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Où est passé Paul Denis, le Larron par qui le scandale arrive?

Au lendemain de la chute de l’ex président Aristide en 2004, les Gnbistes et leurs alliés Duvaliéristes pour l’occasion ne savouraient pas seulement leur victoire, mais se livraient aux lynchages des lavalassiens. Ils les exécutaient, les emprisonnaient et les chassaient hors du pays. Annette Auguste, l’ancien député Amanus Mayette, Jocelerme Privert, l’ancien premier ministre Yvon Neptune, pour ne citer que ceux-lă, ont tous payé parce qu'ils étaient lavalassiens. A défaut de Jean Bertrand Aristide, les Gnbistes avaient sauvagement malmené le père Gérard Jean-Juste, un militant de longue date pour la démocratie et le respect des droits humains. Il allait mourir des suites de ces coups et blessures reçus ă l’église St Pierre de Pétion-Ville deux ans après. Lors, le fameux Herve Saintilus, un membre de L’OPL, lui avait craché au visage après lui avoir sévèrement administré des coups de briques et de toutes sortes d’objets retrouvés sur place.

Cependant, le plus violent et le plus radical des Gnbistes n’aura jamais été Evens Paul ni Andre Apaid voire Herve Saintilus. Mais, plutôt Paul Denis. Ce violent personnage avait déjà montré son cynisme lorsqu’il déclarait que Lourvoi Petit est mort de sa belle mort parce que c’était un énergumène ă la solde du pouvoir lavalas. Lourvoi Petit est ce jeune homme lynché impitoyablement par les Gnbistes sous les feux des cameras de la presse parce qu'il osait porter un maillot frappé ă l’effigie de l’ex président Aristide.

Plus tard, ce même Paul Denis déclarait que l’ancien président était trop prés du pays et qu’il fallait l’expulser encore plus loin du territoire. Il entendait, lors, protester contre le fait que l’exilé ait été accompagné en Jamaïque par Maxime Watters, une députée américaine du black Cocus, après avoir été lâché au Centre-Afrique par des militaires américains qui avaient procédé ă son enlèvement chez-lui ă Tabarre-Haiti.

C’est malheureusement ce même Paul Denis qui avait été désigné par le régime de facto anti-lavalas de Gérard Latortue comme président d’une commission avec pour rôle de mener une enquête sur des crimes économiques qu’aurait commis le régime lavalas.

Comment croire que Paul Denis aurait-il pu diligenter une enquête équitable et produire du coup un rapport objectif? En clair, ce rapport, au nom de l’étique et de la morale, est inacceptable et ne peut être considéré dans aucun procès où les procédures sont scrupuleusement respectées. Ce serait demander ă Adolph Hitler d’être témoin ă charge dans le procès d’un juif, pour répéter mon confrère Evens Dubois. Un ex de Le Nouvelliste.

En effet, depuis l’imprudente convocation de l’ancien président Aristide par le juge Lamarre Belizaire, Paul Denis se tait ou se cache. L’aphasie devient sa crèche. Il se refuse ă toute intervention malgré les tollés provoqués par le dossier dans la presse locale et internationale. Il faut croire qu’il est entrain de mordre son pouce pour avoir par idiotie politique placé un gourdin entre les mains de ses ennemis d’hier pour tabasser un frère de lutte anti-macoute comme lui, le père Aristide. Il n’est pas le seul d’ailleurs ă se sentir mal ă l’aise devant l’utilisation de son rapport bidon ă des fins de persécutions politiques contre son ancien frère de combat. Il y en a bien d’autres.

Ils ne savaient pas, les idiots utiles, qu’ils allaient être payés en monnaie de singe en aidant l’impérialisme ă détruire le symbole du 16 Décembre 1990, Date du grand ralliement des forces démocratiques que les tuteurs du statuquo anti-gauchiste de l’avant 1986 n’auront jamais oubliée. Car, s’il s’agissait d’une leçon d’unité, c’en était bien une. Paul Denis ignorait grandement que les Duvaliéristes destructeurs allaient prendre leur revanche grâce ă leurs eternels alliés internationaux sur Lavalas dont il était une figure remarquable jusqu’avant son divorce avec Aristide.

Paul Denis, en rédigeant son fameux rapport, entendait pratiquer la justice des vainqueurs pour citer un autre confrère, Norluck D’orange. Maintenant, c’est grâce ă ce dit rapport que les Duvaliéristes massacreurs cherchent par tous les moyens ă liquider l’ex président Aristide et en même temps avilir la gauche anémiée haïtienne s’il en reste.

Ah! Qui l’aurait crû voire le rêver? Des tortionnaires qui ont encore le sang des dizaines de milliers d’haïtiens sur leurs mains ă part qu’ils sont réputés les pires dilapidateurs de fonds publics de la région, cherchent ă embastiller l’ex président Aristide. Le premier président démocratiquement élu de notre histoire. Celui qui n’aura jamais achevé aucun de ses deux mandats constitutionnels pour cause de coups d’état sanglants. Celui qui a connu dix ans d’exile gratuit et qui a failli être assassiné ă maintes reprises par des sbires engagés et ceci même avant d’accéder ă la première magistrature de la République.

“En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire”. Georges Orwell.

Guerby Dujour