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« Ils veulent assassiner Jean-Bertrand Aristide», dénonce Maryse Narcisse

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L'organisation politique Fanmi Lavalas n'est pas contre un retour à la table du dialogue avec le chef de l'Etat. Mais pas dans l'état actuel des choses, a fait savoir Ansyto Félix, porte-parole de la commission de mobilisation du parti. Pour sa part, Maryse Narcisse, la coordonnatrice, a dénoncé un plan du pouvoir en place visant à assassiner l'ancien président Jean-Bertrand Aristide après le rappel des agents de l'USGPN qui assuraient sa sécurité, sans notification.

Après le mandat de comparution, le mandat d'amener, l'assignation à résidence surveillée, aujourd'hui les agents de l'USGPN qui assuraient la sécurité de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide ont été rappelés. Des décisions qui indisposent la coordonnatrice de Fanmi Lavalas. « Nous sommes tous conscients qu'il y a une situation de persécution politique qui a débuté depuis longtemps dont l'objectif est l'assassinat du président Aristide », a dénoncé Maryse Narcisse vendredi matin sur Radio Magik 9.

Selon elle, le pouvoir veut créer des événements dans le pays en envoyant tour à tour un mandat de comparution, un mandat d'amener et une assignation à résidence surveillée alors que, jusqu'à présent, a-t-elle dit, Jean-Bertrand Aristide n'a encore reçu aucun de ces papiers. Dr Narcisse a fait savoir que ce n'est que dans la presse qu'ils entendent parler de ces décisions tout en taclant, sans la citer, l'agence en ligne que dirige Guyler C. Delva qui détient l'exclusivité des informations dans cette affaire.

Pour la candidate désignée de Fanmi Lavalas à la prochaine élection présidentielle, le pouvoir arrive à occuper l'esprit des gens avec des choses qui n'ont aucun sens. « Le président Aristide est un citoyen qui est toujours prêt à répondre aux questions de la justice, mais il veut que cela se fasse dans le respect de ses droits », a-t-elle avancé. « La justice peut convoquer n'importe qui », a-t-elle reconnu. Cependant, Maryse Narcisse exige le respect des droits du citoyen.

Elle a dénoncé le fait que des policiers de l'USGPN qui assuraient la sécurité de l'ancien chef de l'Etat chez lui ont été rappelés et ont laissé la résidence de M. Aristide sans aucune notification préalable. « Etant un ancien président, il a droit à des agents de sécurité », a-t-elle fait savoir en mettant cette décision dans le contexte général de ce qu'elle considère comme des actions illégales.

« Nous évoluons vers la dictature, dans un pays où il n'y a pas de justice. Jodia se tou pa m, demen se ap tou yon lòt moun. C'est inacceptable. Nous allons nous mobiliser, nous n'allons pas renoncer aux acquis démocratiques. Sans la justice, on ne peut aller nulle part... », a déclaré Maryse Narcisse. Elle a appelé les Haïtiens à se réveiller pour, dit-elle, faire échec au plan dictatorial du pouvoir Martelly.

L'ancien président Aristide vit ces moments dans le calme, a-t-elle souligné. « Li poze », a avancé Maryse Narcisse. « Quand il s'agit d'organiser des carnavals dans le pays, tout est toujours prêt, mais rien n'a été fait pour la rentrée des classes, a-t-elle dénoncé, jugeant que le pouvoir crée des événements pour cacher son incapacité. Depuis 2011 a-t-elle dit, le pouvoir est dans l'incapacité d'organiser les élections dans le pays. »

« Pendant que le peuple est dans les rues pour réclamer le départ de Martelly et de Lamothe, nous allons continuer à exiger le respect de la Constitution », a-t-elle annoncé.

C'est dans ce contexte décrit par Maryse Narcisse que le chef de l'Etat a annoncé son intention de dialoguer avec les partis politiques de l'opposition sur la crise préélectorale. « Avant tout dialogue, nous devons nous entendre sur le strict minimum », a indiqué au Nouvelliste Ansyto Félix, porte-parole de la commission de mobilisation de Fanmi Lavalas, exigeant un climat serein propice au dialogue.

Le dialogue, a-t-il dit, ne doit pas se faire dans un climat de persécution politique où l'on cherche à réduire au silence des citoyens. Il ne doit pas se faire dans un climat de violation des droits des gens, avec des prisonniers politiques... « Ceux qui vont prendre part au dialogue doivent sentir qu'il y a un minimum de sécurité », a-t-il exigé.

« Au niveau de Fanmi Lavalas, nous n'avons jamais raté l'occasion d'encourager le dialogue entre les fils du pays », a-t-il dit, soulignant que sans le respect de ces préalables, « nous allons perdre notre temps dans ce dialogue. » La plus grande crise qui sévisse actuellement dans le pays, c'est une crise de confiance, a avancé Ansyto Félix.

Pour le moment, la présidence n'a encore communiqué ni la date ni le lieu pour la tenue de ce round de négociations.

Robenson Geffrard
Source: Le Nouvelliste