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Martelly offense-t-il l’Église catholique ? Par son refus d’appliquer les recommandations de la commission d’évaluation
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- Publié le vendredi 8 janvier 2016 13:02
Tout Haiti vous présente une analyse du Nouvelliste sur le comportement irrévérencieux de Michel Martelly qui, malgré les efforts personnels du cardinal Chibly Langlois, refuse d'appliquer les recommandations de la commission endossée par l'église catholique avec la participation directe de Mgr Patrick Aris comme membre de cette commission.
Martelly offense-t-il l'Église catholique ?
En décidant d'avancer avec le processus électoral sans tenir compte des recommandations de la Commission d'évaluation électorale, le chef de l'État offense l'Église catholique et le cardinal Chibly Langlois qui s'était impliqué personnellement dans la formation de cette structure, a déclaré au Nouvelliste une source proche de l'Église catholique. Pour sa part, Rosny Desroches, membre de la Commission, estime que Michel Martelly a commis une erreur en ce sens.
Comme s'il n'y a jamais eu de Commission d'évaluation électorale, encore moins de recommandations, le président de la République avance sans broncher avec le processus électoral. Un comportement qui indispose les autorités de l'Église catholique en Haïti. « L'Église catholique avait fait beaucoup de sacrifices pour la formation d'une Commission plus ou moins crédible. Les recommandations de la Commission devaient aider à améliorer le processus électoral. Mais nous avons constaté que le président Martelly a décidé de les ignorer... », s'est indignée notre source proche de l'Église catholique.
« En décidant de ne pas prendre en compte les recommandations de la Commission d'évaluation, c'est un manque de respect envers notre cardinal et cela nous fait très mal au niveau de l'Église catholique. Le cardinal Langlois s'était engagé directement dans la formation de cette Commission », s'est désolé le prélat joint au téléphone par le journal.
S'agissant de la démission du conseiller électoral Ricardo Augustin, « l'Église catholique apprécie ce geste et croit que cela devrait servir d'exemple ». Cependant, a souligné notre source, parce que le président Martelly a décidé d'ignorer le rapport de la Commission, l'Église catholique ne sait pas si elle doit procéder au remplacement de son représentant au CEP dans 72 heures comme le veulent les recommandations de la Commission.
Selon le religieux, l'Église catholique est préoccupée par la situation et ne souhaite pas que la décision du chef de l'État complique d'avantage la crise politique qui sévit dans le pays.
Pour sa part, le professeur Rosny Desroches, porte-parole de la Commission d'évaluation électorale, dont le mandat est arrivé à terme depuis le 3 janvier dernier, croit que le président Martelly a commis une erreur en décidant d'ignorer les recommandations de la Commission. « Selon les informations qui nous sont parvenues, il y a, semble-t-il, des injustices graves qui ont été commises au niveau des BCED et du BCEN en ce qui concerne les élections législatives », a-t-il dit au Nouvelliste. « Je crois que le CEP et le chef de l'Etat devraient prendre cela avec sérieux », a-t-il ajouté.
Rosny Desroches a rappelé que la Commission d'évaluation avait recommandé un dialogue entre les acteurs « qui est nécessaire dans la conjoncture actuelle. Je pense qu'au lieu de se précipiter et de fixer une date, il fallait engager ce dialogue qui pourrait nous permettre de trouver une solution politique consensuelle », a-t-il dit.
Malgré le mépris du travail de la Commission, Rosny Desroche croit que ses recommandations vont quand même servir à l'avenir. « Ceux qui s'intéressent véritablement à la démocratie et aux élections crédibles dans le pays peuvent trouver des recommandations pour améliorer le processus. Les problèmes que nous avons identifiés et mis en lumière ne datent pas de ces élections », a-t-il souligné.
Le directeur exécutif de l'ISC a pris en exemple le choix des membres des bureaux de vote (BV) par les partis politiques, le niveau de formation insuffisant de ces membres de BV. « Ce sont des problèmes qu'il faut corriger », a avancé M. Desroches avant de dire que le travail de la Commission n'est pas vain même si le chef de l'État a décidé de l'ignorer.
Pour le moment, le président Martelly a déjà convoqué le peuple dans ses comices le 24 janvier, publié les résultats définitifs des législatives dans Le Moniteur sans pour autant tenir compte des recommandations de la Commission qu'il avait lui-même formée.
Robenson Geffrard
Source: LeNouvelliste
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