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Osner Fevry et Andris Riche de l’OPL symboles des anti-diasporas primaires confortables dans leur sous-développement
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- Catégorie : Actualités
- Publié le dimanche 24 mai 2015 16:38
L’Anti-Diaspora : C’Est du Sous-Développement
Haïti tarde souvent à prendre des décisions pour son épanouissement. Elle se cache toujours derrière l’archaïsme et l’antiquaille pour illustrer cette anomalie. Cette thèse se révèle vraie. Car, nombreux sujets importants restent inabordables dans le pays.
La double-nationalité est une stratégie de développement pour beaucoup de pays. C’est un moyen sûr pour ces états d’intégrer leurs ressortissants et matières grises captivés par les pays riches, afin de renforcer leurs économies. Certainement, vingt (20) des 35 pays d’Amérique et des Caraïbes permettent à leurs citoyens d’avoir la double-citoyenneté; Trois pays des Grandes Antilles: République Dominicaine, Jamaïque et Porto-Rico sont dans ce lot.
Sans surprise, en Haïti, un vrai débat sur ce sujet n’existe même pas. Il n’y a que des haineux vacarmes illustrant l’inaptitude de certains leaders politiques. Au cours de l’une des émissions de RANMASE du mois de mai, 2015, le sénateur Andris Riché et maitre Oser Févry ont attaqué, en chœur, la Diaspora Haïtienne. Ce duo Févry-Riché a vociféré à l’unisson que «la Diaspora est trop arrogante et se croit maitre du savoir». Quel blasphème! Heureusement, les auditeurs pouvaient déceler la vérité et renvoyer le fardeau au sacrificateur. L’arrogance de ces messieurs est trop connue pour être cachée. Maitre Févry et sénateur « KAKA ARAN» ont surtout peur de la force de cette communauté haïtienne de l’extérieur capable de promouvoir d’idées neuves.
Ici, le constat n’est que navrant. Ces haïtiens du dedans n’ont jamais eu d’arguments cartésiens pour justifier leur anti-absentéisme, sinon que de vieilles idées révolues et risibles. Souvent, ils brandissent « l’allégeance » comme raison-maitresse de leur refus à la double-citoyenneté. Honteux prétexte. La plupart de ces antis-diaspora ont permis, sans gêne, à leurs femmes d’accoucher sur des sols étrangers et leurs enfants ont d’autres nationalités.
De plus, Haïti fit sa dernière guerre en 1856, sous l’empire de Faustin 1er, contre la République Dominicaine. Le pays pourrait célébrer, cette année, ses 159 ans de non-belligérance et n’avoir archivé, depuis, aucun conflit armé. À cet effet, on a le droit de rejeter cet argument insensé. Non plus, la plupart de ces anti-diasporas n’osent entamer un vrai débat nationaliste. Des sujets comme la restitution de la dette payée à la France pour la reconnaissance de l’indépendance, le rachat de la Navase, le départ de la Minustah demeurent trop sensibles à leurs yeux.
Maitre Fevry traite la diaspora de « salariés des Factoreries » qui n’ont pas droit à la vie politique du pays; une déclaration para-esclavagiste qui veut qu’on juge un citoyen selon ses capitaux et son statut social, ignorant les beaux dollars transférés par ces absentéistes aux millions de chômeurs. Quel illogisme!
La double citoyenneté ne serait ni un cadeau ni une faveur, mais une obligation. Les grandes idées diplomatiques veulent que tout contribuable soit représenté politiquement au pays collecteur. La diaspora est l’une des plus grandes sources économique d’Haïti, son exclusion est infâme. Elle est capable d’offrir au pays plus d’un million de professeurs d’universités et de professionnels de développement; ses dollars (1.50) saisis, ses transferts, ses contributions aux organisations de charité sont une pluie de devises pour le pays. Un embargo d’un mois de la diaspora tiendra Haïti à genoux pour un quart de siècle.
Selon l’Alter Presse, «De 1998 à 2011, les transferts de devise de la diaspora haïtienne sont passés de 327 millions à 1.57 milliards de dollars. Pendant les cinq dernières années, la diaspora a effectué en moyenne des transferts de l’ordre de 1.4 milliards de dollars, soit un quart du PIB de cette même période. Cette proportion s’élève à 2.29 milliards et atteint 31% (presqu’un tiers) du PIB, quand on y inclut les transferts informels, c’est-à -dire ceux qui ne sont pas passés par des maisons de transfert (alterpresse.org)». C’est-à -dire, la contribution de la diaspora est vraiment constitutive pour Haïti.
L’anti-diaspora est une vilénie. Cette tendance reclasse le pays au rang des États moyenâgeux. C’est qu’une crise de pensée frappe durement notre nation. Elle sous-estime sa diaspora, méjuge sa production nationale, déprécie ses valeurs. À l’inverse, on encense le choix de Bill Clinton à la tête du CIRH ; on déroule les tapis rouges à François Hollande; on applaudit l’invasion des produits dominicains; on flirte avec les touristes étrangers et des terres haïtiennes leur sont vendues par centaines de carreaux.
Jean-Rony Monestime
Secrétaire General Adjoint de l’INFINI
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