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De fait accompli en fait accompli, Martelly met en place un pouvoir dictatorial en Haiti
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- Catégorie : Opinions
- Publié le samedi 25 mai 2013 15:37
La politique du fait accompli
Aujourd'hui, l'exécutif haïtien ne peut plus prétexter l'ignorance en placardant ses photos dans diverses rues du pays. Ils savent bien que le culte de la personnalité est interdit par la constitution haïtienne et cela leur a été rappelé à plusieurs reprises par différents secteurs y compris par certains parlementaires haïtiens (article 7 de la constitution). Ils violent délibérément la constitution, le font exprès, et vous le font savoir afin de créer une certaine diversion sur d'autres sujets tout aussi importants à aborder. Ils vous habituent insidieusement à cette pratique totalitaire pour imposer leur pouvoir sans autorité afin de tenter d'occulter les autres forfaitures qu'ils commettent tous les jours dans le pays.
Ils l'ont également faite sur la question de la nationalité des hauts fonctionnaires avec un show médiatique organisé au palais national et continuent de vous le faire avaler. Non satisfaits de ne pas s'expliquer sur leur propre nationalité, ils continuent de nommer des dirigeants étrangers à la tête de nos institutions. C'est comme s'ils n'avaient de compte à rendre à personne. Ces attitudes arrogantes et despotiques se font sous le regard complice de « l'internationale » qui elle aussi nous met devant le fait accompli d'une occupation étrangère.
Ils spolient le peuple haïtien dans des contrats bidon, des contrats de gré à gré sans appel d'offre sous le prétexte de l'urgence. Ils refusent de s'expliquer par devant les parlementaires chargés de contrôler leur gestion et tentent de tout diluer dans des explications mensongères, procédurales, superfétatoires et dans des manœuvres dilatoires à n'en plus finir. Ils préfèrent organiser avec des parlementaires corrompus un show médiatique au champ de mars destiné à la fois à encenser les dirigeants en parlant de projets de l'Etat inaugurés par eux mais qui avaient été mis en branle par des gouvernements passés, en vantant les « réalisations » tape à l'œil de certains d'entre eux ( coloration de bidonville, éclairage de rues à l'énergie solaire, organisation de carnavals, fête de deux années de pouvoir, organisation de sommets régionaux sans enjeu et vide de sens etc...), une activité également destinée à discréditer l'institution parlementaire par devant l'opinion publique nationale.
Ils vous mettent devant le fait accompli d'un prélèvement illégal sur les transferts et appels téléphoniques internationaux dont la gestion enrichit les dirigeants sous prétexte de collecte de fonds pour l'éducation.
Ils vous mettent devant le fait accompli d'un soi-disant amendement constitutionnel et la formation d'un CEP Ã la fois provisoire et permanent sous la direction d'un des leurs.
Ils vous mettent devant le fait accompli d'une unité de lutte anticorruption (ULCC) nommée par eux qui se contente de monter des écrans de fumée en arrêtant illégalement des directeurs et professeurs d'écoles qui se seraient compromis dans leur soi-disant programme de scolarisation...
Nous ne voyons pas pourquoi ils s'arrêteraient en si bon chemin dans l'installation d'un système traditionnel de concussion et d'autoreproduction des dirigeants à la tête d'un état prédateur.
De fait accompli en fait accompli, nous nous dirigeons droit vers un pouvoir dictatorial si nous ne réagissons pas de manière organisée et effective. Il faut arrêter ce désordre, cette locomotive antidémocratique et spoliatrice en nous engageant dans des actions démocratiques, légales, concrètes et patriotiques. Il ne faut pas verser dans de faux-semblants ni dans des attitudes laxistes, car nous sommes tout compte fait en face d'habiles manœuvriers politiques mais de gestionnaires piètres et corrompus.
Konakom: Parti politique moderne pour le renouveau