb Delpé a pour sa part annoncé la décision du MOPOD d'ouvrir une enquête sur les circonstances des agressions contre des membres et alliés de la coalition de l'opposition, dont Gary Fils-Aimé. Il souligne en ce sens le cas du militant du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP), Vladimir Duclair, tué récemment dans des circonstances non encore élucidées et dont les funérailles ont été chantées jeudi dernier à Port-au-Prince

Source: radio Kiskeya

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