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Exit de l'organisation politique INITE : Martelly est seul maitre à bord - premier ministre de facto K-plim perd sa " légitimité "
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- Publié le mercredi 9 septembre 2015 11:06
Avec la sortie de l'organisation politique INITE du gouvernement de facto Martelly est seul maitre à bord. La crise vient de prendre un virage pour le pire. Tout Haiti vous invite à lire cet article plus bas.
INITE se retire du gouvernement, Martelly tente un replâtrage
Dans une correspondance adressée mardi au chef de l'Etat, l'organisation politique INITE lui a annoncé qu'il a rompu l'Accord du 11 janvier 2015, se retire du gouvernement et demande à son ministre Ariel Henry de démissionner. Quelques heures avant, Michel Martelly a tenté un replâtrage en intégrant au sein du pouvoir trois nouveaux ministres et un secrétaire d'Etat
INITE rompt l’Accord du 11 janvier 2015. Dans une correspondance adressée au chef de l’Etat mardi, les dirigeants de ce parti politique ont fait savoir à Michel Martelly qu’ils se sont retirés du gouvernement. Dénonçant les irrégularités ayant caractérisé les élections du 9 août, l’organisation politique indique au président de la République qu’elle ne fait plus confiance au CEP de Pierre-Louis Opont et croit que l’institution électorale n’a plus de crédibilité pour continuer le processus électoral.
« A un moment où une grave crise menaçait de plonger le pays dans le chaos, vous et quelques partis politiques de l'opposition avez eu le mérite de négocier et de dégager un accord politique susceptible de baliser la voie en vue de garantir l'avenir démocratique du pays », écrit INITE au chef de l’Etat dont Le Nouvelliste a eu copie. « La réalisation d'élections honnêtes, démocratiques, inclusives à travers un processus transparent, dans un environnement sécuritaire, devait constituer un objectif primordial à atteindre », ajoute le parti politique.
Selon ce que souligne l’organisation politique à Michel Martelly dans cette correspondance, la journée électorale du 9 août a vu « la résurgence des vieux démons ». « Elle a brisé nos espoirs et nos rêves de construction de la démocratie et de I'Etat de droit dans notre pays. »
« En effet, Monsieur le Président, après quatre années d'attente vaine, ce 9 août 2015 qui devait permettre au peuple de choisir souverainement ses représentants au Parlement a été le jour de l'horreur, le jour de la honte », lit-on dans la correspondance qui porte les signatures de l’ensemble des dirigeants du parti.
INITE rappelle au chef de l’Etat qu’« à travers le pays, des commandos, armés ou non, de partis proches du pouvoir, ont pris le processus électoral en otage sous le regard, généralement indifférent des forces de l'ordre. A côté des statistiques biaisées du CEP et du gouvernement sur l'ampleur des désordres et des fraudes, des organisations crédibles de la société civile ont fait état de graves irrégularités enregistrées dans plus de 50% des centres de vote. Ajoutés à cela, l'impréparation flagrante du Conseil électoral, ses fautes, ses faux pas, son inféodation au pouvoir ont finalement enlevé toute crédibilité au processus. »
Selon le constat de INITE, ce qui s'est passé avant, durant, et après la journée du 9 août semble « nous ramener aux heures sombres des années 60 - 70. Ce retour en arrière nous effraie, nous révolte et nous ne pouvons-nous empêcher, Monsieur le Président, de crier notre refus d'accepter l'inacceptable. »
« Monsieur le Président, nous ne faisons plus confiance au CEP pour la constitution duquel nous avons tellement combattu. Nous sommes, de plus, persuadés que le pouvoir que vous dirigez n'a aucune volonté d'admettre et de respecter l'expression de la souveraineté populaire à travers des élections libres, honnêtes et démocratiques », écrit le parti INITE.
En conclusion, les dirigeants de INITE font savoir au chef de l’Etat que « continuer à faire partie d'un gouvernement qui a entrepris et qui poursuit ce coup de force électoral du 9 août, serait contraire à nos principes, à nos idéaux démocratiques. A partir de cette date, nous prenons la décision de sortir de l'Accord du 11 janvier et vous informons que notre représentant, le camarade Ariel Henry, a été instruit de donner, sans délai, sa démission du gouvernement. »
INITE est la deuxième organisation politique, signataire de l’Accord du 11 janvier, à se retirer du gouvernement. Le mois dernier, à la suite des injures du chef de l’Etat à une dame à Miragoâne, le parti Fusion des sociaux-démocrates avait demandé à ses deux ministres et son secrétaire d’Etat de se retirer du gouvernement. Quelques jours plus tard, ces derniers ont remis au Premier ministre Evans Paul leur lettre de démission.
Dans un communiqué publié mardi, le ministère de la Communication a informé qu’à la suite de la vacance occasionnée par la démission de certains membres du gouvernement et par arrêté en date du 7 septembre 2015, les autorités ont nommé Ardouin Zéphirin, ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales; Ariel Henry (NDLR: le membre de INITE au sein du gouvernement nommé depuis le mois de janvier ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales ), ministre des Affaires sociales et du Travail; Gabrielle Hyacinthe, ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes et Jean Wilberson Timothée, secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation.
Tous les partis politiques signataires de l’Accord du 11 janvier 2015 n’ont pas eu de postes ministériels. Cependant, outre la Fusion et INITE, le parti Ayisyen pou Ayiti, entre autres, a eu lui aussi un poste au sein du gouvernement.
Robenson Geffrard
Source: LeNouvelliste
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