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L’état mental de Martelly: matière à réflexion

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Par Fanfan la Tulipe -- Un tragique accident de l'histoire nous a valu «l'élection» à la première magistrature de l'Etat du nommé Michel Joseph Martelly. Les analystes, les médias, les directeurs d'opinion doivent arrêter de faire des acrobaties verbales pour amoindrir, atténuer, voire masquer le fait que cet ex-chanteur ordurier au passé très trouble est aujourd'hui président grâce aux magouilles conjuguées de Bill Clinton, Hillary Clinton, Edmond Mulet and Gaillot Dorsinville.

Les deux Clinton n'étaient pas sans savoir que leur poulain s'adonnait litlit à la drogue. Les deux Clinton n'étaient pas sans savoir que ce toxicomane pouvait souffrir de troubles de la personnalité inhérents à l'individu lui-même ou liés à la consommation de stupéfiants.

Parmi tous les candidats en lice en 2011, Martelly, en plus d'être en mesure de mener la politique d'agripa des Clinton d'appropriation des richesses du sous-sol haïtien et d'établissement d'ateliers de misère, était le seul à avoir le dossier brûlant de consommateur de stupéfiants le mettant ainsi à la merci de ses tuteurs washingtoniens. S'il n'exécutait pas les ordres de ses patrons, il courrait le risque de subir le sort de Manuel Noriega, le panaméen trafiquant de drogues, ancien homme de main de la CIA pendant qu'il était au pouvoir. Assuré d'une protection washingtono-clintonienne, l'ex-musicien de carnaval s'est laissé aller à ses pulsions les plus vulgaires mettant ainsi à nu une personnalité déséquilibrée.

Ce qui me conduit à entrer dans le vif du sujet : l'état mental de Martelly. Depuis quelque temps déjà je m'intéressais à la question.

Je me suis retenu de porter mes inquiétudes sur la place publique et me suis réservé, le moment venu, d'alerter tous les concernés, je veux dire la nation. L'occasion m'a été offerte de parler publiquement du dangereux état mental de Martelly après les déclarations, bienvenues d'ailleurs, du docteur et sénateur Wesner Polycarpe sur les ondes de Radio Kiskeya, ce lundi 8 octobre.

Polycarpe a fait état de la dangerosité de l'état mental de Martelly qu'il considère être «atteint de mégalomanie et d'idées fixes».

Le parlementaire et disciple d'Esculape a enfoncé le clou en déclarant qu'il accepterait de s'asseoir avec Martelly à la «seule condition» que ce dernier accepte d'«être traité». Des propos assurément très forts, très lourds, très osés, basés sans nul doute sur le comportement aberrant du musicien devenu président.

J'espère que la presse a pris note. Je souhaite qu'elle soit favorable à alimenter un débat public là-dessus. Il y va de la santé de la nation sans parler de l'intéressé lui-même qui gagnerait à prendre conscience de son état.

Parler du comportement aberrant, narcissique, de Martelly «atteint de mégalomanie et d'idées fixes», selon Polycarpe, renvoie à scruter l'adolescence du bonhomme, les rapports avec ses père et mère.

A propos, je n'ai pas souvenance d'avoir entendu le musicien grivois faire allusion à ses parents. On reste perplexe à penser que jamais il n'ait manifesté quelque fierté que ce soit à évoquer le nom de ses père et mère, sauf lors d'une présentation (très enjolivée de lui-même), à des fins électorales.

Il a d'ailleurs quatre soeurs et un frère. On n'en entend pas parler. Bizarre. Le thuriféraire Guyler Delva aux manières sousoutes bien connues, depuis que le chef lui a lancé un os avec assez de viande dessus, ou encore Lucien Jura, le porte-parole toujours empressé dans sa sousoutude, devraient pouvoir éclairer notre lanterne.

Dans cette perspective, il serait intéressant de connaître les rapports de l'énergumène avec sa mère, car de grosses difficultés émotionnelles de ce côté-là pourraient expliquer cette tendance morbide à koulanguietter le premier venu. Qu'a-t-elle pu avoir fait ou avoir dit au jeune Martelly qui aurait pu déclencher des mécanismes de rejet de la figure maternelle sous forme de violence verba le à l'endroit du sexe féminin.

Y aurait-il quelque comportement anormal de la mère au foyer responsable d'un quelconque déséquilibre chez le jeune Martelly ? Quellesétaient les relations du fiston avec son père ? Quelles étaient les relations entre papa et manman ? Qu'est devenue Maman ? Qu'est devenu Papa ? Des rumeurs, peut-être infondées, peut-être koutlanguettistes, font état de sombres sinon tragiques difficultés au sein du nucleus familial Martelly. Qui sait ? Qui a jamais su ? Qui saura jamais?

En d'autres termes, le comportement aberrant, hors norme de Martelly plaide en faveur d'une personnalité dont l'enfance, l'adolescence et même le jeune âge adulte ont pu être perturbés par un ou plusieurs traumatismes émotionnels.

