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Daly Valet: La stratégie du pire...Sommes-nous en présence d'un pouvoir schizophrène détaché de la réalité extérieur

martelly-en-joie

Par Daly Valet

Le Palais national semble souffrir d'autisme. Sommes-nous en présence d'un pouvoir schizophrène détaché de la réalité extérieure et mû rien que par ses motivations égocentriques ?

Le président Martelly fait face à une crise multiforme : manifestation anti-gouvernementale géante au Cap-Haïtien, grève générale largement réussie aux Cayes, menace réelle de mobilisation anti-Martelly dans la Grand'Anse, répudiation massive de son CEP, blocage quasi-insurmontable au Sénat, le CSPJ décrié, la légitimité de la Cour de Cassation, remise en question, sa famille et son fils ainé dénoncés en justice pour usage illégal de fonds publics, perception de gaspillage au Palais et de corruption dans son équipe, insécurité des rues, cherté de la vie, famine grandissante.

Le pouvoir a assez d'oranges amères et acides dans son bac à fruits. Une conjoncture sociopolitique des plus explosives, lourde de périls. Tout Chef d'Etat soucieux de stabilité politique et d'équilibre social interne devrait, en pareilles circonstances, se mettre à méditer sur l'avenir du pays dont il a la charge et sur la résolution patiente, concertée des crises qui accablent sa communauté. Niet ! Au contraire, en superhomme, notre président a l'air de vouloir s'attirer délibérément davantage d'emmerdes de tous les secteurs quand il ne se les fabrique pas dans la déraison. La décision irréfléchie de M. Martelly de convoquer ce week-end à une retraite, au Club Indigo, une soixantaine de Députés qu'il croit proches de son régime aux fins d'amener ces derniers à designer, sans le Sénat, deux membres (2) devant les représenter à son CEP contesté, cette décision, dis-je, relève de la provocation gratuite. De la provocation en mode Sweet-Micky vs T-Vice et qui ne sert qu'à satisfaire l'ego boursouflé et hédoniste de protagonistes vaniteux. Voire irresponsables.

Le pays n'a rien à gagner de cette stratégie du pire dans laquelle M. Martelly s'engage avec la bride sur le cou. Le président semble s'être donné pour visières de vilains conseillers spéciaux. Autrement dit, avec une vue limitée des choses, sans perspective et sans profondeur, sa vision du réel haïtien ne peut être que biaisée, partielle et partiale. Il parait prisonnier d'une bulle de popularité que lui ont forgée ses spécialistes du sondage. Des sondages internes qui lui font croire qu'il est adulé du « peuple » et que tous ses actes, des plus sages jusqu'aux plus fous, sont endossés par plus de 80% de la population. Ainsi M. Martelly se forge aveuglément des crises bien réelles et très coûteuses pour le pays comme ses sondages commandités et ses hagiographes grassement rémunérés lui fabriquent un président qui n'existe plus sur le terrain.

DV

Paup
14 Sept 2012