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«Nous avons perdu la capacité d’avoir honte », dit Hérold Toussaint

herold toussaint profLe professeur, chercheur à l’université et écrivain, Hérold Toussaint dénonce avec glaire, le fait que les Haïtiens aient perdu en tant que peuple, la capacitété d’avoir honte. Un discours très fort prononcé par l’universitaire qui, déclare-t-il à HPN, lui vient par déduction logique après avoir observé le comportement des différents élites du pays.

Si l’on nous reproche assez souvent de n’avoir pas disposé de la capacité d’absorption, cette plaie s’aggrave avec ce constat du professeur Hérold Toussaint qui, après avoir fait le diagnostic de cette société haïtienne, déduit que nous avons perdu la capacité d’éprouver un sentiment honteux.

Cette émotion humaine complexe qui se distingue des autres émotions de par sa dimension sociale, secrète, narcissique et spirituelle. Ce sentiment qui, selon les définitions classiques, est parfois vu comme étant la version sociale de culpabilité.

« Nous autres haïtiens, nous n’éprouvons plus la honte. Cette émotion, nous l’avons perdue depuis la fin du 20e siècle. Nous ne cessons de tendre la main à la communauté internationale. Nous demandons sans cesse la charité. Nous demeurons trop dans l’assistanat sans faire preuve d’un minimum de dignité », regrette M. Toussaint qui dit au passage croire que la solution nécessaire à cette dégradation sociale, n’est autre que l’encadrement de la jeunesse de ce pays qui, per fas et nefas, prendra la relève.

« Nous ne pouvons, continue-t-il, dans un élan de dénonciation, rien organiser seuls. Nous dépendons de l’étranger sans retenu. Même pour des élections dans ce pays, nous n’avons jamais cessé de compter sur les tranches d’aides externes. Nous sommes devenus la risée du monde. Et nous en prenons plaisir paraît-il », lâche le professeur Hérold Toussaint.

Néanmoins, il dit avoir pensé que tout n’est pas perdu avec, notamment des hommes et des femmes conséquents mais aussi la jeunesse haïtienne qui font encore partie intégrante de cette société en décrépitude.

« Il faut sauver et sauvegarder ce que nous avons offert au monde en 1804 », conclut-il.

Texte et photo : Alix Laroche
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Source: HPN