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Début d'un mouvement de lutte armée contre le régime de Martelly à Barye Batan ( Milot)
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- Publié le mercredi 14 janvier 2015 23:39
Au lendemain d'une intervention musclée de la police à Baryè Batan pour déblayer la voie publique, des manifestants décident de prendre les armes contre le régime Martelly, estimant que les manifestations n'ont rien donné ; la police, qui a le contrôle de la situation, parle d'actions d'un groupe de bandits qui rançonnent, volent et pillent ; l'ancien sénateur Moïse Jean-Charles parle d'intimidation et de persécutions politiques.
Mardi 13 janvier 2015 -10 heures du matin – Baryè Batan : la route est coupée par un tronc d'arbre géant, juste en face du complexe sportif baptisé « Parc Résiyé ». Dans ce quartier de la deuxième section communale de Bonnet-à -l'Evêque, les tessons de bouteille sont encore visibles. La veille, des riverains et des policiers se sont affrontés, faisant plusieurs blessés, selon les protestataires. Les rares véhicules qui osent s'y aventurer ont vite rebroussé chemin sur injonction de très jeunes manifestants qui sont armés d'armes de poing et la plupart, d'armes artisanales.
A l'arrivée du car transportant un groupe de journalistes, les protestataires n'ont pas hésité à tirer sur le véhicule. Coup de semance? Rien ne bouge ! lâche l'un d'entre eux, avant de se raviser. « Ah ! Ce sont des journalistes... Excusez-nous, messieurs ! », dit-il en nous frayant un chemin entre le centre sportif et leur gigantesque barricade afin de rejoindre les autres « soldats ».
De l'autre côté de la barricade, un groupuscule d'hommes armés font la loi. Ce sont eux qui décident dans la bourgade où toutes les activités sont paralysées depuis environ 48 heures.
« Bagay yo konnye a se koupe tèt ... boule Kay », a déclaré un de ces hommes qui a accepté de répondre aux questions des journalistes. A ses côtés, des riverains vantent les prouesses du « commandant » du groupe qui serait même arrivé à désarmer un des policiers, la veille. L'information est confirmée par le directeur départemental de la police nationale, Moneste Auguste, qui affirme que le policier en question a été pris en embuscade à la Grande-Rivière-du-Nord où le mouvement s'est propagé.
« Ce sont des bandits qui bloquent la voie publique, rançonnent les chauffeurs, volent les effets des passagers », affirme le numéro un de la police dans le Nord. Dans ce QG improvisé, une dizaine de jeunes soldats exhibent leurs armes, acceptent même de se faire photographier, le visage caché.
« Nous avons décidé de ne plus manifester pacifiquement à travers les rues contre Martelly parce que cela n'a rien donné », explique un des protestataires, porte-parole du groupe. Selon lui, les agents de la PNH, lors de leur intervention, ont investi la cour de sa maison et ont violemment frappé les personnes s'y trouvant.
A compter de ce mardi, notre mouvement de protestation prend une autre forme parce que nous avons décidé de prendre les armes contre le régime en place. Le chef de l'Etat et l'ambassadrice américaine accréditée en Haïti ont été les principales cibles de ces opposants armés.
Pour eux, le premier est responsable de l'impasse dans laquelle le pays se trouve et l'autre se fait complice du chaos qui règne dans le pays. Ce mouvement qui se veut désormais armé, intervient 24 heures après une intervention, musclée de la PNH, faisant, selon l'ex-sénateur Moïse Jean-Charles, six blessés, dont un par balle et gardé à l'hôpital. L'ancien parlementaire qualifie d'intimidation et de provocation l'intervention de la police nationale à Baryè Batan.
Gérard Maxineau
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Twitter: @gedemax
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