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Le gouvernement s’apprête-t-il à franchir le rubicon ?

laurent lamothe ohP-au-P, 18 juil. 2014 [AlterPresse] --- Des personnalités, élus et responsables de partis de l'opposition, désapprouvent le déplacement du gouvernement haïtien en Floride (Miami – États-Unis d'Amérique) pour l'organisation du programme « gouvènman lakay ou », ce samedi 19 juillet 2014, consistant à écouter les doléances des citoyens haïtiens et à proposer des solutions.

Cette décision n'est autre qu'une « bêtise, en plus, du gouvernement, un gaspillage d'argent et d'énergie (...) une aberration », estime le porte-parole du Mouvement patriotique de l'opposition démocratique (Mopod), Serge Gilles, au cours d'un entretien avec AlterPresse.

L'activité de « gouvènman lakay ou : le gouvernement chez vous » consiste en déplacement de tout le gouvernement, dans les différents départements du pays (10 départements), en particulier dans les principales villes, pour écouter les élus, citoyennes et citoyens de ces zones présenter les besoins de leurs communautés.

Evans Paul, dirigeant de la Confédération unité démocratique (Kid en Créole) ne voit pas « l'intérêt, l'importance politique, la rentabilité, la référence » de ce voyage vers les États-Unis d'Amérique.

Officiellement, 60,000.00 dollars américains sont mobilisés pour l'organisation de l'événement.

Une réalité exceptionnelle, car « le gouvernement a légalement juridiction sur les 10 départements géographiques du pays ». Les seules situations diplomatiques, qui permettraient aux autorités haïtiennes de tenir des rencontres d'État à l'extérieur, sont liées à « l'exil », mais tel n'est pas le cas, fait remarquer Evans Paul.

En clair, c'est « grave d'aller discuter les affaires de l'État dans un autre pays », juge le sénateur du Sud Pierre Francky Exius.

Il regrette que le Parlement soit en faveur des causes gouvernementales. Sinon, cette action mérite d'être sanctionnée par « un vote de non-confiance ».

Se référant à la pratique de « gouvènman lakay ou », le sénateur Exius se demande quels « sont les problèmes qui seront vus à Miami et comment le gouvernement pourra t-il, donc, les résoudre », étant hors de sa juridiction ?

Francky Exius considère également que c'est tout simplement une affaire de campagne.

Voulant succéder à Michel Martelly, le chef du gouvernement, Laurent Lamothe, utilise les frais de la république pour ses propres affaires, relève-t-il.

Mais, là encore, se pose un problème, car le droit de vote des Haïtiennes et Haïtiens à l'étranger n'est pas encore une affaire certaine, s'étonne Evans Paul.

Source: Alterpresse