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US Département d'Etat: Régime Martelly-Lamothe, Persécutions contre des opposants, contre des journalistes et assassinat de manifestant

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Quel timing ?

D'aucun s'interroge sur le timing de la publication de ces rapports accablant contre le régime de Martelly-Lamothe quelques semaines après la rencontre de Martelly avec le chef de la maison blanche et quelques jours après sa rencontre avec le patron de l'Élysée en France et le Pape François au Vatican.

Définitivement le congres américain devrait ouvrir une enquête sur ceux placés pour fournir des informations aux plus hautes instances du pouvoir américain et même le président Barack Obama sur les violations des droits humains et agressions de toutes sortes contre la presse et les opposants politiques a ce régime Martelly-Lamothe contenu dans le rapport du département d'état et le rapport sur le blanchiment d''argent dont Haiti est considérée comme l'une des principales plaques tournantes.

Le timing s'apparente a une dissimulation d'information car si l'administration avait ces informations àtemps et en pleine saison pré électorale aux Etats les démocrates ne se paraderaient pas avec celui responsable de ces violations c'est a dire Michel Joseph Martelly.

Tout Haiti vous invite à lire un compte rendu des exactions du régime tiré du rapport du département d'état.

 Haïti dans le collimateur du Département d'Etat américain

Alors que le gouvernement clame des avancées considérables sur le respect des droits de l'homme en Haïti, la communauté internationale n'est pas pour autant convaincue. Un rapport du bureau de la démocratie des droits de l'homme et du travail du Département d'Etat américain relève les impairs de l'administration Martelly au cours de l'année 2013.

Des allégations de recours à la force contre des suspects et des manifestants ; la surpopulation et le manque d'hygiène dans les prisons ; la détention préventive prolongée ; un système judiciaire inefficace, des élections sénatoriales et municipales retardées depuis octobre 2011, la liste des dérives reprochées à l'administration Martelly est encore longue. Dans ce rapport, les représentants des droits de l'homme passent au peigne fin les nombreux forfaits qui éclaboussent le pouvoir en place.

Ils sont critiques envers le gouvernement et relèvent que des fonctionnaires locaux et municipaux dont les mandats ont pris fin depuis mai 2011 ont été remplacés par des personnes nommées par l'exécutif. Dans la foulée, ils dénoncent le retard des élections pour combler les 10 sièges vacants au Sénat. « Ce vide au niveau du Parlement, révèle le rapport, a provoqué d'importants problèmes de quorum au Sénat ».

Les rapporteurs ont pointé du doigt le président Martelly qui, a maintes reprises, a tenté de s'immiscer dans les décisions des membres du Collège transitoire du Conseil électoral permanent(CTCEP) après avoir lui-même ordonné sa formation. Dans la même veine, le chef de l'Etat a convoqué son propre groupe de travail pour étudier et réviser le projet de la loi électorale pendant deux mois, alors qu'il avait engagé la société civile et les représentants des partis politiques à rédiger cette même loi pour ensuite l'acheminer à l'exécutif. Un acte que la société civile, les partis politiques d'opposition et les parlementaires ont vertement critiqué, soutenant que le président Martelly avait l'intention de retarder le processus électoral. « Malgré les nombreuses promesses du gouvernement, souligne le rapport, les élections se font encore attendre. »

Dans ce rapport, les représentants des droits de l'homme dénoncent des fonctionnaires de l'Etat et des agents de la PNH qui pratiquent des violations flagrantes des droits du citoyen. Parmi les actes perpétrés par des fonctionnaires de l'Etat et de la police, certains cas retiennent l'attention. En avril dernier, Mérius, un résident du camp Acra, situé dans la région métropolitaine, est mort en garde à vue après un passage à tabac par des agents de la PNH lors de son arrestation.

Selon des ONG internationales, indique le rapport, la victime a été arrêtée pour avoir participé à une nuit de protestations. L'inspecteur de la PNH, Jean-Faustin Salomon, a fait croire que Mérius avait été tué par d'autres participants lors de la manifestation. Cependant, des témoins ont certifié avoir vu Mérius grièvement blessé à son arrivée au commissariat de police. De plus, ils affirment que Mérius jetait des détritus dans sa poubelle quand les forces de l'ordre l'ont emmené de force pour ensuite le placer en garde à vue. A la fin du mois de mai, son avocat et d'autres victimes de la manifestation ont reçu des menaces de mort parce qu'ils racontaient publiquement la vérité sur l'incident. « A date, aucune investigation n'a été faite », poursuit le rapport.

Les affaires Walky Calixte, Vanel Lacroix, Enold Florestal et le dossier de la fusillade de Marie Sony Dorestant en février 2012 par le juge de paix suppléant de Chantal, Barthélemy Vaval, sont autant de cas de violation des droits de l'homme irrésolus que mentionne le rapport du Département d'Etat américain. Aussi, le rapport fait état des cas de maltraitance tandis que la loi interdit de telles pratiques. « Il y a plusieurs rapports d'ONG internationales et nationales selon lesquels les membres de la PNH auraient frappé et maltraité des suspects ou des détenus. Plusieurs rapports ont indiqué que des agents de correction utilisent les châtiments corporels et la violence psychologique pour maltraiter les prisonniers ».

Les défenseurs des droits de l'homme ont aussi proposé au gouvernement haïtien de remanier le code civil haïtien, qui, selon eux, date de 1880. Cette vétusté, indique le rapport, empêche les représentants de l'appareil judiciaire d'être à jour. « La Constitution nie explicitement que la police et les autorités judiciaires peuvent interroger un suspect, sauf si un avocat ou un représentant de son choix est présent ou si le suspect renonce à ce droit ».

Des journalistes n'ont pas non plus été épargnés des dérives des forces de l'ordre et des fonctionnaires de l'administration Martelly. « Plusieurs journalistes ont fait l'objet de menaces, de harcèlement et d'agression physique en raison de leurs rapports tout au long de l'année 2013 », stipule le rapport. En janvier de la même année, la cour d'appel de Hinche a abandonné les charges contre l'ancien maire de Thomonde, Jean Soverne Delva, accusé d'avoir caché et protégé un membre de son équipe de sécurité, Jean-Robert Vobe, après que ce dernier eut grièvement blessé Wendy Phèle, un correspondant de Télé Zénith a Thomonde en avril 2011. Soverne Delva a été reconduit à son poste.

Si le gouvernement prévoit des sanctions pénales contre la corruption des fonctionnaires, la loi n'a cependant pas été appliquée avec efficacité. Des fonctionnaires se trouvent toutefois impliqués dans des affaires louches. Les cas de Laventure Edouard, dit Mòlòskòt, de Alcidonis Henry, un ancien fonctionnaire de l'éducation dans le département du Nord, soupçonné d'avoir détourné 10 millions de gourdes des fonds du programme d'éducation gratuite du gouvernement n'ont pas pu être retracés.

Bien que le gouvernement continue de mettre en œuvre des réformes juridiques, administratives et de gestion visant à accroître la reddition de comptes dans plusieurs ministères et institutions gouvernementales, la corruption demeure très répandue dans toutes les branches et à tous les niveaux de l'administration publique.

Joubert Rochefort -
Source: Le Nouvelliste

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