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TRAFFIC D’ARMES EN HAÏTI: Salim Succar, débouté par un juge fédéral, sous la menace d’une contre-action

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Moins d’une semaine après que le quotidien haïtien Le Nouvelliste eut publié une rubrique sous le titre «Trafic d’armes : Salim Succar obtient  gain de cause, exige dommages et intérêts », un tribunal fédéral de Miami, en Floride, a cassé le jugement dont il se félicitait avoir obtenu  contre l’économiste Parnel Duverger. Ce dernier était accusé d’avoir été l’auteur d’un article que Succar juge diffamatoire contre lui. C’est ce  qu’a expliqué au Nouvelliste Michel Pierre Brunache, avocat de Laurent Lamothe et proche de Salim Succar. Il était ministre de la Justice lors  de l’arrestation d’Arnel Bélizaire, ex-député de Delmas-Cité Soleil.

En effet, lors d’un procès qui s’est déroulé au tribunal fédéral du Southern District, à Miami, le lundi 14 décembre 2015, le juge Darren P. Gayles a repoussé la requête formulée par les avocats Ralph Kénol et Bertrand Madsen (tous deux d’origine haïtienne) au nom de leur client Salim Succar, cherchant à collecter des dommages et intérêts de l’ordre d’USD 1,25 million $. Cette somme avait été attribuée à Succar par  le même juge dans le cadre de son verdict original rendu par défaut contre M. Duverger, qui n’était pas alors en mesure de se faire représenter  valablement.

Suite à une série de questions posées à Salim Succar par les avocats de la défense, Kevin Edward Gaunt, Shannon Kelley Shaw, Terence C. Cannon et Thomas Richard Julin, qui ont totalement « démonté » ses arguments, le juge a annulé le juge- ment initial sur lequel s’était basé Brunache pour permettre à Robenson Geffrard, chroniqueur au Nouvelliste, de documenter son article. Ayant constaté la manière dont M. Succar a cafouillé dans ses réponses aux interrogations des défenseurs de M. Duverger, il a déclaré le cas du demandeur «sans mérite», tout en précisant qu’il se pose une question d’ordre juridictionnel qui milite contre les demandes de l’avocat de Laurent Lamothe.

Salim Succar démasqué comme trafiquant d’armes et citoyen américain

L’action intentée contre Parnell Duverger, accusé d’être le propriétaire de l’organe en ligne «Omega World News », accuse ce dernier d’être l’auteur d’un article diffamatoire dans lequel Duverger aurait affirmé qu’il avait acheté des armes illégales sur le marché international pour l’ex-Premier ministre Laurent Lamothe. Selon les dires de Succar, l’intéressé aurait précisé qu’il a réceptionné les armes de la Douane, lesquelles auraient été livrées à M. Lamothe qui ne les a pas remises à la Police nationale, l’unique institution qui a légitimement droit à de tels engins achetés par le Premier ministre haïtien. Jusqu’à ce jour, l’usage auquel étaient destinées ces armes reste un secret que seuls Lamothe et Succar avec Michel Martelly savent. D’aucuns se demandent si ces mitraillettes, de la marque Gallil, achetées en Israël n’ont pas été distribuées aux secteurs du pouvoir liés à des activités illégales, notamment kidnapping, braquage et assassinats.

Au cours de  l’interrogatoire de Succar par les avocats de la défense, celui-ci a été demandé d’identifier un document à lui soumis. Après une brève hésitation, il devait comprendre que le juge Gayles attendait qu’il réponde.

Aussi, à son corps défendant, a-t-il déclaré que c’était sa carte de Sécurité sociale américaine. Un autre document est montré à l’avocat  Succar pour identification. Il a répondu que c’était sa Carte d’électeur. Sur ces entrefaites, les avocats de Parnel Duverger lui ont demandé s’il  était citoyen américain pour être possession d’un tel document. Après avoir répondu par l’affirmative, la défense lui a rappelé que dans la sommation adressée à leur client par ses avocats il affirme qu’il est citoyen américain. Alors qu’il devait répondre qu’il avait la « double nationalité ».

Le juge est intervenu pour lui expliquer qu’il était coupable d’une déformation des faits lorsque sur son acte d’accusation de M. Duverger il a indiqué qu’il était de « nationalité haïtienne ». Aussi a-t-il décrété une pause de quelques minutes afin de consul- ter les archives  en matière de conflit juridictionnel soulevé par le cas. Le juge a demandé aux avocats de Salim Succar de profiter de l’occasion pour consulter également les archives à la bibliothèque.

Non concerné dans le dossier, Haïti- Observateur était bien présent au tribunal

Nullement concerné dans l’affaire Succar contre Duverger, Haïti- Observateur était bien présent au tribunal. Pas nécessairement en tant que presse couvrant le procès, mais parce que mis en vedette par Salim Succar lui-même.

