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Lavalas réclame la tête de Lamothe, MOPOD celle de Martelly aussi

Michel Martelly peut dormir tranquillement sur ses oreillers. Fanmi Lavalas ne souhaite pas qu'il parte comme l'exige le MOPOD, l'autre aile dure de l'opposition. L'organisation politique de Jean-Bertrand Aristide ne réclame que le départ du Premier ministre Laurent Lamothe et de ses ministres

Fanmi Lavalas s'est clairement positionnée. L'organisation politique ne souhaite pas voir le président Michel Martelly subir le même sort que leur leader charismatique, Jean-Bertrand Aristide, en 2004. Selon Maryse Narcisse, Laurent Lamothe doit partir pour que la population puisse avoir un mieux-être. « Cependant, Fanmi Lavalas reste à l'écoute des revendications populaires », a-t-elle dit lundi matin sur Radio Magik 9.

Selon elle, le peuple haïtien n'en peut plus avec le gouvernement Lamothe « gangréné par la corruption alors que la population est au chômage et en insécurité. » « La faim et les problèmes économiques ne peuvent pas vous décourager. "Delivrans demokratik la pa lwen", a-t-elle avancé. Fanmi Lavalas donne la garantie de changer les conditions de vie une fois arrivée au pouvoir de manière « démocratique », a ajouté Maryse Narcisse.

La militante politique a rappelé qu'à l'hôtel El Rancho, le quartier général du dialogue politique, Fanmi Lavalas avait déjà exigé le départ du chef du gouvernement et son remplacement par une nouvelle équipe gouvernementale. « Nous respectons les prérogatives du président de la République et du Parlement dans le choix d'une personne crédible ayant la confiance de la population », a répondu le Dr Narcisse interrogée sur une éventuelle possibilité pour Fanmi Lavalas de proposer quelqu'un au poste de Premier ministre. « Nous croyons en un Etat de droit », a-t-elle soutenu.

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S'agissant de la formation de l'institution électorale devant réaliser les prochaines élections, Maryse Narcisse a indiqué que Fanmi Lavalas n'a pas peur de se rendre aux urnes avec un CEP qu'elle ne contrôle pas. « Ce qui est important, c'est la formation d'un Conseil électoral provisoire avec des membres qui inspirent confiance à la population », a-t-elle fait savoir. Encore une fois, elle continue de réclamer des élections libres, inclusives et démocratiques.

Rappelons que Fanmi Lavalas avait abandonné le dialogue à l'hôtel El Rancho au moment où la majorité des acteurs politiques ont opté pour la formation d'un gouvernement d'ouverture au lieu d'un gouvernement de consensus. Dans le premier, Laurent Lamothe reste à sa place et le gouvernement est replâtré alors que, dans le second, tout le monde s'en va laissant la place à une nouvelle équipe.

Le MOPOD surpris de la position de Fanmi Lavalas

Le Mouvement patriotique de l'opposition démocratique (MOPOD) et Fanmi Lavalas ont tous les deux gagné les rues de la capitale vendredi dernier. Cependant, leurs revendications n'étaient pas pour autant les mêmes. Selon Turneb Delpé, l'un des responsables du MOPOD, il a été surpris d'entendre à la radio que Fanmi Lavalas ne réclame que le départ du Premier ministre, alors que, pour eux, c'est tout le pouvoir qui doit partir.

Turneb Delpé ne veut pas commenter ce qu'il considère comme une nouvelle position de Fanmi Lavalas. Cependant, le leader politique a rappelé au Nouvelliste que, lors de la manifestation du 27 février dernier, Fanmi Lavalas et le MOPOD avaient une seule et même position : le départ du président Martelly et de l'équipe gouvernementale et l'organisation d'élections générales anticipées.

« Nous avions dit, à l'époque, que Fanmi Lavalas a rejoint le MOPOD dans sa position. C'est ce qui explique que nous avons répondu à l'invitation de Fanmi Lavalas dans la manifestation du 29 mars, a fait savoir M. Delpé. A notre grand étonnement, nous avons entendu leur note de remerciement disant qu'il ne souhaite que le départ du Premier ministre. »

Turneb Delpé a annoncé que le MOPOD va entrer en concertation avec les organisations partageant sa position pour savoir quel comportement adopter. « Nous espérons qu'entre-temps, Fanmi Lavalas va se ressaisir ''aprè dènye kout gidon sa'' », a-t-il dit, soulignant que la mobilisation pour l'organisation d'élections générales anticipées dans le pays va se poursuivre.

« Nous n'allons faire aucun jugement de valeur sur la position d'un parti politique », a-t-il soutenu. Cependant, M. Delpé a dit souhaiter que le jeu de ''zigzag'' de Fanmi Lavalas ne casse pas l'élan de la mobilisation anti-Martelly.

Dans une note publiée après la manifestation du samedi 29 mars, Fanmi Lavalas remercie l'ensemble des partis politiques comme le MOPOD et les organisations populaires qui l'ont accompagné dans les rues de la capitale à l'occasion du 27e anniversaire de la Constitution du pays.

Ce 2 avril marquera la fin des dix jours francs dont disposaient les acteurs politiques signataires de l'Accord d'El Rancho pour respecter un ensemble de points dans le document comme l'amendement de la loi électorale, des changements au sein du CTCEP et la formation d'un gouvernement d'ouverture.

Le Nouvelliste a appris que les consultations pour le replâtrage du gouvernement se multiplient à plusieurs niveaux. Sous peu, le pays connaîtra les noms des nouveaux ministres, directeurs généraux et secrétaires d'Etat.

Robenson Geffrard
Source: Le Nouvelliste

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