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Martelly donne un « coup d'Etat aux deux autres pouvoirs », selon le sénateur Exius
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- Publié le mercredi 7 mai 2014 12:23
Ni le pouvoir judiciaire ni le pouvoir législatif n'ont encore pris l'initiative de modifier ou de confirmer leurs représentants au sein du CEP, a indiqué le sénateur Pierre Francky Exius. Pour l'élu du Sud, la décision du chef de l'Etat de reconduire les représentants du CSJP et du Parlement au CEP n'est ni plus ni moins qu'un « coup d'État aux deux autres pouvoirs ».
Au niveau du Parlement, des pourparlers entre les bureaux de la Chambre basse et du Sénat seraient envisagés en vue de se mettre d'accord sur la confirmation ou pas de leurs représentants au sein de l'institution électorale. A en croire le sénateur Exius, deux des représentants du Parlement, quoique maintenus par la Chambre des députés, risquaient leur tête.
Le sénateur du Sud, qui intervenait mardi matin sur Radio Magik 9, a, par ailleurs, rejeté l'idée selon laquelle ses collègues du groupe des six et lui ont l'intention de plonger le pays dans une situation chaotique. « S'il y a quelqu'un qui souhaite conduire le pays dans le chaos, c'est le président Michel Joseph Martelly », a balancé Pierre Francky Exius. Car, a-t-il rappelé, c'était de la responsabilité du chef de l'Etat d'organiser les elections, il y a déjà presque trois ans.
Même la formation de ce nouveau CEP ne le convainc pas de la volonté du président d'organiser des élections en Haïti. « Le président a installé ce nouveau CEP juste parce qu'on le lui a demandé et à cause de certaines pressions internationales. Mais ce n'est pas parce qu'il a la volonté réellement d'organiser les élections dans le pays », a jugé M. Exius rappelant qu'il y a deux semaines, le président du grand Corps avait adressé au chef de l'Etat une lettre pour lui exprimer la position du Parlement qui ne jure que par la formation d'un Conseil électoral selon la lettre de l'article 289 de la Constitution.
Dans cette lettre, le Sénat avait également proposé un dialogue interinstitutionnel entre l'exécutif et le législatif. Par rapport à la crise qui sévit actuellement dans le pays, le sénateur Exius croit qu'il n'y a pas d'autres alternatives que le dialogue surtout en ce qui concerne la formation d'une institution aussi importante qu'est le CEP. Ce Conseil a été pendant longtemps décrié, a-t-il dit, soulignant que le président Martelly ne peut pas décider de « manière unilatérale » de reconduire à la place des autres pouvoirs leurs représentants au sein du Conseil électoral provisoire.
Même s'il considère ce nouvel arrêté comme un « coup d'État » et qui va plonger le pays dans le chaos, le sénateur Francky Exius dit ne pas comprendre pourquoi seul Emmanuel Ménard a été renvoyé du CTCEP. Mis à part Me Néhémy Joseph et Léopold Berlanger qui avaient eu le courage de dénoncer le précalendrier électoral, tous les autres ont supporté M. Ménard dans ses démarches illégales, selon Pierre Francky Exius.
Danio Daruis
Source: LeNouvelliste