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Haiti de quel dialogue parle-t-on ? La Libération des Prisonniers Politiques d’Abord

caricature 12 jANVIER

Les oreilles attentives des observateurs de la crise actuelle sont polluées en décibels par les appels crocodiliens de bien des membres de  la société haïtienne. Ils demandent, tous, d’éviter un « tsunami politique Â» après le 12 janvier 2015. Un chef de parti de l’opposition suspect de déloyauté a, en premier, fait l’usage de ce vocable. Puis, un ancien premier ministre détesté,  revient en bon inspirateur, parle d’«un chaos politique Â»; un chef religieux, prédisant l’avenir, accuse les leaders politiques de « chefs de clan Â». Pourtant, toutes ces vociférations passeront péniblement le filtre de la dramaturgie politique d’Haïti.

La crise actuelle que vit le pays doit, certes, son héritage aux souillures des pouvoirs du passé. Ils ne pouvaient point consolider les institutions étatiques; un Conseil Electoral Permanent demeure jusqu’ici une piteuse rêverie et on élit encore des apolitiques sous le joug de la providence. Cependant, ce bilan navrant n’est pas le seul membre de cette équipe de catalyseurs. Le gouvernent actuel en est un autre déterminant.

C’est un gouvernement de deux caciques qui se croient  les chefs suprêmes de toutes décisions sans agréer les doléances des opposants. Ils veulent conclure à l’aube et introduire au crépuscule. Dans l’intervalle, Haïti et ses ressortissants à l’étranger vivent des revers révoltants : Les Bahamas empruntent le chemin épineux de dominicains. C’est un pays de dix millions de vulnérables. Les menaces de nouveaux tremblements de terre ne cessent guère de peser; l’eau est un luxe alors que le Grand Nord est sous les eaux diluviennes; pas plus que dix hôpitaux publics pour les dix millions. Or, le cholera frappe encore dans l’ombre et le pullulement des maladies de ce monde ne nous épargne point.

Ici, il est certain que ceux qui parlent de «tsunami politique» a un déficit d’analyse. Le point d’arrivée peut être crédible. Mais, quand ils ignorent les réels constants de la crise, les observateurs ne manqueront pas de les blâmer. Notamment, ces prophètes ne censurent pas la consignation d’environ d’une trentaine de prisonniers politiques. Le Pire, les membres de l’opposition viennent d’être taxés de «cafards» par le ministre de communication, Rudy Hériveaux. Donc, de quel dialogue parle-t-on ?

En d’autres termes, le firmament politique doit sa macule actuelle au comportement moyenâgeux du dit gouvernent. Un président qui se moque des invités au palais; un premier ministre qui vend le pays en pièce et l’un de ses subalternes parle du syndrome de « cafards Â». Alors, la peur du « tsunami politique » dont parlent ces concernés doivent bien retracer son origine. Un tel pronostic peut commodément être renvoyé aux destinateurs pour partialité grave. Ce trouble n’est point l’affaire de deux entités. L’incompétence et le comportement dictatorial de cette équipe gouvernementale en sont les principaux fauteurs. La libération des prisonniers politiques doit précéder toute négociation.

Jean-Rony Monestime André
Secrétaire général  Adj. & Porte-Parole de l’INFINI
Caricature: Le Nouvelliste