Tout Haiti

Le Trait d'Union Entre Les Haitiens

Actualités

Reprise du procès de Corruption contre Sophia Martelly: : les Juges Eddy Darand, Maguy Florestal et Alténor Barthelemy auront-ils le même sort que Jean Serge Joseph

Reprise du dossier de corruption de la famille présidentielle à la Cour d'appel de Port-au-Prince : les Juges Eddy Darand, Maguy Florestal et Alténor Barthelemy auront-ils le même sort que Jean Serge Joseph

Les Magistrats Eddy Darand, Maguy Florestal et Alténor Barthelemy sont chargés de l'affaire de corruption de la famille présidentielle initiée depuis près de 2 ans. Une audience est prévue ce lundi 16 juin à la Cour d'appel de Port-au-Prince qui doit statuer sur les appels interjetés les 8 et 9 juillet par la famille présidentielle et Parquet de Port-au-Prince relativement au jugement historique rendu le 2 juillet 2013 par le Juge Jean Serge Joseph.

Le 11 juillet 2013 au cours d'une rencontre au Cabinet de Me. Gary Lissade, le Président Michel Martelly, le Premier Ministre Laurent Lamothe et le Ministre de la Justice Jean Renel Sanon ont proféré des menaces de mort à l'encontre du Magistrat pour qu'il mette un terme le 16 juillet au plus tard au dossier. Visiblement paniqué, le Juge Jean Serge Joseph sera admis le lendemain à l'hôpital Bernard Mevs pour une hémorragie cérébrale. Il est décédé le 13 juillet 2013.

Enold Florestal qui a endossé la plainte contre la famille présidentielle a été arrêté dans la soirée du vendredi 16 aout 2013 par plusieurs patrouilles de la zone métropolitaine, qui l'ont sévèrement battu au moment de son arrestation.

Rappelons que dans une interview accordée quelques jours avant son arrestation à Radio Kiskeya, Enold Florestal a déclaré détenir des preuves de sa conversation avec Laurent Lamothe en date du 10 juillet 2013 au cours de la quelle le Premier Ministre lui a promis de l'argent et un poste dans la Diplomatie haïtienne pour le convaincre d'abandonner l'action judiciaire engagée contre la famille présidentielle.

Selon le rapport de la Commission d'enquête du Sénat, Léon Charles, ancien Directeur Général de la PNH est rentré de Washington en toute urgence, rappelé selon ses dires par le Gouvernement, pour obtenir le désistement d'Enold Florestal relativement au dossier de la famille présidentielle. Le mercredi 10 Juillet 2013 au cours d'une rencontre, Léon Charles lui propose d'abandonner la poursuite, de laisser tomber l'affaire, de retirer sa plainte contre la famille présidentielle. Monsieur Florestal refuse. Devant son refus, l'ancien Directeur Général de la PNH appelle au téléphone le Premier Ministre Laurent Lamothe. Celui-ci entretient Enold Florestal pendant quelques minutes et lui propose en outre un poste à l'extérieur du pays et de l'argent pour qu'il abandonne la poursuite initiée contre la famille du Président.

Rappelons que le Juge Jean Serge Joseph, conformément à l'article 400 du Code d'Instruction Criminelle, a pris le 2 juillet 2013, une décision ordonnant au Président de la République de prendre une ordonnance spéciale aux fins de permettre la comparution des Grands Fonctionnaires de l'Etat : Laurent LAMOTHE, Wilson LALEAU, Thomas JACQUES, Florence DUPERVAL GUILLAUME, Magalie RACINE, Yves Robert JEAN, Pierre Hérold ETIENNE, Pierre Guy LAFONTANT, Guirlène CHARLITE RAYMOND, Ernt Nono Jean Baptiste, Gérard Junior MATTHIEU, Jean Hubert LEBRUN, Charles CASTEL.

Les principaux motifs de ce jugement sont ainsi conçus :

Attendu que dans la présente cause, le témoignage de ces Grands Fonctionnaires de l'Etat s'avère utile pour la manifestation de la vérité, vu que le témoignage est le récit fait à un Juge par un témoin de ce qu'il a appris directement ou par ouï-dire (indirectement) sur les faits à prouver ;

Attendu que la preuve par témoins présente une utilité évidente, vu que les témoins sont les yeux et les oreilles de la Justice, c'est- à- dire des auxiliaires indispensables du service public de la Justice, alors que la tendance actuelle est à la fuite des témoins, situation qui doit être corrigée ;

Attendu que, selon l'article 169-1 de la Constitution amendée, en aucun cas, les Ministres ne peuvent se soustraire à la responsabilité attachée à leur fonction ;

Attendu que dura lex sed lex (la loi est dure mais c'est la loi), le Tribunal ordonnera au Ministère public, agissant au comme partie principale dans les affaires pénales, d'entreprendre toutes les démarches légales et nécessaires aux fins de permettre la comparution personnelle des témoins, Ministres et Directeurs généraux cités à comparaitre au Tribunal correctionnel à la plus prochaine audience.

Les Magistrats Eddy Darand, Maguy Florestal et Alténor Barthelemy sont donc prévenus.

NSJ