En effet, son sans-gêne et sa désinvolture de garçon à l'équilibre psychique peut-être foiré apparaissent clairement dans un article de journal floridien où l'énergumène avance qu'il avait été chassé de l'Académie militaire d'Haïti pour avoir engrossé la filleule d'un général (Michael E. Miller, 9 Juin 2011, New Times Broward-Palm Beach, Michel Martelly is Haiti's New President. But the Former Palm Beach County Resident Has a Dark Side.* [Michel Martelly est le nouveau président d'Haïti. Mais l'ex-résident du comté de Palm Beach a son côté ténébreux]). Faire état et même étalage d'une telle forfaiture morale en dit long sur l'équilibre mental de l'homme.

Jusqu'à ce jour, la perception qu'on a généralement de Martelly est celle d'un drôle, d'un «original».

Dans la presse, on parle couramment de ses dérives, de sa nature grivoise et ordurière, de son ego, d'un président qui n'écoute aucun conseil, mais il y a mieux (ou pire) que cela. En effet, les remarques plus que pertinentes du sénateur et docteur Wesner Polycarpe relatives à ce qui fait vraiment problème avec Martelly vont en quelque sorte tirer la sonnette d'alarme, et représentent à mon avis un tournant décisif et important dans la façon de voir, d'apprécier le chef de l'Etat. Il n'est pas question de s'en faire des gorges chaudes. Il est plutôt question de voir la réalité en face: l'état mental de Martelly est matière à réflexion et à commentaires judicieux.

Déjà, le passé trouble de Sweet Micky aurait dû alerter les esprits, aurait dû dessiller les yeux à plus d'un. Dans un ou deux textes précédents, je l'avais fait. Car, il est anormal, il est très anormal qu'un adulte s'exhibe en des tenues osées, provocatrices, choquantes, pénibles ou prêtant à équivoque. Il est décidément anormal qu'un adulte, en plein défilé carnavalesque, hissé sur un camion, descende son pantalon pour montrer ses fesses au public. Il est absolument anormal qu'un adulte prenne plaisir à débiter des ordures à la face des bonnes gens. Il est le seul à l'avoir fait. On se rappelle bien ses duels musicaux en période de carnaval avec d'autres ensembles haïtiens, particulièrement avec TVice. On sait que le bonhomme s'est autoproclamé président du konpa.

Mégalomanie mal cachée ? Ego pathologique?

Devenu président, l'animal n'a pas mis une sourdine à ses penchants mégalomaniaques. Il n'en fait qu'à sa guise, manifeste peu ou pas de respect pour les journalistes, aucun égard à l'endroit de parlementaires convoqués au palais national pour se faire «salamber», se faire engueuler comme du poisson pourri. On a eu fini par se convaincre que Martelly est à lui seul tout l'exécutif, se permettant de nommer et de révoquer sans passer par les normes légales, institutionnelles ou constitutionnelles.

Il a eu la pathologique outrecuidance, assortie d'un plaisir malsain, de faire arrêter un député protégé par ses immunités parlementaires, et même la ténébreuse audace de déclarer par la suite qu'il n'y était pour rien, «ni de près ni de loin». C'est plus que de l'enfantillage, c'est une anomalie de comportement relevant de la mégalomanie et d'une foli chèf caractérisée. Il est anormal que le président de la république décide de lui-même de transférer aux Cayes la tenue d'un carnaval traditionnellement fêté à la capitale et en profite pour s'exhiber dans le défilé sans gêne, sans aucun respect pour la fonction qu'il représente.

Il est anormal que ce même président, par la suite, décide de son propre chef, de son pouvoir morbide de chèf madigra, de tenir à Por-tau-Prince, au mois de juin, un deuxième carnaval baptisé Carnaval des fleurs alors que les instances dirigeantes ne sont que ronces et épines blessant jour après jour le corps de la nation. Il est anormal que celui qui occupe cette prestigieuse fonction de président de la république se mette à la tête d'une bande de rara, déambule à travers les rues de la capitale, se rende à la Faculté d'Ethnologie pour en arriver à une violente confrontation avec les étudiants. Non, tèt la pa fin bon.

Il est anormal que le président de la république invité à participer à la prestation de serment du nouveau président de la République dominicaine atterrisse sur un aéroport différent de celui sur lequel il était attendu, différent de celui qui lui avait été assigné. Il est anormal que le bureau de la présidence n'ait pas jugé opportun de fournir une explication à cette gaffe. Était-ce une autre manifestation de l'instabilité mentale du chef de l'Etat qui avait voulu se donner de l'importance, donner libre cours à son ego, montrer qu'il pouvait atterrir là où il voulait? Une question qui n'aura jamais de réponse.

Il est anormal que le président de la république ait fait du port d'un ridicule bracelet rose un symbole de son pouvoir et ait mis son entourage de flagorneurs, courtisans, frotte manche, lèche-aisselle, lèche-cul, lèche-bav prezidan quasiment en demeure de faire preuve d'allégeance en portant cet ornement dont la couleur même est associée dans l'imaginaire haïtien, à tort ou à raison, à des tendances massissiques si ce n'est au fait massisseutique lui-même.

