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Marie Carmelle Jean Marie: Manman Tounen sur le chemin de quoi !

marie-carmelle-jean-marie-ministre-financeJusqu'ici le Sud-Est avait son « papa tounen Â» en la personne de Joseph Lambert, l'ex-sénateur, éventuellement candidat aux prochaines élections. Lundi matin dernier, après avoir suivi les sorties médiatiques de la ministre des finances, Marie-Carmelle Jean-Marie (MCJM), notamment sur Magik 9, n’est-on pas en droit de se demander si elle ne serait pas la version de « manman tounen Â».

A la question de Roberson Alphonse: est-ce que le président Martelly ne serait pas un mauvais père de famille dans sa gestion de fonds publics, MCJM a répondu de manière laconique et sexiste : c'est la femme qui gère mieux les finances de la famille pour justifier d'une part son retour de facto au MEF; d'autre part qu'elle est la véritable mère de la famille Tèt Kalé. Un tacle direct en passant à son prédécesseur Laleau, ensuite sa méconnaissance totale des travaux de Henri Bazin, Daniel Dorsainvil ou de Ronald Beaudin.

 
Les caisses sont vides, selon Martelly, répète Magik 9? Non, c'est une façon de parler du président, nuance manman MCJM pour tenter de limiter sans doute les dégâts qu’une telle déclaration tout à fait irresponsable puisse causer. 140 communes par 10 millions de gourdes et des projets en cours autant de justificatifs de la ministre des finances pour calmer les esprits. Qui dit vrai entre le président et sa ministre? Entre papa et maman? Les réactions des deux prouvent l'amateurisme au plus haut sommet de l'Etat ou de la famille. Si les caisses sont vides, Martelly qui n'est pas responsable de deniers publics accuse indirectement le fils ainé en la personne du PM Lamothe de mauvais gestionnaire. A part ça, le pouvoir pourrait être indexé de pratiquer le blanchiment d'argent, le président n'avait-il pas affirmé: Â« Anpil proje nou we kap fet la se pa ak lajan leta yap fet. Â»       
 
Qu'en est-il de l'aéroport du Cap-Haitien? C'est la BANDES du Venezuela qui traine les pieds rétorque MCJM. Facile de faire porter la responsabilité aux autres, quant au prime abord, au plus haut sommet de l’état, Martelly et Lamothe ignoraient la provenance des fonds de construction de cet aéroport tantôt c’était un don de Chavez, ensuite, ils avaient dit cela provenait des fonds de Petrocaribe. On comprend donc l'opacité de l'exécution des fonds de ce prêt. Mais ce que MCJM ne dit pas, pourquoi cette banque de développement de Caracas aurait ralenti le processus.
 
Probablement, la nouvelle administration avait fait ce qu'elle n'aurait pas dû faire ! La vérité si je mens. La ministre des finances se prépare à soumettre le budget 2014-2015 en attendant de valider celui reconduit de 2012-2013 ou soumettre à nouveau un budget pour ce qui reste de l’année fiscale 2013-2014.
 
A un moment où les langues de juristes ou parlementaires se tuent, la Constitution de 1987 amendée sur le point d’être mise en veilleuse, MCJM, contrairement aux autres ministres, avait cessé d'être comptable de deniers publics pendant un an. En conséquence, aussi honnête et compétente qu'elle fusse, elle  est soumise aux exigences de l'alinéa 4 de l'article 172.1* de la Constitution de 1987 amendée qui stipule: « Pour être nommé Ministre, il faut: avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable des deniers publics Â». Sinon elle est dorénavant une ministre de facto qui présentera un budget de facto. Le parlement acceptera-t-il de recevoir dans son enceinte une intruse pour faire dépôt d’un quelconque budget au nom de la République ? Oui, après sa démission y a environ un an en raison de son désaccord profond avec papa et son équipe, « manman tounen Â», puisque papa Martelly lui aurait probablement écrit ceci: « Si tu reviens, j'annule tout Â». Manman tounen? Oui, mais mal pour une mission impossible: résurrection des finances publiques.
 
Shalom. Dieudonne Saincy. DS
 
*Il est ajouté un article 172.1 qui se lit comme suit :
Pour être nommé Ministre, il faut:
1- être haïtien et administrer la preuve d’avoir répondu à l’ensemble de ses obligations en tant que citoyen fiscalement domicilié en Haïti, y posséder des biens immobiliers pouvant garantir et protéger l’Etat et ne détenir aucune autre nationalité au moment de la nomination ;
2- être âgé de trente (30) ans accomplis;
3- jouir de ses droits civils et politiques et n'avoir jamais été condamné à une peine afflictive et infamante;

4- avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable des deniers publics.

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