En effet, les avocats de Duverger, qui ont fait Des recherches pour constater que Salim Succar, en tant qu’avocat de Laurent Lamothe, était, avec son défenseur Bertrand Madsen au centre des procès qu’avait intenté le Premier ministre Lamothe à Léo Joseph, d’abord, puis l’ex-concubine de celui-là, Petra Memcova, sous la même  accusation de diffamation contre lui, dans le cadre du contentieux de l’État haïtien contre Franck Ciné et la compagnie de téléphone cellulaire Haitel, d’une part; et, d’autres part, pour avoir indiqué dans un article séparé que Mme Mem- cova était une « artiste porno ».

Interrogé sur les motifs de son action judiciaire contre Haïti- Observateur et Omega, alors que d’autres organe de presse ont dif- fusé des articles du même  genre les concernant, Salim Succar, qui, semble-t-il, a été pris de court par cette question, a hésité un peu avant de répondre. Finalement il a précisé qu’il était obligé de le faire parce que Haïti-Observateur et Omega sont les organes qui ont le plus de crédibilité et qui sont lus à travers  le monde.

Continuant dans cette lancée, Succar a précisé qu‘Haïti-Observateur existe depuis plus  de 25 ans et qu’il est visité en ligne par plus de 20 000 lecteurs. Signalons que l’hebdomadaire de Brooklyn, NewYork, a sorti sa première édition le 27 juillet 1971. Intrigués par l’intervention de M. Succar relative à H-O, les avocats de la défense ont demandé ce dernier d’épeler le nom journal. Les défenseurs ont  insisté sur le rôle d’H-O dans la diffusion de l’information au point que Succar a cité le nom de l’Observateur au moins cinq fois au cours de la confrontation.

Les avocats de Parnell Duverger entendus, et ceux de Succar contraints de faire de rares interventions timides, le juge Gayles a prononcé son verdict, déclarant le cas irrecevable pour vice de forme.

Le magistrat a fait savoir à l’accusé que ses demandes sont rejetées par le tribunal et que le cas est « définitivement clos ». Même si elles étaient reçues pour fondées, Succar serait toujours débouté par la Cour, car, dit le juge, le cas n’a aucun mérite, indiquant que l’accusateur a menti lorsqu’il prétend que Parnel Duverger l’avait diffamé. En d’autres termes, les documents présentés par M. Duverger prou- vent au-delà d’aucun doute que Salim Succar était bel et bien impliqué dans la contrebande d’armes au profit de Laurent Lamothe.

Il est important de soumettre à la sagacité des lecteurs l’article publié par Le Nouvelliste dans son édition du 13 décembre 2015 dans lequel des millions commençaient à danser dans la tête de l’avocat de Laurent Lamothe, Michel Pierre Brunache.

Aussi publions-nous in extenso ce document qu’il faut définitivement verser au dossier.

 « Trafic d’armes : Salim Succar obtient gain de cause, exige dommages et intérêts

Tout a commencé quand en 2014 l’agence en ligne, Omega World News, basée aux États Unis sort un article dans lequel il accuse Salim Succar de trafiquant d’armes pour le compte de Laurent Lamothe, Premier ministre à cette époque. Salim Succar somme Parnell Duverger, propriétaire du site internet Omega World News d’enlever l’article. Ce dernier refuse et l’affaire est portée par-devant un tribunal fédéral en Floride pour diffamation, a expliqué à Le Nouvelliste, Me Michel Pierre Brunache, avocat de Laurent Lamothe et proche de Salim Succar. L’affaire, après avoir été entendue par le tribunal fédéral, la justice américaine a reconnu le caractère  diffamatoire de l’article publié par Omega World News, a indiqué Me Michel Pierre Brunache, ancien ministre haïtien de la Justice. Parnell Duverger avait été déclaré coupable de diffamation. Ayant obtenu gain de cause, Salim Succar a réclamé 2.3 millions de dollars comme dommage et intérêt, a souligné Me Brunache.

Pour évaluer la demande des 2.3 millions de dollars exigés par Salim Succar, le tribunal a programmé une dernière séance qui doit se tenir le 14 décembre 2015 en Floride. Pour tenter de faire baisser le montant, a précisé Me Michel Pierre Brunache, les avocats de Parnell Duverger ont voulu faire comparaitre par- devant le tribunal Arnel Bélizaire et Newton Saint-Juste à titre de témoins sous prétexte qu’ils ont été les premiers à accuser Salim Succar de trafiquants d’armes. Le tribunal, selon Me Brunache, a rejeté cette demande. Le juge fédéral a estimé qu’il n’est pas important d’entendre les nommés Arnel Bélizaire et Newton Saint-Juste, a souligné l’ancien ministre de la Justice. Lundi prochain, le tribunal fédéral va trancher sur le dom- mage et intérêt de 2.3 millions de dollars exigés par Salim Succar. Arnel Bélizaire qui devait laisser le pays le 12 décembre, selon ce qu’il avait indiqué au journal mardi dernier, a souligné hier jeudi à

Le Nouvelliste que la date de son voyage aux États unis a été reportée sans toutefois de donner de précisions. »

 Robenson Geffrard

De toute évidence, la décision du juge Gayles ouvre la porte à des actions en justice potentielles contre Laurent Lamothe et Succar. Le premier pour avoir dépense des millions sans aucune justification; et le second pour s’être livré à un trafic illégal.

 Haiti-Observateur, 16 – 23 decembre 2015