N'est-ce pas une manifestation de mégalomanie, de narcissisme de la part du président, une façon de forcer son entourage et ses partisans à reconnaître la suprématie du chef? Il se dit, selon Jean Monard Métellus de Radio Caraïbe, que même l'ambassadeur français Didier Le Bret, un fan du débauché, porterait lui aussi son bracelet rose.

Il est anormal que le président de la république persiste à donner l'impression qu'il est aux commandes de tout, qu'il est le seul à faire marcher la machine de l'Etat alors que c'est à longueur de semaines qu'un écran de fumée s'obstine à cacher l'inexpérience, l'ignorance et l'incompétence de Martelly et de sa clique de jouisseurs fieffés.

Il est anormal que Martelly ait fait du mensonge et du bluff une sorte de règle d'or de son pouvoir, mensonge devenu pathologique puisque le président s'évertue encore à parler de 1 million d'enfants fréquentant gratuitement les classes alors qu'il n'en est rien.

Il est anormal que le président de la république se vautre dans une atmosphère de crises en chaînes, toutes créées par lui. L'impression qui se dégage est qu'il engendre et vit ses crises pour entretenir sa mégalomanie et son obsession d'idées fixes. Il est anormal que le président du haut de son insuffisance intellectuelle tuipe des journalistes pi pa kanmarad li. Il est anormal qu'un président laisse le pays pour raison supposée d'embolie pulmonaire, se terre pendant deux semaines à Miami dans on ne sait quel hôpital et revienne au palais sans un bulletin médical explicatif auquel la presse pourrait avoir accès. Était-il parti pour une cure de désintoxication ?

Pour une séance d'électrochocs **?

Il est anormal que le président Martelly pour un petit cric ou un gros crac convoque des parlementaires dans le cadre opulent du Club Indigo, dans une ambiance de farniente pour soi-disant discuter des affaires du pays, dépensant follement les maigres deniers de l'Etat. Il est anormal que le président Martelly soit complice du siphonage je klè des fonds de l'Etat pour les faire administrer illégalement par sa femme Sophia, alias Gwo Soso et son fils Olivier. Il est anormal que six Commissaires du gouvernement aient été nommés et révoqués dans l'espace de quelque dix-huit mois quasiment par caprice du prince.

Il est anormal que le président de la république se complaise dans un état quasi permanent de confrontation avec pratiquement tous les secteurs du pays particulièrement avec le parlement. Il y a là évidence d'instabilité émotionnelle, d'insécurité dans ses relations avec les autres. Il est anormal que Martelly donne dans l'arrogance pour faire passer ses points de vue, que dis-je, pour faire passer ses lubies, pour toujours donner l'impression qu'il veut montrer ses biceps de petit garçon frustré pour cause d'incompétence et d'inexpérience.

Il est enfin anormal que le président Martelly revenant d'une prestation à l'Assemblée générale de Nations Unies où il a sans doute rencontré des zotobre, retourne au pays sans même donner un petit compte-rendu de ces rencontres-là.

Et là où l'immaturité du président s'est montrée criante c'est qu'il se soit changé à l'aéroport, qu'il ait enfilé des bottes pour se mettre à la tête d'une bande de rara et déambuler sur ses deux vitiello, jusqu'au palais national. Histoire de donner une réplique à une manif survenue la veille.

Mégalomanie en action. Stupide complexe de chef. Chèf tèt kale. Chef kale tèt. Chèf kale wès.

Chef de mafieux. Chef de gang. Chef de bande. Chef débandé. Chef san bann. Bann sanpwèl. Bann òtofonik labe. Bann machwè. Bann bòkyè.

Bann makak. Bann makout. Bann makou chat. Chat mimi. Gwo Soso, gwo mimi. Olivier, ti mimi. Tout se miaw. Non ! Le profil psychologique du président Martelly mérite attention.

Le chaos administratif autour de lui, l'imprévisibilité de l'homme, son penchant pour créer crise après crise, méritent sérieusement que tous les secteurs concernés tirent, comme moi, la sonnette d'alarme pour endiguer à temps le désastre qui menace le pays.

Au secours les psychiatres !

Prêtez main forte au docteur et sénateur Wesner Polycarpe.

Ndlr.

* Information glanée dans Wikipedia.

** L'électrochoc ou électroconvulsivothérapie (ECT), est une méthode de traitement par l'électricité utilisée en psychiatrie, et consistant à délivrer un courant électrique d'intensité variable sur le scalp. L'application du courant est précédée d'une anesthésie générale et d'une curarisation temporaires, d'environ 5 minutes. Ce traitement est souvent utilisé en deuxième intention après l'échec des traitements médicamenteux et et psychothérapeutiques.

Fanfan la Tulipe
Source: Haiti - Liberte