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« La violence policière flagrante au carnaval des Fleurs », concède le porte-parole de l'IGPNH

Marc Wilkens Jean le porte-parole de lIGPNH pnh

Entre 50 dossiers d'enquêtes transmis à la direction générale de la PNH, 3 recommandations de renvoi de policiers et la « violence flagrante de certains autres sur des carnavaliers lors des trois jours du carnaval des Fleurs », le porte-parole de l'Inspection générale de la Police nationale d'Haïti (IGPNH), Marc Wilkens Jean, a dressé jeudi le traditionnel bilan mensuel de l'institution chargée de renforcer la discipline et l'intégrité de la PNH pas toujours à l'abri de tout soupçon.

En dehors des visites surprises toujours maintenues dans les commissariats et des séances de formation à l'intention des responsables de commissariat et de sous-commissariat de la région métropolitaine, l'IGPNH semble jurer de ses grands dieux d'assainir l'institution policière. En effet, durant deux jours dans le courant du mois de juillet, plusieurs centaines d'hommes en uniforme ont été sensibilisés à l' « éthique et déontologie policière », aux « procédures et sanctions disciplinaires »... Si l'on en croit le porte-parole de l'IGPNH, Marc Wilkens Jean, cette expérience devrait être dupliquée sur « tout le territoire national pour le bien des policiers de tout poil ».

L'IGPNH, via cette initiative, parie sur l'avenir. Elle espère notamment parvenir à aider les agents de la PNH à s'acquitter de leurs tâches dans les limites des traités et conventions internationaux ratifiés par Haïti et appeler un ensemble de règles de conduite et les conséquences qui découlent de leur violation.

En ce qui a trait à la supervision du carnaval des Fleurs qui s'est déroulé du 27 au 29 juillet dernier, c'est le « gâchis » quant à la gestion de la foule. Ce constat est dû à la propension à la violence facile et futile observée du côté des agents de l'ordre censés pourtant habilités à protéger les carnavaliers qui était déconcertante. Drôle de paradoxe. Certains, dans leur instinct de « chef à l'haïtienne », ont passé à tabac de nombreuses personnes. Le commissaire divisionnaire l'admet. « La brutalité policière était flagrante même si nous ne disposons pas encore d'un rapport détaillé le consignant », a-t-il concédé, annonçant tout un train de mesures visant à freiner la répétition de tels actes dans la perspective de prochains carnavals.

Pour le compte du mois de juillet, l'IGPNH a transmis 50 dossiers d'enquêtes à la direction générale de la PNH, 3 recommandations de renvoi, 3 cas d'isolement. Les enquêtes que mène l'IGPNH sont administratives et c'est pourquoi nous les transmettons à la direction générale de la PNH et au ministère de la Justice et de la Sécurité publique dont il relève le droit d'enclencher les enquêtes pénales, a expliqué Marc Wilkens Jean. « Les éléments de recommandations portent essentiellement sur des cas de révocation, de suspension, la reconstruction d'un centre de détention, le renforcement d'effectif de policiers et la transmission de dossiers au parquet », a détaillé le commissaire divisionnaire, soulignant que, pour les cas d'enquêtes, l'institution a, entre autres, réalisé « 112 convocations, 121 auditions, 137 rétentions de chèques ».

Avec 32 plaintes reçues portant notamment sur des coups et blessures, complicité de torture, d'agressions... contre certains flics et la violence orchestrée par certains autres sur des individus au cours du carnaval des Fleurs, l'IGPNH a fort à faire pour enfin voir régénérée une institution vouée à sa mission et dépouillée de « ripoux ».

Juno Jean Baptiste
Source: Le Nouvelliste